30 juin 2009

Michael et Moi

Je suis bien conscient que ce n'est pas très original de parler de Michael Jackson en ce moment. Pas un blog, pas un site, pas un magazine, pas une chaîne de télé qui ne soient en boucle sur le sujet. Moi-même, l'overdose me guette. Mais j'en parle quand même. Comment éviter le sujet quand on discute de pop culture depuis presque trois ans ?

Car j'ai beau retourner ça dans ma tête depuis des jours, je n'arrive toujours pas à retrouver le moment où mes oreilles ont été pour la première fois en contact avec la musique de Michael. J'en arrive donc à la conclusion que toute ma vie a été baignée par le funk de Jacko. En même temps, il est possible que je lui doive mon prénom. Rien d'officiel de ce côté-là mais l'inconscient de mes parents a sûrement fait son oeuvre. Son cinquième album solo (mais le premier sur lequel il avait le contrôle créatif) OFF THE WALL est sorti seulement quelques mois après ma naissance.

Aussi loin que je me souvienne, c'est ainsi le 45T de THRILLER qui me revient en premier. C'était un des nombreux vinyles de la collection de mon père et je l'ai beaucoup écouté, vraiment beaucoup... Avec sa couverture rose et son noeud papillon ! Mais aussi bizarre que ça puisse paraître, j'ai découvert l'album en entier que bien des années plus tard.

La vraie rencontre avec Michael, c'est avec BAD. J'ai 10 ans à ce moment là et Michael a pour moi l'image d'un rebelle, d'un dur de dur qui traîne dans les parkings et s'habille de cuir noir en se tripotant les couilles. En gros, l'image, aujourd'hui un peu désuette des clips de "Bad" et de "Dirty Diana" fonctionnait au tout premier degré dans mon esprit naïf d'enfant de 10 ans. Et en toute sincérité, je ne l'aimais pas du tout : je lui préférait largement les gentils garçons scandinaves de A-Ha ou le couple blondinet australien Jason Donovan et Kylie Minogue ! Mais je restait fasciné : la vignette de Michael dans mon album Panini "Salut 89" était une de mes préférés...

Et puis l'âge aidant, j'ai redécouvert au fur et à mesure des années, aidée par les images des clips plus "soft" et cartoonesques comme les génialissimes "Smooth Criminal" et "Leave Me Alone" mais aussi des films comme MOONWALKER et CAPITAINE EO, la super-production en 3-D à 30 millions de dollars réalisée par Coppola et produite par George Lucas que l'on pouvait voir à EuroDisney...

Il se trouve finalement que l'âge de mes premières boom coïncide avec la sortie de DANGEROUS. Il se trouve aussi que Jacko change de style à cette époque. Exit Quincy Jones. Bienvenue Teddy Riley. L'inventeur du New Jack Swing "hiphopise" le son du roi de la Pop, pour mon plus grand bonheur, mes passions du moment se nommant entre autres Michael Jordan (le clip de "Jam" !), Bobby Brown ou Public Enemy. Bref, DANGEROUS est un des albums que j'ai le plus écouté à l'époque du college, grosso modo de 1990 à 1994 : l'homme qui court sur "Jam", les frissons sur "Heal The World"... Je suis sûr que vous voyez de quoi je parle...

Toutefois, malgré tout ce que je viens de raconter, je n'ai jamais été fan. C'est vrai que je me précipitais sur mon magnétoscope pour enregistrer les clips lorsqu'ils passaient en avant-première à la fin du journal télévisé de 20h (et oui ! pour dire l'importance du mec...). C'est vrai aussi que j'ai enregistré l'intégrale de la mini-série THE JACKSONS : AN AMERICAN DREAM (que j'ai encore !) en 1992. Et c'est vrai aussi que j'ai pas mal écouté ses albums. Mais pas tant que ça finalement. En comparaison, à hauteur d'une vie de 30 années, j'ai beaucoup plus écouté des gens comme OUTKAST ou R.E.M. Je connais des gens bien plus fanatiques sur son oeuvre...

Ca ne m'a pourtant pas empêché d'être profondément touché par sa mort - comme beaucoup, j'imagine, compte tenu du déferlement médiatique auquel on droit depuis plusieurs jours. Sans être fan, ce mec m'a accompagné dans toutes les étapes essentielles (ou non) de ma vie. Quoi qu'il arrive, durant ces 30 dernières années, il y avait toujours du Jackson à la télé, à la radio, dans les magazines. Même pour les pires raisons (vous savez les scandales...), il était là, présent... Quand vous pensez alors au fait que, justement, il ne sera plus jamais là, et bien, ça fait bizarre, comme un manque. J'imagine même que ce sera pire dans quelques années, quand on écoutera encore THRILLER, BAD, DANGEROUS et les autres, quand on regardera ses concerts ou ses clips vidéo et que l'on se rendra compte que la barre a été définitivement mise trop haut...

So Long, Michael...


25 juin 2009

C'est beau l'Amour à 54 ans...

Cette dernière décennie, on l'avait un peu perdu. Au mieux quelques bons films d'action (SIN CITY, OTAGE, 16 BLOCS) et des seconds rôles sympa (PLANÈTE TERREUR, SLEVIN, FAST FOOD NATION). Au pire d'autres très mauvais films d'action (LES LARMES DU SOLEIL, DIE HARD 4) et thrillers (DANGEREUSE SÉDUCTION). Mais surtout le soutien à Bush, les déclarations frappadingues sur la politique et autres sujets dont on ne devrait jamais parler avec un acteur, chanteur et autres célébrités.

En 10 ans, on a perdu le Bruce Willis action-star désinvolte de PIÈGE DE CRISTAL et du DERNIER SAMARITAIN et surtout l'acteur exigeant de PULP FICTION, L'ARMEE DES 12 SINGES et de SIXIEME SENS. Mais le has-been réactionnaire affiche tout de même une longévité à l'écran assez extraordinaire et inhabituelle dans le milieu : à 54 ans, Bruce est toujours la star de grosses productions hollywoodiennes (bientôt CLONES pour Disney ou A COUPLE OF DICKS de Kevin Smith pour Warner...). Alors que ses anciens collègues se sont reconvertis dans la nostalgie (Stallone), dans la politique (Schwarzenegger), dans la folie mystique (Gibson), dans la "chanson" (Seagal) ou dans la fraude fiscale (Snipes), lui garde le rythme et continue de mouiller le maillot.

Mais cette décennie de débauche qui a pu parfois ressembler au dernier round d'un boxeur fatigué et durant laquelle il se sera tapé tout ce qu'Hollywood compte de starlette (Lindsay si tu nous écoutes!) semble bien terminée. Le quinquagénaire a en effet retrouvé l'Amour, dix ans après son divorce avec Demi Moore (13 ans tout de même). Remarié depuis trois mois à l'ancien mannequin de 32 ans, Emma Hemming, Bruce retrouverait, sous l'influence de sa belle et boosté par les phéromones de l'Amour, une nouvelle jeunesse et son goût de la provocation.

La preuve, cet article/interview du magazine W dans lequel il avoue sans honte : "On est dégoutant. On baise en public. Je sais qu'il y a des trucs qu'on est pas censé faire. Qu'est-ce que c'est ? Des preuves d'affection en public ?". Et lorsque le couple se fait photographier pour illustrer l'article par le génial Steven Klein dans une série intitulée HONEYMOON HOTEL, il ne fait pas dans la dentelle, se pliant aux directives hallucinantes et brillantes du photographe.

Tirant un trait définitif sur son statut de sauveur du monde, Bruce s'y montre lors d'une nuit de noce étrange et surréaliste, fragile et vulnérable, à la merci d'une femme plus forte que lui - le tout dans une ambiance désincarnée et ultra-sexuelle.

Un nouveau Bruce Willis est né... ou peut-être est-il tout simplement de retour !







23 juin 2009

ROCK N ROLL HIGH SCHOOL

20 ans est le nombre d'années qui séparent ces deux films : ROCK N ROLL HIGH SCHOOL et HIGH SCHOOL ROCK STARS.

Et quel est le plus décadent ? Les Ramones qui foutent le feu au bahut ou Vanessa Hudgens qui fait du "rock" avec ses potes dans le garage ?

Nicolas Sarkozy dirait sûrement le premier. Moi, je dirais sans hésitation le second...

1979 : ROCK N ROLL HIGH SCHOOL


2009 : HIGH SCHOOL ROCK STARS

22 juin 2009

Les Goonies ont-ils des héritiers ?

Pour la je-ne-sais-plus-combientième fois, j'ai regardé LES GOONIES, un matin pendant le p'tit dej, juste après une bonne nuit de sommeil. C'était un peu le hasard de tomber dessus à la télé... J'avais pas du tout l'intention de le regarder mais j'ai pas pu m'en empêcher, très amusé à reprendre les répliques à voix haute en même temps que les personnages !! Vous savez, les "La Ferme Choco" ou "Font chier les gosses" ou "Je l'tiens, je l'tiens, je l'tiens... Je l'tiens plus" ou "Merde ! Tu pues le gymnase"

Et si vous avez aujourd'hui entre 25 et 35 ans, il y a de grandes chances que vous soyez comme moi, complètement accroc et nostalgique à cette bande de sales gosses en manque d'aventures. Mais si j'étais aussi absorbé, c'était aussi parce que j'essayais d'aller au-delà de la nostalgie pure, d'apprécier le film pour ce qu'il est intrinsèquement. Car c'est quoi les Goonies avant tout : un film d'aventure dont les héros sont des ados comme les autres, des gosses de la classe moyenne confrontés au chômage de leur parents et effrayés par l'idée d'être séparés les uns des autres. Les Fratelli, les histoires de pirates, les monstres secoués trop près du mur quand ils étaient petits, c'est juste le folklore, le piment qui parfume le plat.

Et dans le genre, j'avais cette impression de n'avoir presque jamais retrouvé au cinéma cette sensation intemporelle qu'on peut avoir à regarder LES GOONIES, de retrouver les joies mais aussi les peines de la jeune adolescence, entre blagues de potache et peur de grandir, peur de l'inconnu et envie irrépressible d'aventure. Une sensation que j'arrive toujours à éprouver à 30 ans, près de 25 ans après la sortie du film, même en faisant abstraction de la nostalgie.

(J'en entend déjà hurlé qu'il y a HARRY POTTER et donc une parenthèse s'impose. L'apprenti sorcier et ses amis magiciens du dimanche me laissent de marbre, pour ne pas dire qu'ils m'exaspèrent totalement. Je ne retrouve dans ses aventures et tourments intérieurs strictement rien auquel je peux me rapprocher et qui ne corresponde aux souvenirs que j'ai de ma propre enfance/adolescence : ce côté "gendre idéal pour adolescentes pré-pubères", je trouve ça profondément déprimant. Idem pour les gosses du MONDE DE NARNIA qui aimeraient vraiment trop qu'on retourne/aille tous au catéchisme... NON MERCI !)

Parenthèse terminée. Car en me creusant la tête, en faisant appel à mes souvenirs cinéphiles de ces dernières années, j'ai quand même trouvé deux films qui pourraient bien être les dignes héritiers des GOONIES. Et oui, seulement deux... en 25 ans !

Le premier, c'est LES CHRONIQUES DE SPIDERWICK, sorti en avril dernier, l'histoire de trois frères et soeurs découvrant un monde de créatures imaginaires vivant cachés parmi les Humains. Comme dans le film de Richard Donner, l'action se cantonne aux abords d'une petite ville de province américaine et fait la part belle à une aventure débridée, entre course poursuite dans les souterrains abandonnés et combat au sabre contre des bestioles peu ragoûtantes en passant par une galerie de monstres sympathiques et prompt à la rigolade (Cinoque, si tu nous regardes !). Mais ce n'était que ça... de l'aventure !


Le second, c'est LE SECRET DE TERABITHIA, l'histoire de deux pré-ados s'inventant un monde imaginaire dans un recoin de forêt. A l'époque, j'avais mis ce film à la quatorzième place de mes films préférés de l'année car justement il me rappelait tout ce que j'aimais déjà profondément dans LES GOONIES : cette façon de mêler la noirceur, un certain réalisme social et les peurs enfantines les plus basiques à un univers magique et fantasmagorique plein d'aventure et de promesse. Mais on est très loin du divertissement comique !

Malgré le beau succès des GOONIES à l'époque de sa sortie, on a donc jamais vraiment retrouvé sur grand écran un film aux thématiques similaires ayant son charme désinvolte, son humour régressif et son rythme frénétique. Mais peu importe finalement, pas besoin d'héritiers... Les GOONIES NEVER SAY DIE ! Ils sont éternels et n'ont finalement pris aucune rides : il n'y a que ceux qui les regardent toujours avec autant d'amusement 25 ans plus tard qui en prennent...

17 juin 2009

Clips en vrac #6: Blond Hair Girls Not Allowed

Britney, Madonna, Christina, Gwen, c'était devenu un passage obligé légèrement énervant : pour devenir une pop star, il fallait être blonde. Vraie ou fausse blonde, ce n'était pas le problème car, pour vendre, la question ne se posait même pas : il fallait obligatoirement arborer une chevelure dorée... Demandez à Shakira ce qu'elle en pense ! Et il ne sert à rien de se voiler la face, c'est toujours le cas... Voyez Little Boots, Kathie White (des Ting Tings), Robyn, Roisin Murphy etc. Et pour ce qui est de la raison de cette fascination, je laisserais des gens plus qualifiés que moi pour analyser cet état de fait...

En attendant, la tendance est, semble-t-il, en train de s'inverser. Vous n'avez qu'à regarder ces 5 clips récents pour vous en convaincre : le blond n'est plus à la mode et on y gagne en "personnalité". Bonne pioche !

MPHO : Box N Locks (d'ici 3-4 mois, cette chanson on va l'entendre PARTOUT !)


VV BROWN : Crying Blood


NOISETTES : Don't Upset The Rythm


SANTOGOLD : Light Out


THE COCKNBULKID : I'm Not Sorry

16 juin 2009

LE VERT M'A TUER


C'est l'inscription que des inspecteurs de la police de Los Angeles retrouvèrent inscrite sur les murs d'une remise située dans les sous-sols de la propriété de George Lucas.

Cette salle, découverte par hasard par un domestique de l'immense demeure, semblait avoir été oubliée pendant près de 25 ans. Les inspecteurs ont pu alors assister à "une triste et éprouvante scène", selon leur expression. "Des centaines de marionnettes, de maquettes, de figurines étaient là, rouillés, usés par le temps, abandonnés à la poussière, aux toiles d'araignée et à l'humidité", ont-ils déclarés.

Depuis la macabre découverte, des milliers de personnes se sont alors réunies autour de la demeure, déposant jouets, photos dédicacés, VHS et déguisements en hommage à ces héros déchus de leur jeunesse. Je ne croyais pas ça possible, nous explique l'un d'eux. J'avais beau avoir 8 ans à l'époque, je savais que ce n'était que des miniatures en latex et en plastique mais c'est ce qui faisait le charme de ces films. J'étais bien conscient des trucages. Je n'aurais jamais cru qu'ils feraient ça, qu'ils traiteraient R2D2 et les autres ainsi. Déjà, lorsqu'ils ont remplacé E.T., je n'en croyais pas mes yeux : comment ont-ils osé ? Il les a tué. Je ne lui pardonnerai jamais.", déclare-t-il.

"Lui", c'est évidemment George Lucas. Depuis plus de 10, ce dernier s'évertue à recréer les chefs d'oeuvre qui ont fait sa gloire et sa fortune à la fin des années 70. 1997 marqua la ressortie au cinéma de la trilogie originelle et la première occasion pour Mr Lucas de rajouter des plans d'effets spéciaux, de refaire certaines scènes intégralement. Puis c'est au tour des VHS, puis des DVD de subir ce reformatage aux normes technologiques modernes. Puis vint la nouvelle trilogie tournée essentiellement sur des fonds verts.

"C'est à ce moment que semble s'être jouée le sort macabre des victimes retrouvées récemment," nous explique un des inspecteurs qui put interroger Lucas sur la raison de ce carnage. "Il était devenu complètement obsédé par le vert. Les murs de sa chambre avaient été repeint, ceux de sa cuisine et de son salon également. Et j'ai bien peur que les figurines en latex retrouvées décomposées aient été les victimes malheureuses de cette folie obsessionnelle pour cette couleur et les nouvelles possibilités qu'elle semblait lui offrir sur le moment."

Malheureusement, ce fait divers n'est que la partie visible d'un drame encore plus grand et qui semble inéluctable. Car cette tentation du vert envahit aujourd'hui le monde, de Paris à Hollywood en passant par Tokyo et Bombay. Partout, les décors, les masques en latex, les maquettes et autres modèles réduits disparaissent, abandonnés à leur triste sort ou pire même écartelés ou brûlés, sacrifiés sur l'autel du tout numérique et de cette couleur que certains n'hésitent plus à qualifier de "maléfique". C'est ce qu'on appelle la marche du temps mais, comme souvent, elle se fait dans le sang... Et il ne nous reste malheureusement que nos souvenirs dans ces cas là...

09 juin 2009

Zack Morris is Alive !

Je crois que si j'ai commencé ce blog il y a 3 ans, c'est pour ce genre de vidéos. Voir ça me procure une sorte de jouissance que je n'oserais comparer à rien d'autre tant elle est intense : un mélange de rire, de plaisir coupable pop et surtout de pure nostalgie. Mais je crois qu'il faut laisser la vidéo parler...


Si la vidéo ne marche pas, allez ici...

En attendant Kelly Kapowsky et Screech, j'ai comme le pressentiment que cette vidéo va avoir une suite...

08 juin 2009

La Playlist Infinie #29 : La Patère Rose

J'ai passé près d'une année au Québec il y a 6 ans. Et je ne me souviens pas avoir été transporté par quelconque groupe local (francophone) - même si je me rappelle avoir bien aimé la fraîcheur très 90's de quelques groupes de rap. De ce long séjour, je me rappelle juste de chansonniers plus ou moins inspirés, de divas hurlantes et de groupes folk/rock/country qui ne sont vraiment pas du tout ma came (les cowboys fringants, j'ai jamais pu !)

Et tout d'un coup, en l'espace de six mois, le Québec francophone nous balance deux perles, deux petits miracles musicaux. Evidemment, le premier, c'est Béatrice Martin alias Coeur de Pirate, la fille qui a transpercé mon coeur en 2009. Le deuxième, c'est La Patère Rose, un trio electro-pop euphorisant, justement signé sur le même label que Coeur de Pirate (Grosse Boîte).

Composé d'un claviériste et échantilloneur, d'un DJ et batteur et d'une chanteuse et pianiste, le groupe brille par sa fraîcheur, son éclectisme, son énergie et des mélodies à couper le souffle qui oscillent entre mélancolie et fureur.

Car l'album alterne, sans faute de goût, l'émotion naïve et viscérale "très coeur de pirate" et un esprit "sale gosse" très réjouissant. Un mix parfaitement à l'image de cet infernal trio des plus complémentaires : alors que les deux garçons (Julien et Thomas alias KiloJules et Roboto), en bons geeks largement hermétiques aux sentiments, concoctent leurs arrangements electro à tendance punk, la petite Fanny Bloom écrit ses textes plein de grâce et de mots simples sur l'amour ou la jalousie et ses douces mélodies au piano.

Je sais pas ce qui leur arrive à nos cousins québécois. Peut-être qu'eux aussi ils en avaient raz-le-cul des divas hurlantes et des chansonniers bidons... Par contre, ne cherchez pas une signification au nom du groupe, apparemment il n'y en a pas (« Un nom de groupe n’est jamais à la hauteur de ce qu’on voudrait qu’il soit. La Patère Rose, c’est un peu un nom de merde, mais en faisant avec, on a fini par s’y attacher. »)



MySpace de La Patère Rose

05 juin 2009

Le film que je ne verrais (sûrement) jamais...

Il y a des films tellement populaires, tellement inscrits dans l'ADN de la culture mondiale que trouver une personne ne les ayant jamais vus peut relever du miracle, débouchant parfois sur des situations hilarantes. Voir par exemple Amanda qui tente tant bien que mal de raconter sa première vision de STAR WARS.

Sans pour autant dire que je suis un miracle (quoi que...), je fais partie de ces gens ayant un énorme trou noir dans leur culture pop : je n'ai jamais vu TITANIC.

Compte tenu que le film de James Cameron a récolté 1,8 milliards de dollars dans le monde sur sa seule exploitation cinématographique (ce qui est évidemment le record encore imbattu), il est sans conteste un des 5 films les plus vus par l'Humanité ces cinquante dernières années. Et je ne l'ai pas vu...

J'ai vu tous les autres films de James Cameron. Je vois environ 200 films par an au cinéma mais celui-là, non, je ne l'ai pas vu. Et ce n'est pas faute de volonté. A l'époque, tout juste 19 ans au compteur, j'étais complètement obsédé par tout ce qui pouvait ressembler à du romantisme au cinéma : j'avais déjà vu LE PATIENT ANGLAIS, JERRY MAGUIRE, la plupart des films de Franck Capra, QUAND HARRY RENCONTRE SALLY, ROMEO+JULIETTE ou NUIT BLANCHE A SEATTLE des dizaines de fois et je sentais bien que TITANIC était de cette trempe.

Malheureusement, il a fallu qu'en ce mois de janvier 1998, je sois englué dans ce que l'on pourrait appeler des études fastidieuses (première année de prépa HEC pour ceux que ça intéresserait). Cette année là, ma vie n'a été dédiée qu'aux équations à trois inconnus, à John Maynard Keynes, à Socrate et autres comptes de résultats... Cette année, aucun film, nada, que dalle, oualou... Et forcément encore moins de films de 3h30 !

Ne pas voir un film au cinéma n'a pourtant jamais empêché personne de voir un film plus tard. Moi le premier. Sauf que 20,7 millions de personnes se sont subrepticement glissés entre mon envie et la sortie vidéo du film. Après avoir à peu près tout vu et tout entendu, mon appétit de beaux sentiments avait totalement disparu. J'ai beau m'être motivé pour acheter les cassettes VHS, la motivation n'était pas assez forte pour les regarder et dépenser 3h30 de mon (précieux) temps à voir un film que j'avais l'impression d'avoir déjà vu...

Puis, au bout de quelques années, j'ai commencé à ressentir une sorte de fierté à ne jamais l'avoir vu. Chacun sa façon d'être rebelle. Le geek en moi se distingue de la masse comme il peut soit, en l'occurrence, en revendiquant haut et fort qu'il n'a jamais vu TITANIC et qu'il ne le verra (sûrement) jamais !

Que les tatoués, les drogués et autres (vrais) rebelles qui figurent parmi mes fidèles lecteurs se moquent : être rebelle quand on est accroc à la pop culture et au romantisme sur celluloïd, c'est se vanter de n'avoir jamais vu TITANIC !

Et voilà, je ne poste pas pendant plus d'une semaine et lorsque je m'y remets c'est pour me ridiculiser... Mais peut-être que certains oseront avouer dans les commentaires qu'ils n'ont jamais écouté l'album THRILLER de Michael Jackson en entier, qu'ils n'ont jamais vraiment regardé LES SIMPSON ou qu'ils n'ont jamais vu la trilogie du PARRAIN ou (hérésie suprême) la première de STAR WARS...

Allez, avouez...