31 décembre 2011

Quelques enseignements de 2011...


Quand on a rien à dire, on se tait (DRIVE, THE ARTIST)

Les pingouins, c'est tellement 2006 (HAPPY FEET 2)

J'aime pas Scarlett Johansson d'habitude. Mais 2011 a tout changé. (fesses)

La récession de 1993 avait les gros seins de Pamela Anderson. Celle de 2008, ceux de Christina Hendricks. Celle de 2011, ceux de Kate Dennings (2 BROKE GIRLS)

C'est fou le nombre de vannes que l'on peut faire avec la mort d'un mec qui s'appelle "Jobs". Surtout en période de récession.

Le Hipster a enfin son Justin Bieber rien qu'à lui (Lana Del Rey)

Si le Marty McFly de 1985 venait rendre visite à 2011, son cerveau exploserait en se rendant au ciné (FRIGHT NIGHT, FOOTLOOSE, CONAN)

Le saxophone est à nouveau cool. Qu'est-ce que les popstars ne feraient pas pour se faire remarquer ? (TGIF de Katy Perry, Edge of Glory de Lady Gaga)

Ryan Gosling est énervant (mais j'avais dit la même chose de Jake Gyllenhaal en 2010 et tout le monde l'a oublié en 2011, alors...)

Emma Watson a eu 21 ans. Elle est désormais "légale" dans l'ensemble des pays du monde. Au cas où vous la croiseriez au Sénégal.

C'est vrai que c'est bien le vendredi (TGIF de Katy Perry, It's Friday de Rebecca Black)

Les gens de Jersey Shore seront les premiers à être bouffés par les cannibales après la fin du monde, l'année prochaine. Ils sont déjà bien dorés.

Al-Quaida utilise un DVD pirate de NEW YEAR'S EVE comme vidéo de recrutement.

La drogue c'est mal (Charlie Sheen, Lindsay Lohan)

S'asseoir sur l'affiche des MARCHES DU POUVOIR est le nouveau fantasme mère/fille. Un côté chacune.

En donnant naissance à son sixième enfant, Lauryn Hill peut se prévaloir d'avoir autant d'enfants que de fans en 2011.

Jonah Hill n'a pas perdu de poids. C'est son jumeau maléfique qui a pris sa place.

Kate Hudson et Matthew Bellamy ont fait sponsoriser la naissance de leur fils par Microsoft (Bing)

La lolita, c'est tellement années 90. La MILF est le nouvel archétype de l'adolescente circa 2011 (Courtney Stodden)

Un petit bisou sur la bouche peut rendre les filles hystériques (William+Kate)

Entre Aleph Millepied, Kal-El Coppola, Bear Blu Silverstone, la maternelle de Beverly Hills va ressembler à l'école des super-héros.

Alexandre Dumas aurait été tellement heureux de voir son chef d'oeuvre adapté comme il l'avait toujours imaginé... en 3D (LES 3 MOUSQUETAIRES)

Vendre son cul à Hollywood (FOOTLOOSE) après avoir réalisé un film sur un mac puis un film sur une nympho, c'est original (Craig Brewer)

La mode à Oakland : "Gucci, Gucci, Louis, Louis, Fendi Fendi, Prada" (Kreashawn)

Tumblr est très addictif.

Si on se fiait uniquement au nombre de photos postées sur Tumblr (et à moi par la même occasion), Winona Ryder serait la plus grande star du monde.

Si Zooey Deschanel et Elijah Wood faisaient un bébé ensemble, ce serait la version bleue de Cyclope des X-Men (voir Twitter)

100 millions de dollars pour un vidéo de Lolcat, c'est cher ! (PUSS IN BOOTS)

Photoshop est un bon moyen de payer ses dettes (Lindsay Lohan)

La meilleure blague de l'année tient en un seul mot : Detox

Mr POPPER ET SES PINGOUINS est un film sponsorisé par l'association des cartels colombiens pour la promotion de l'héroïne

La raison du succès de FAST & FURIOUS 5 : c'est le premier porno gay grand public.

La célébrité tue (SCREAM 4)

Je suis gentil. Je suis fort. Je suis important. (THE HELP)

Le talent de l'agent de Channing Tatum est un problème aussi important pour le monde que le manque de talent de celui de Rachel McAdams.

Le ravage des OGM : Il est aussi difficile de croire que le visage de Courtney Stodden soit celui d'une adolescente de 16 ans que de croire que les seins de Rebecca Black soient ceux d'une adolescente de 13 ans (TGIF de Katy Perry)

Une génération entière a appris d'où venaient les bébés (TWILIGHT)

C'est important pour une comédie d'être drôle. Il aurait peut-être fallu le dire aux gens qui ont fait THE HANGOVER 2 et BAD TEACHER.

Il paraît qu'Hollywood manque d'imagination. Entre Cowboys Contre Aliens et leur projet de Zorro dans un monde post-apocalyptique, Hollywood n'a même pas pensé à faire une suite de NAVY SEALS avec Charlie Sheen en tueur d'Obama.

Dans une réalité parallèle, le mariage de Will et Kate était juste le tournage d'un clip des Black Eyed Peas.

Dans une autre réalité parallèle, Britney Spears a débarqué au mariage de Will et Kate en criant : "Il est à moi !"

Si t'es un star et que tu n'es pas dans le clip "Make Some Noise" des Beastie Boys, tu as raté ta vie...

Le sex-appeal de Hayden Pannetiere (SCREAM 4)

Vous êtes toutes jalouses (Zooey Deschanel Bashing)

Il vaut mieux éviter de manger brésilien avant d'essayer sa robe de mariage (BRIDEMAIDS)

Sean Bean doit mourir (Games of Throne)

Même si c'est impossible, c'est possible (MI 4)

C'est moche de vieillir (Harrison Ford dans Cowboys vs Aliens, Morning Glory, Snoop Dogg dans Tout ce qu'il a fait en 2011)

On peut également spéculer en se mariant (Kim Kardashian). Pendant ce temps là, le mariage gay est toujours interdit...

Dire "That shit CRAY"

Et enfin les deux enseignements les plus importants pour 2012 :

Dire ce que l'on ressent à la personne qu'on aime pour ne pas laisser le temps filer (UN JOUR)

Ecrire, raconter des histoires et continuer de rêver (MIDNIGHT IN PARIS, HUGO CABRET)


24 décembre 2011

Les 'Entertainers' de l'année 2011

Premier top de 2011 pour la retrospective annuelle désormais légendaire de ce blog. Avant les 100 meilleures chansons pop, les meilleurs films, les enseignements et les meilleurs albums, voici un Top des dix plus grands entertainers de cette année 2011, soit ceux qui m'ont fait le plus rire, pleurer, bref, qui m'ont le plus divertit. Parce que la pop culture, c'est ça, avant tout du divertissement.

1. Ryan Gosling
"Blue Valentine", "Crazy Stupid Love", "Drive", "Les Marches du Pouvoir". Si vous n'avez pas vu (au moins) un film avec Ryan Gosling au cinéma en 2011, vous avez raté votre vie. Cherchez pas d'excuses, c'est comme ça. L'ancien minet blond du Mickey Mouse Club s'est transformé cette année en machine à dévergonder les ovaires. De la comédie romantique qui fait glousser au drame indé qui fait pleurer en passant par le polar qui fait bander et le thriller politique qui fait penser, le Gos s'est hissé au top de l'awesomeness en 2011. Mais de nos jours, la culotte mouillée des filles et la jalousie des garçons ne suffisent plus à vous faire passer au stade ultime de la staritude et de la coolitude. Pour cela, il faut passer devant le dernier membre du jury : l'internet. Et là, le Gos relève le défi haut la main : Feminist Ryan Gosling, Is Ryan Gosling Cuter Than a Puppy, Fuck Yeah Ryan Gosling, Ryan Gosling Disneyland Cats

2. Natalie Portman
Je ne ferais pas mystère de l'amour infini que j'ai pour Natalie Portman depuis une bonne grosse décennie maintenant. Mais il se trouve que mon coeur commençait à douter ces dernières années à force de navets et d'attitude façon "regardez comme j'ai grandi, je suis une femme maintenant" (j'ai même écrit dessus). Puis, en quelques mois, Natalie joue dans le meilleur film de l'année ("Black Swan"), décroche un Oscar, a fêté ses 30 ans, accouche, joue dans une comédie ("No Strings Attached") - qui de surcroit se trouve être drôle, montre ses fesses dans une autre comédie ("Your Highness") - qui était un peu moins drôle, joue le love-interest d'un super-héros ("Thor") et donne le nom d'un possible futur super héros à son fils (Aleph). Par contre, rien de prévu pour 2012. Et ça se comprend.

3. Zooey Deschanel
Dans mon coeur, il se déroule depuis dix ans une bataille devenue aussi légendaire que celle ayant vue s'affronter les Dieux et les Titans. Cette bataille, c'est celle que se livre l'intello-parfaite Natalie et l'adorkable Zooey. (Note à moi-même : il est possible qu'en 2011 j'ai rencontré IRL la synthèse parfaite des deux). Bref. Zooey Deschanel, cette année, elle a créé un site Internet adorkable trop génial, elle a joué dans deux films adorkable pas mal ("Our Idiot Brother", "Your Highness"), elle a joué et produit une série télé adorkable pas mal, elle a fait plein de statuts Facebook et Tweets adorkable, elle a composé la musique adorkable de Winnie L'Ourson, et elle a sorti un disque pour passer un Noel adorkable ("A She & Him Christmas"). Bref. Elle est gentille, elle est belle (et à nouveau célibataire), elle est cool. C'est Zooey.

4. Kristen Wiig
Ces dernières années, Kristen Wiig ressemblait à une évidence dans le paysage comique américain. Après l'époque plus intello du règne Tina Fey, le Saturday Night Live avait un peu perdu ce grain de folie que lui avait apporté des gens comme Will Ferrell et Chris Kattan. Avec Kristen Wiig, les sketchs sont poussés au summum de la dinguerie quitte à en faire trop (mais je m'en plains pas). Puis vint "Bridesmaids" (que Wiig a co-écrit) qui fit avec les filles ce que "Superbad" et "40 ans toujours puceau" avaient fait avec les garçons : faire rire avec des blagues sur le vomi et le caca tout en parlant avec intelligence des relations entre les personnes du même sexe. Wiig a tout osé cette année et elle a été récompensée.

5. Katy Perry
Elle était à la première place de ce top l'année dernière. Elle a un peu retrogradée mais Katy Perry est, à mon sens, la seule vraie pop-star mainstream de cette nouvelle décennie. Une vraie personnalité, un humour sur elle-même, des clips toujours over-the-top, des chansons ultra-accrocheuses et décomplexée du slip, un sex-appeal incandescent, Katy Perry est une pop-star qui est parvenue à inventer autre chose en matière de pop-music quand ses concurrentes poussent à l'extrême des techniques inventées vingt ans plus tôt (Lady Gaga) ou comblent un manque de personnalité flagrant (Rihanna) par des provocations faciles. Ses clips pour "The One That Got Away" (le nouveau "Un-Break My Heart" à mon humble avis), pour "E.T." et surtout pour "TGIF" sont des petites perles pop, kitsch et baroques qui vont tellement bien avec leur époque (et que j'ai regardé à peu près 5400 fois chacun) que Katy Perry méritent bien sa place deux années de suite dans cet humble top.

6. Emma Stone
"The Help", "Crazy Stupid Love", "Easy A" (sorti en DVD) n'étaient pas des films extraordinaires mais ils avaient tous un même mérite : mettre en valeur l'extraordinaire talent d'Emma Stone, celui qui vous explose au visage. L'actrice de seulement 23 ans attire inévitablement la sympathie. J'ai du mal à m'imaginer quelqu'un, garçon comme fille, me dire, en 2011, qu'il n'aime pas Emma Stone. Elle a du charme, du sex-appeal, une grâce toute naturelle et une modernité qui promettent d'avoir du Emma Stone à toutes les sauces pour les années à venir. Je ne m'en plaindrai pas et je parie que vous non plus....

7. Colin Farrell
En 2002, Colin Farrell aurait probablement été à la place de Ryan Gosling. Mais voilà, les excès ont un prix que l'Irlandais a payé par une quasi-absence des écrans pendant plusieurs années. Mais Robert Downey Jr a montré l'exemple et une star avec du talent reste une star avec du talent toute sa vie. Desintoxiqué, Farrell n'a pas eu trop de mal à revenir au premier plan en 2011 avec, à mon avis, deux des meilleurs films de l'année : "The Way Back" et "Fright Night". "London Boulevard" et "Horrible Bosses" n'étaient pas du même calibre mais il est clair et net que Colin Farrell est bel et bien de retour sur les écrans et dans les culottes des filles (Virginie, spéciale dédicace !).

8. Charlie Sheen
On a terminé l'année 2010 avec Charlie Sheen, la star la mieux payée de la télé américaine, dans une chambre d'hôtel avec de la cocaïne et des stars du porno. On a commencé l'année 2011 avec Charlie Sheen, l'ex-star la mieux payé de la télé américaine, star de Twitter, des magazines people et idôle de millions de quadragénaires "middle class" rêvant d'une vie en "Hangover" perpétuel. Dans le star-system polissé des années 2000 où le père de famille "bien sous tous rapports" (Brad Pitt, Johnny Depp, Matt Damon, Will Smith...) a pris la place du dégénéré cocaïné, Charlie Sheen a explosé ces nouveaux codes et a réinventé une star que l'on croyait oublié depuis le milieu des années 90. Il était parfois pathétique mais en assumant tout et en étant (parfois) drôle, il a inventé autre chose, un autre type de star pour la décennie qui commence. Possible qu'il fasse des émules dans les années à venir (ou pas). Lindsay Lohan, si tu me lis...

9. Titiou Lecoq
Elle pourrait avoir sa place dans ce top rien qu'avec son blog Girls & Geeks, le meilleur blog de l'univers. Mais en 2011, Titiou ne s'est pas contentée de ça. Elle a écrit des articles pour Slate.fr dont celui-là que j'adore, et surtout elle a sorti deux livres : le LOLesque "Encyclopédie de la Webculture" et surtout son premier roman "Les Morues". J'ai une passion pour ces livres, ces films, ces séries qui arrivent à capturer l'ère du temps, passé ou présent. C'est un peu la raison d'être de ce blog. Et c'est ce que fait "Les Morues" : il capture l'ère du temps, il l'encapsule dans 500 pages livrées à la postérité. Dans quelques années, en pensant à 2011, je penserais donc sûrement un peu aux Morues comme je pense à "Smell Like Teen Spirit" quand je pense à 1991 ou à "Lost In Translation" quand je pense à 2003.

10. Les gens qui filment leurs animaux
Ils ont largement montré ce qu'ils savaient faire ces 5-6 dernières années mais j'ai l'impression que 2011 marquera vraiment l'affirmation mainstream d'un certain type de divertissement. Après tout, même les opérateurs de téléphonie mobile ont saisi l'ampleur du phénomène. Toutes les classes sociales sont touchées. Le porno est has-been. En 2011, le monde, voyant venir l'apocalypse pour 2012, s'est diversifié et a regardé des vidéos de chats tentant de reproduire la chorégraphie de Thriller ou de faire des prises de Kung-Fu, des bébés paresseux bailler, des lions dire bonjour à leur maître, des perroquets en équilibre sur une balle de Tennis, des chats dormant sur une imprimante, des porc-épic manger du maïs et pas mal d'autres (impliquant la plupart du temps des chats, évidemment).

BONUS. Twitter & Blogs Friends
Et enfin, mes amis de twitter et de blogs, ceux que j'ai passé des heures à lire, ceux avec qui j'ai passé d'autres heures à discuter "pour de vrai" : Virginie et Mélanie pour les soirées teen movies, thé et découverte de la manucure (pas sur moi, hein!), Magali An pour la passion de tout et pour la voir plus souvent, Jonathan pour les cinés, les restos, les spectacles un peu nuls et pour qu'il soit dans ce top en 2013, Vanessa pour les encouragements à devenir un cliché de comédie romantique indé-sundance, Ariane pour préférer poster des photos de midinettes sur son blog que des photos de ses enfants sur Facebook, Maxime pour parler et comprendre si bien la pop music et continuer d'être amoureux comme un ado, David pour dix ans tout juste d'amitié et Aïcha pour être si contente de me voir et surtout pour être aussi cool. Allez, j'arrête : on se croirait dans Love Actually...



16 décembre 2011

Made in 90's : Eurodance

Tout le monde, moi y compris, ne cesse de répéter que les sons qui inondent actuellement la pop music américaine sont complètement resuscés des sons qui avaient inondés l'Europe dans la première moitié des années 90. C'est une évidence pour bon nombre de personnes mais est-ce si vrai que ça ?

Car le fait est là : plus personne n'écoute cette eurodance de nos jours - à part en mode ironique dans les soirées "We Are The 90's" une fois tous les mois. Contrairement au disco ou à la new wave qui continuent de résonner dans des films, des publicités, à la radio et à la télé, l'eurodance 90's a totalement disparu de nos oreilles. Quand vous citez 2 Brothers On The 4Th Floor, Cappella ou The Real McCoy, on vous regarde comme si vous veniez de déterrer un artefact laissé là des millénaires auparavant. Les syllabes ainsi assemblées dans votre bouche évoquent bien quelque chose mais sans réellement pouvoir caller des choses dessus - faute de ne plus avoir entendu ces chansons durant ces quinze années.

Evidemment, tout le monde a "What Is Love" d'Haddaway, "No Limit" de 2 Unlimited et Sing Hallelujah" de Dr Alban en tête. Mais vous rappelez-vous de l'immense tube de Captain Hollywood Projet ? Ou celui de Double You ? Et j'en passe... Pourtant, ce sont des titres qui se sont classés, en leur temps, aux tops des charts européens. Même les trentenaires, qui ont dansé et entendu ces titres des milliers de fois à la radio pendant leur adolescence, ont du mal à s'en souvenir. Il faut leur faire écouter pour éveiller un peu de nostalgie auditive.

Les titres d'eurodance 90's ont une place à part au temple des One Hit Wonders, ces artistes qui n'ont connu le succès qu'une fois avant de retomber dans l'anonymat. Si on prend la période de 1990 à 1995, il y a en effet beaucoup plus de chances que vous vous souveniez de 4 Non Blondes et son "What's Up", de Crash Test Dummies et son "Mmm Mmm Mmm Mmm" ou de Tasmin Archer et son "Sleeping Satellite" que de Maxx et son "Get A Way" ou de "Doop". Pourtant, en terme de ventes, à l'époque, ça se valait. Sauf que "Sleeping Satellite" ou "What's Up" passent encore très fréquemment sur les radios dites "adultes", servent encore de bande-son à des séries, des films, des pubs, des reportages etc. C'est comme si l'eurodance originelle avait disparu de l'inconscient populaire pour réapparaître - sous une forme quasi-similaire - quinze ans plus tard.

Alors j'ai fait une playlist Spotify, playlist qui ne brille ni par son exhaustivité ni par la finesse de sa sélection. Comme pour confirmer mon dernier paragraphe, l'eurodance 90's est en effet assez peu présente dans les tiroirs du streamer suédois (Culture Beat et Egma For Gods Sake !). Reste 54 titres et trois heures de musique qui démontrent trois choses : D'abord, c'est très bizarre de réentendre certains morceaux après que vos oreilles soient restées vierge de ceux-ci pendant plus de quinze ans. Ensuite, le genre est étonnement diversifié musicalement et je crois que c'est sûrement la plus grande surprise de cette entreprise de réhabilitation du genre. De l'Angleterre à l'Allemagne en passant par l'Italie et la Hollande, les producteurs avaient des influences diverses et force est de constater, quinze ans plus tard, que ça s'entend. On est loin de l'uniformisation des sons actuels trustés par une toute petite poignée de producteurs millionnaires français, américains ou scandinaves (David Guetta, Red One, Dr Luke et Stargate). Et enfin, ces derniers ont en effet tout piqué aux gens ci-dessous ! Ecoutez, c'est terriblement évident... Limite flippant.


2 Brothers on The 4th Floor - Dreams
2 Brothers on The 4th Floor - Never Alone
2 unlimited - No Limit
2 unlimited - Get Ready for this
2 unlimited - Twilight Zone
Ace of Base - All That She Wants
Ace of Base - The Sign
Army of Lovers - Crucified
Betty Boo - Where are you Baby?
Betty Boo - Doin' The Do
Black Box - I don't know anybody else
Black Box - Ride On Time
Cappella - Move on Baby
Cappella - U Got 2 Let The Music
Captain Hollywood Project - More and More
Captain Hollywood Projet - Only With You
Cardenia - Living On Video
D:Ream - Things Can Only Get Better
Dance 2 Trance - Power of American Natives
Doop - Doop
Double You - Please Don't Go
Dr Alban - It's My Life
East 17 - House of Love
East 17 - It's Alright
Felix - Don't You Want Me
Haddaway - What Is Love
Haddaway - Life
Haddaway - I Miss You
Ice MC - Take Away The Colour
Ice MC - Think About The Way
LA Style - James Brown Is Dead
La Bouche - Be My Lover
Leila K - Open Sesame
Magic Affair - Omen III
Masterboy - Generation of Love
Maxx - Get A Way
Playahitty - The Summer is Magic
The Real McCoy - It's On You
The Real McCoy - Run Away
The Real McCoy - Another Night
Robert Miles - Dream
Rozlyne Clarke - Edddy Steady Go
Scooter - Move Your Ass
The Shamen - Ebeneezer Goode
The Shamen - Phorever People
SNAP! - Colour of Love
SNAP! - Rythm Is A Dancer
Spagna - I Always Dream About You
Technotronic - Pump Up The Jam
The KLF - Justified And Ancient
Twenty 4 Seven - Slave To The Music
U96 - Love Sees No Colour
Urban Cookie Collective - The Key The Secret
Utah Saint - Something Good


05 décembre 2011

Clueless expliqué aux moins de 25 ans

Pour sa dernière édition, le Thursday Night Live a programmé CLUELESS. L'occasion de (re)voir le teen movie culte de Amy Heckerling, circa 1995. L'occasion également de constater que les nombreux (jeunes) étudiants en cinéma présents cette nuit là au Studio des Ursulines étaient, pour la plupart, assez loin d'avoir compris la portée pop-culturelle du film.

CLUELESS est en effet, comme tout bon teen movie, un concentré de la culture de son époque. Musique, mode, cinéma, technologie, le film respire les années 90. J'avais 16 ans quand le film est sorti, pendant l'été 1995, soit l'âge exact des personnages du film. Autant dire que les références de Cher, Dionne, Murray, Josh et Tai sont également les miennes. Mais ce n'était évidemment pas celles de la très grande majorité des gens de la salle.

D'ailleurs, en sortant de la salle, Virginie nous racontait à moi, Mélanie et David que ses étudiants, interrogés sur le "grunge", n'avaient aucune idée de quoi il s'agissait. TRISTE. Comme quoi, on se fait des idées sur l'impact culturel d'un mouvement qu'on a (un peu) vécu de l'intérieur mais au fond (une bonne partie de) la jeunesse s'en fout - de la même façon dont je me fichais des punks ou des hippies quand j'avais 20 ans.

Alors, si vous avez moins de 25 ans, pour renforcer le lien entre les générations, papi Michael va vous expliquer, les enfants, dix références pop-culturelles de CLUELESS et vous en apprendre un peu plus sur la première moitié des années 90... (et si vous saviez déjà tout ça, je dis respect...)


"Oh how fabulous. Getting Marky Mark to take time from his busy pants dropping schedule to plant trees."
Membre original du boys band adolescent New Kids On The Block, le petit frère de Donnie, Mark, quitte le groupe avant même d'avoir enregistré un premier album. C'est sous le pseudo Marky Mark qu'il fera carrière dans la musique, avec un énorme tube à la clé, "Good Vibrations" en 1991. Dans la première moitié des années 90, Marky Mark, de son vrai nom Mark Whalberg, est alors un sex symbol qui étale son 6-pack dans les magazines et dans des publicités pour Calvin Klein. Depuis, la carrière musicale n'est plus au top mais on sait à peu près tous ce que le rappeur sex-symbol en caleçon apparent et baggy jeans est devenu...


"I can't find my Cranberries CD. I gotta go to the quad before anyone snags it."
Les années 90, ce sont les années du rock alternatif. C'était à peu près la seule chose qui avait droit de passage aux heures de grandes écoutes sur MTV. Et au milieu de la décennie, il y a un groupe qui était au top du cool chez la jeunesse blanche de classe moyenne à tendance élevée. Ce groupe, c'était les Cranberries, un groupe irlandais juste engagé ce qu'il faut pour pas choquer les mamans et les papas. Grâce à des titres comme "Zombie", "Linger" ou "Ode To My Family", le monde entier rêve alors de partir en Irlande du Nord siffler des bières dans un pub et jeter des cailloux sur les chars anglais. Puis, dans un élan de coolitude, les profs d'anglais s'emparèrent des chansons pour étudier leurs paroles avec leurs chers élèves (histoire vraie) qui se mirent soudainement à revendre en masse leurs CD de "No Need To Argue" aux solderies du Quartier Latin.


"What's with you, kid? You think the death of Sammy Davis left an opening in the Rat Pack?"
Au début des années 90, Los Angeles connaît un revival, d'abord underground, de la scène swing. Des Big Bands des années 30-40 au Rat Pack des années 50-60, tout une jeunesse se passionne à nouveau pour le look et la musique de l'époque, à l'image de Christian, le crush de Cher dans Clueless. Ce mouvement, parfois appelé neo-swing ou neo-lounge, devient même mainstream au milieu de la décennie avec le succès de films comme Swing Kids, The Mask, Swingers et de groupes comme The Brian Setzer Orchestra, Cherry Poppin' Daddies et The Mighty Mighty Bosstones (qui apparaît dans Clueless).


"That's Ren and Stimpy. They're way existential."
Avant que l'absurdité métaphysique de Bob L'éponge explosent le cerveau de nos chères têtes blondes et de stoners en quête de mysticisme animalier et sous-marin, il y avait "Le Ren & Stimpy Show" ou les aventures de Ren, le chihuaha violent, et de Stimpy, le chat stupide. Malgré sa diffusion sur une chaîne pour enfants (Nickelodeon) entre 1991 et 1996, grâce à son humour très noir et vulgaire, le dessin animé est un énorme succès chez les adolescents et trentenaires qui écoutent Alice In Chains, Nirvana et Soundgarden. C'est d'ailleurs le succès de la série auprès de cette cible adolescente qui permettra à Beavis & Butt-head puis à South Park de voir le jour quelques années plus tard.


"It's just like Hamlet said, "To thine own self be true."
- Hamlet didn't say that.
I think I remember Hamlet accurately.
- Well, I remember Mel Gibson accurately, and he didn't say that. That Polonius guy did."

S'il a un peu disparu du radar d'Hollywood dans les années 2000, William Shakespeare était dans les années 90 une source d'inspiration inépuisable. HAMLET de Zeffirelli en 1990 avec Mel Gibson, OTELLO en 1995 avec Laurence Fishburne, Henry V, BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN de Kenneth Branagh, SONGES D'UNE NUIT D'ETE en 1999 avec Kevin Kline et Calista Flockhart et bien sûr toutes les adaptations modernisées, de ROMEO+JULIETTE avec Leo DiCaprio, 10 THINGS I HATE ABOUT YOU, MY OWN PRIVATE IDAHO, les ados américains des 90's bouffent du Shakespeare à toutes les sauces, au ciné comme en classe. Shakespeare était un peu le Tina Fey des années 90, celui que l'on cite auprès de ses copains pour avoir l'air cool !


"Cher's saving herself for Luke Perry."
Avant Chuck Bass et Nate Archibald, il y a avait Dylan McKay, l'ado rebelle (et riche) qui conduisait une Porsche vintage dans les rues de Beverly Hills, vivait à l'hôtel et faisait mouiller la culotte des filles de moins de 18 ans. Dylan McKay, c'était Luke Perry, le James Dean des années 90, l'ado (de 25 ans quand il débute la série!) torturé mais passionné, le petit ami qui vous dépucèle dans une chambre d’hôtel du Chateau Marmont après le bal de promo, le petit ami qui vous trompe avec votre meilleure amie blonde beaucoup moins chiante, le petit ami impossible à présenter à ses parents. Bref le petit ami idéal pour toute adolescente avec les hormones en feu...


"Searching for a boy in high school is as useless as searching for meaning in a Pauly Shore movie."
Vous vous dites souvent que le stand up à l'américaine, ce sont les gens que vous voyez dans le Saturday Night Live chaque semaine, que c'est un truc fin, intelligent et drôle. FAUX. Le stand up à l'américaine, c'est aussi des gens comme Pauly Shore, fils de la propriétaire du Comedy Store à Los Angeles. Vous avez dit piston ? Reste que Pauly, dans la première partie des années 90, a connu un énorme succès grâce à son émission "Totally Pauly" et avec une poignée de films comme CALIFORNIA MAN ou L'APPRENTI FERMIER, sommets de nullité et d'humour pas drôle et bas de plafond. Voyez Dan Cook aujourd'hui, à titre de comparaison.


"Okay, okay, so he [Josh] is kind of a Baldwin."
Avant qu'un ne devienne gros et drôle (Alec), qu'un autre ne devienne chrétien fondamentaliste (Stephen) ou qu'un autre s'abonne aux rôles un peu bizarre, genre politicien amoureux d'un transsexuel (William), il a existé une époque durant laquelle les frères Baldwin étaient considérés comme des sex-symbol. Et oui, cette époque a bel et bien existé. J'ai passé mon adolescence à une époque où Alec était un alpha-mâle batifolant à la vie comme à l'écran avec un autre sex-symbol Kim Basinger, où Stephen était modèle pour Calvin Klein et oùWilliam était abonné à des rôles de bruns ténébreux tombeur à l'écran de Sharon Stone ou Cindy Crawford.


"So okay, I don't want to be a traitor to my generation and all but I don't get how guys dress today. I mean, come on, it looks like they just fell out of bed and put on some baggy pants and take their greasy hair - ew - and cover it up with a backwards cap and like, we're expected to swoon? I don't think so."
L'ado des années 90 voulait être "alternatif" - influencé par le Hip Hop et le grunge. Prendre soin de son look n'était alors pas dans l'ère du temps. Comme le dit Mark Simpson dans sa définition de l'homme métrosexuel, on ne le trouve alors que dans les pubs Levi's, les pubs de GQ et les bars gays. Ce n'est donc qu'en 2002 avec David Beckham devenant un des héros de la jeunesse mondiale que les jeans baggys, les casquettes à l'envers et les cheveux gras sont remises au placard, au profit des jeans slims, des chemises cintrées et des cheveux à mèches.


"So, this flannel thing. Is that a nod to the crispy Seattle weather, or are you just trying to stay warm in front of the refrigerator?"
Alors comme ça, d'après l'expérience de Virginie, les jeunes d'aujourd'hui n'ont aucune idée de ce qu'est le grunge. C'est triste. Les chemises en flanelles, les jeans déchirés, les cheveux longs et gras, Seattle, le rock alternatif, le Generation X de Douglas Coupland... Ca nous fait paraître vieux, nous autres jeunes trentenaires ayant passé le cap de l'adolescence à cette époque. Car le grunge, pour chaque ado de la première moitié des années 90, est une empreinte pop culturelle qu'il porte encore, d'une manière ou d'une autre, sur le front. A ce point. Mais un mouvement de cinq ans enterré avec le suicide de Kurt Cobain le 5 avril 1994 peut-il survivre autrement que de façon marginale ?