29 janvier 2010

Made in oo's #2 : Les Pires Couples de Comédies Romantiques

Dans le monde impitoyable des comédies romantiques hollywoodiennes, il y a un EDEN absolu : le couple parfait, le duo amoureux magique qui rend toutes les situations (même les plus extrêmes) plausibles, tous les gags drôles... Mais pour un couple magique type Tom Hanks/Meg Ryan, Michael Douglas/Kathleen Turner, Adam Sandler/Drew Barrymore, Spencer Tracy/Katherine Hepburn ou Richard Gere/Julia Roberts, il y en a des dizaines voire des centaines d'autres totalement ineptes, des acteurs qu'on aurait jamais du faire se croiser sur un grand écran.

Non que ces acteurs soient mauvais (et encore). Non que les films soient mauvais (certains sont plutôt bons malgré tout...). C'est juste que l'alchimie nécessaire à une belle et drôle histoire d'amour n'est pas là...

Woody Allen et Téa Leoni / Helen Hunt
Au début des années 2000, Woody Allen n'avait plus de muse. Terminé Mia Farrow. Terminé Diane Keaton. Dans HOLLYWOOD ENDINGS, il a donc tenté de trouver la perle rare en la personne de Téa Leoni. Dans LA MALEDICTION DU SCORPION DE JADE, c'est Helen Hunt qui s'y colle. Raté à chaque fois : Woody, à force de vouloir jouer à 65 ans les mêmes rôles qu'à 30 ans, n'est pas du tout crédible... Impossible de croire qu'il peut séduire des femmes aussi exubérantes, fofolles et JEUNES que Léoni et Hunt ! Tea Leoni allait parfaitement avec des comiques purs comme Adam Sandler (SPANGLISH) ou Jim Carrey (BRAQUEURS AMATEURS).

Catherine Zeta-Jones et John Cusack
Elle est la spécialiste des rôles de garces avec son air hautain, ses manières de brune arriviste. Lui est l'adulescent éternel du cinéma contemporain, névrosé, supra-cool et terriblement attachant. Comment a-t-on pu croire que ces deux là feraient un couple crédible ? Pourtant, ils l'ont été, un couple, dans deux comédies romantiques : HIGH FIDELITY et l'immonde COUPLES DE STAR ! J'aimais mieux Cusack avec Kate Beckinsale (SERENDIPITY). Zeta-Jones, elle, devrait juste arrêter de faire du cinéma.

Ben Affleck et Jennifer Lopez
En math, moins plus moins égal plus. Pas en cinéma. Moins plus moins égal moins. Toujours. Quand un acteur tête à claques (qui a fait des progrès depuis) rencontre une actrice tête à claque, le résultat ne peut ressembler qu'à une catastrophe. Elle se nomme GIGLI et c'est un des cinq pires films de la décennie dont il est question ici. Mais bon, ça parle aussi du kidnapping d'un handicapé mental, de mafia, de voleuse lesbienne et de tueur à gages au grand coeur. Dans le cas présent, il n'y avait donc pas que l'alchimie qui était WTF. Voir dans le même genre Madonna et Rupert Everett dans THE NEXT BEST THING.

Jennifer Lopez et Ralph Fiennes
C'est vrai que la comédie romantique hollywoodienne est censée toujours fonctionner sur les contraires. Mais comment un jour imaginer que Ralph Fiennes pourrait un jour trouver Jennifer Lopez attirante ? Même. Comment imaginer que Ralph Fiennes puisse être un jour un héros de comédie romantique ? Le type sait à peine sourire et est raide comme un poteau. Face à la folie artificielle et surfaite de JLo, ils sont donc, tous les deux, complètement à côté de la plaque.

Cameron Diaz et Ashton Kutcher
Dans JACKPOT (2008), elle est une accroc de la planification. Lui est un adulescent irresponsable. Après une nuit arrosée à Las Vegas et un mariage improvisé, ils vont devoir cohabiter alors qu'ils se détestent. Les deux acteurs ont 6 ans d'écart et ça se voit, notamment à cause de Diaz qui devrait arrêter les UV ! J'aimais mieux Kutcher avec Britanny Murphy (JUST MARRIED). Diaz allait bien avec Luke Wilson (CHARLIE'S ANGELS)

Nicole Kidman et Will Ferrell
Difficile de croire que la personne qui a réuni ces deux-là (MA SORCIERE BIEN-AIMEE) soit la même qui ait inventé le couple Tom Hanks/Meg Ryan. Et pourtant c'est vrai. Comment Nora Ephron a-t-elle pu envisager ne serait-ce qu'une seconde que le style botox/balai dans le cul de la Kidman pourrait s'associer au style graisse/plume dans le cul du Ferrell ? Mystère. En même temps, se dire que Nicole Kidman pouvait être une grande actrice comique relève de la psychiatrie !

Gerald Butler et toutes les actrices de la Terre
Avec son air débonnaire, Gérard Butler aurait pu le faire en héros de comédie romantique. Il rompt avec le style habituel du beau gosse aseptisé aux dents blanches qui inonde d'habitude le genre. Sur le papier, il aurait pu être une bonne idée. Sauf que non. Gérard Butler, aussi sympathique soit-il, porte sur son visage une sorte de bêtise avancée mêlée à une vulgarité assumée franchement désagréable. En gros, qu'on le mette dans des films d'action mais qu'on arrête de nous le refourguer en héros amoureux car c'est juste insupportable - que ce soit avec Hilary Swank (P.S. I LOVE YOU) ou avec Katherine Heigl (L'ABOMINABLE VÉRITÉ).
P.S. : Chacun de ces mots est aussi valable pour Dan Cook.

Katherine Heigl et tous les acteurs de la Terre
Lorsque vous regardez les premières et deuxième saison de Grey's Anatomy, il est facile de se dire à quel point Katherine Heigl ferait une grande héroïne romantique : sexy, pleine de charme, une bonne dose folie douce. Sauf que non. La garce cachait bien son jeu, se révélant rapidement tête à claques, hautaine (à la CZJ), névrosée dans le mauvais sens du terme et finalement pas si sexy que ça. Même Seth Rogen s'est cassé les dents sur la blondasse avec EN CLOQUE MODE D'EMPLOI. Alors je ne parle même pas de James Marsden (27 ROBES) et pire encore de Gerard Butler (voir ci-dessus)...

22 janvier 2010

Made in 80's #12 : So caught up in you...

Je suis né à la toute fin des années 70. Donc, les années 80, je ne les ai vécu qu'à travers les dessins animés japonais, les films de Sylvester Stallone, le club Dorothée et les chansons d'A-Ha. Tout le reste, de la guerre froide à Erik B & Rakim, de Tchernobyl au rock sudiste en passant par Ronald Reagan et les Talking Heads, ce n'était qu'un bruit de fond. Des trucs d'adulte quoi !

Alors quand j'écoute cette chanson de .38 Special et surtout que je vois le clip qui l'accompagnait à l'époque, je me dis que c'est quand même bien dommage, que j'aurais bien aimé être un adulte dans les années 80. Comme MacGYVER, j'aurais bien aimé mettre mon plus beau cuir d'aviateur pour séduire les filles. Comme dans ROAD HOUSE, j'aurais bien aimé aller dans un club au Texas, écouter chanter un gros barbu avec les cheveux longs chanter du rock sudiste. Comme dans OVER THE TOP, j'aurais bien aimé discuter avec un camionneur tatoué autour d'une Bud et mater des bodybuilders aux muscles brillants faire des combats de bras de fer. Comme dans WARGAMES, j'aurais bien aimé jouer à Gorf sur une borne d'arcade. Comme dans SCARFACE, j'aurais bien aimé danser bêtement les bras levés en jeans trop serrés avec une jolie blonde permanentée aux jeans trop serrés qui ressemblerait à Morgan Fairchild dans FALCON CREST.

Ce clip, c'est comme si vous condensiez toutes mes images mentales et fantasmes des années 80 dans 3 minutes et 56 secondes...



Et pour ceux à qui cette chanson dit quelque chose, elle était dans la B.O du film BLISS. Je serais éternellement reconnaissant à Drew Barrymore pour ça... Eternellement...

19 janvier 2010

Une question de logo ?

Pour trainer du spectateur en masse dans les salles de cinéma, il n'y a pas des milliards choses à écrire sur une affiche ou à dire dans une bande-annonce.

Première solution. Pas la plus fréquente mais à coup sûr la plus perverse : mentir. Ces derniers temps, c'est ce que tentent de faire à peu près tous les studios avec leurs produits surfant sur la vague "Les Chroniques d'Harry Potter à Narnia". Voyez par exemple, dans le meilleur des cas (à savoir une surprise positive à la clé), les studios Disney avec LE SECRET DE TERABITHIA qui ont fait croire à tout le monde à un MONDE DE NARNIA bis (avec tous les effets spéciaux, scènes de batailles, monstres et décors fantastiques que ça implique) pour au final délivrer un film plutôt très intimiste (et tragique) sur l'enfance.

Deuxième solution. La plus évidente mais pas forcément la plus facile. La critique. Une bonne accroche d'un grand quotidien/magazine respecté fait toujours son petit effet. En voyant en 4x3 "UN CHEF D'OEUVRE signé Le Monde", votre inconscient a déjà assimilé l'essentiel - même si vous ne lisez jamais le dit canard ! Les récompenses en tous genres vont dans le même sens. Sauf que tous les films ne peuvent se prévaloir de bonnes critiques et encore moins d'Oscars, César, Golden Globes, Palme d'Or etc.

Deuxième solution. Clairement la plus banale : "les noms connus". Vos stars, quoi ! Ça peut être un ou des acteurs (typiquement le Will Smith ou le Tom Cruise en gros en haut de l'affiche). Ça peut être un réalisateur (voir "AVATAR, par le réalisateur de TITANIC"). Ca peut être, plus rarement, un scénariste (voir "JENNIFER'S BODY, par la scénariste de JUNO"). Et en dernier recours, vous avez toujours le producteur (voir "OUTLANDER, par le producteur du SEIGNEUR DES ANNEAUX" pour citer un cas de vente vraiment "désespéré"). Dans tous les cas, le gus qui a envie de s'imprimer de la celluloïd sur la rétine se dit "tiens, je le connais lui. On a qu'à aller voir". On sait très bien que l'être humain n'aime rien tant que les terrains connus et hait plus que tout l'étranger, l'inconnu. En gros, le spectateur lambda se comporte avec les films comme un redneck consanguin avec un mec trop bronzé : il ne connaît pas donc il ne veut pas le voir.

Mais quand vous sortez une comédie romantique un peu cheap sans stars, ni réalisateur, ni scénariste connus, que vous ne pouvez ni mentir sur la marchandise ni évidemment vous reposer sur la qualité de votre film, comment faire ?

Il faut se démerder. Et c'est ce qu'ont fait les studios Disney avec leur dernier "produit" en date : la comédie romantique WHEN IN ROME. Petit état des lieux et arguments potentiels à mettre en avant. Les acteurs principaux, Kirsten Bell (de VERONICA MARS) et Josh Duhamel (de LAS VEGAS) sont issus de la télé et sont très loin d'être reconnus comme des stars "bankable". On oublie. Le réalisateur, Mark Steven Jonhson, est l'auteur des deux plus grosses bouses du cinéma de super-héros (GHOST RIDER et DAREDEVIL) et n'a, de surcroît, jamais réalisé de comédie romantique de sa vie. On oublie. Quant aux scénaristes, on leur doit les scripts de quelques comédies hollywoodiennes classiques (OLD DOGS, EVOLUTION, FAMILY MAN) qui ont toutes en commun d'avoir été des gros bides commerciaux et critiques. On oublie. Et inutile d'espérer de bonnes critiques et/ou quelques récompenses, on parle ici d'une comédie romantique made in Walt Disney ! Quant au mensonge, on oublie également, ce genre de produit étant tellement calibré depuis des décennies que les spectateurs savent très bien ce qu'ils vont voir et avoir avant même d'entrer en salle.

A quoi en sont alors venus les cadors du marketing des studios Disney ? Je cite : "FROM THE STUDIO THAT BROUGHT YOU THE PROPOSAL". Vous avez bien compris. Ici, l'argument de vente, c'est le studio Disney lui-même ! Sur le seul prétexte qu'il a "financé" la comédie romantique la plus populaire et rentable de ces derniers mois (LA PROPOSITION avec Sandra Bullock), il deviendrait une référence, une caution au même titre qu'un réalisateur ou un scénariste.

Sauf que vous vous déplaceriez, vous, pour aller voir le film du studio de LA PROPOSITION - même en ayant adoré ? Dis comme ça, sûrement pas. Tout simplement parce que, par définition, un studio de cinéma ne fait que financer les films, n'a "en principe" aucune implication artistique dessus. Ce serait comme acheter des jeans H&M sur le seul argument qu'ils sont fabriqués dans la même usine que ceux brandés Prada. Et évidemment, les studios Disney ne se sont soudainement pas spécialisés dans la comédie romantique. Ces dernières années, des films aussi différents que APOCALYPTO, BEVERLY HILLS CHIHUAHUA, CLONES, HIGH SCHOOL MUSICAL ou BANDE DE SAUVAGES sont sortis du monde merveilleux de Mickey. Et encore, c'est de Disney dont on parle. Il suffit de prendre 20th Century Fox, Universal, Paramount ou Warner pour trouver une encore plus grande diversité de films. Normal, c'est leur métier : satisfaire tous les publics, s'adresser à tout le monde, aux petits comme aux grands, aux femmes comme aux hommes etc.

Impossible donc d'aller voir un film sur ce simple argument. Sauf que... Les initiés savent qu'en fait, le logo qui apparaît en premier devant un film signifie beaucoup plus qu'il n'en a l'air. A commencer par ce que l'on appelle les "indépendants". Ces derniers, s'ils ne financent pas les films à proprement parlé, ils les achètent à leur producteur pour ensuite les distribuer et donc s'engagent sur un certain niveau de qualité. Voyez la branche indé de la Fox, Fox Searchlight. Comme toutes les autres, elles possèdent une véritable ligne éditoriale qui vous assurent, à vous spectateur, la garantie d'un cahier des charges à peu près respecté. Le résultat sur les dernières années se nomment ainsi LITTLE MISS SUNSHINE, JUNO, LE DERNIER ROI D'ECOSSE, THE WRESTLER, 500 DAYS OF SUMMER, SLUMDOG MILLIONNAIRE, WAITRESS, BLISS et plein d'autres. Personnellement, je vais voir un film sur le seul nom Fox Searchlight et je suis très rarement déçu, très très rarement !

Mais cela s'applique aussi, dans une moindre mesure, aux cinq grands studios hollywoodiens que j'ai cité plus haut. Il y a à leur tête ce qu'on appelle un directeur de la production, dont le job consiste en gros à dire oui ou non à tel ou tel projet et à en donner l'impulsion en terme de budget et de moyens etc. Comme on dit dans le jargon, il "greenlight" les films, il donne son feu vert. Si l'on prend l'exemple de la 20th Century Fox, c'est un dénommé Tom Rothman qui la dirige depuis l'an 2000. Et ce serait un euphémisme de dire qu'il n'est pas du tout aimé des cinéphiles et geeks en tous genres. L'homme est en effet "responsable" de désastres "artistiques" tels que X-MEN 3, WOLVERINE, LES 4 FANTASTIQUES, BABYLON A.D, ALIEN VS. PREDATOR ou DIE HARD 4. Bref, c'est sous son impulsion que la 20th Century Fox est devenu un studio très peu "fiable" pour tout ce qui concerne les films dit "de genre" - alors que Paramount, par exemple, livre coup sur coup des réussites aussi éclatantes que IRON MAN, WATCHMEN et STAR TREK. Clairement, depuis quelques années, vous pouvez avoir un doute lorsque vous allez voir un film "de genre" avec un logo 20th Century Fox devant. (Et là, je ne suis pas en train de me faire des amis parmi mes amis, anciens collègues...)

A contrario, il suffit de jeter un coup d'oeil à "l'avant Rothman". Entre 1996 et 2000, c'est un certain Bill Mechanic qui est à la tête du studio. Et c'était une toute autre affaire. Businessman averti mais amoureux du cinéma et des auteurs, c'est en grande partie grâce à lui que la Fox est devenu, ces années là, un des plus beaux "labels" d'Hollywood avec des films comme ROMEO+JULIETTE, LA LIGNE ROUGE, MARY A TOUT PRIX, X-MEN, TITANIC ou FIGHT CLUB (qui lui a valu de perdre sa place). Tous sont des films très différents. Beaucoup d'autres sont loin de la qualité de ces derniers. Mais clairement, le studio avait, à cette époque, une sorte de "magic touch" et on pouvait se dire raisonnablement que si ça sortait des "usines Fox", ça pouvait vraiment valoir le coup d'oeil... De la même manière que je peux me dire aujourd'hui que si ça sort des "usines Paramount", ça peut valoir le coup d'oeil (voir mon TOP 20 de 2009 qui en compte quatre).

Tout ça pour dire que, oui, vous pouvez vous faire une idée d'un film sur le seul nom du studio qui l'a produit et financé. Avec un peu de jugeote, de connaissances cinéphiles et pop, vous pouvez. Mais tout ça est évidemment bien relatif. Il suffit de regarder parmi les quelques nouveautés à venir en 2010 pour se convaincre qu'on est pas à une absurdité près : Newmarket Films, le sulfureux distributeur indépendant qui fit de LA PASSION DU CHRIST un succès en s'adressant en priorité aux chrétiens fondamentalistes américains, s'apprête en effet à sortir le film CREATION, une biographie de... Charles Darwin, le père de la théorie de l'évolution !

Quant à la question de savoir si vous aimerez WHEN IN ROME en ayant aimé LA PROPOSITION, je crois que j'ai répondu plusieurs paragraphes au-dessus : ce genre de produits est tellement formaté et calibré que, oui, il y a de grandes chances que vous aimiez... Mais ça n'a rien à voir avec LE STUDIO qui l'a financé !


15 janvier 2010

Le meilleur de la musique pop/rock en 2009

Allez, la suite des tops. Après celui-là, il ne restera "plus qu'un" petit truc de cinéma. Cool, n'est-ce pas ?

1. The Antlers - Hospice
J'ai cru pleurer en écoutant les cris de douleurs dans la voix de Peter Silberman, tête pensante du groupe. Les dix morceaux de cet album concept sur la lente agonie d'une personne en phase terminale d'un cancer vue à travers les yeux de celle qui la soigne vous tordent ainsi le coeur d'émotion, vous emplissent d'une puissance purement cinématographique qui vous prend aux tripes. Pourtant, comme dans un film, la fin sait aussi saisir la lumière...[MySpace]

2. Coeur de Pirate
J'ai parlé de Béatrice Martin sur ce blog bien avant les centaines de milliers d'albums vendus et des millions de passages radio. Cette fille, avec ses tatouages et sa musique naïve et juste, m'a transpercé le coeur d'un coup d'un seul, avec sa voix, ses mélodies, ses paroles. Et malgré tout ce qu'il y a eu depuis (le succès tout ça...), j'ai continué à écouter, pour me rappeler qu'être amoureux c'est beau et c'est aussi pas mal douloureux. [MySpace]

3. Loney, Dear - Dear John
Il y a des types comme ça qui naissent avec un don. Le suédois Emil Svanängen fait partie de ces petits génies qui resteront des énigmes tout leur vie. Seul, dans son petit studio chez lui ou dans le sous-sol de ses parents, il compose une musique tellement naturelle, tellement instinctive tout en étant d'une sophistication renversante qu'elle vous explose dans la tête. Multi-instrumentiste, Loney Dear est ainsi capable de rendre joyeuse la mélancolie, de transformer l'intimisme en effervescence. [MySpace]

4. The XX - XX
Il y a hype et il y a hype - ce qui ne veut pas dire grand chose. Sauf que dans le cas de THE XX, il y a hype puissance carrée c'est-à-dire amplement méritée. D'ailleurs, je ne suis pas sûr d'avoir vu un Top musical 2009 sans cet album. Et oui, je suis dans le consensus. Tant pis. J'adore cet album. J'adore son minimalisme. J'adore ses mélodies ultra-accrocheuses. J'adore cette façon d'arriver avec quelque chose à la fois très commun et très frais. [MySpace]

5. The Bird & The Bee - Ray Guns Are Not Just For The Future
Dans ce deuxième album de The Bird & The Bee, il y a tout ce que doit être un album 100% pop : du fun, des mélodies entêtantes, des arrangements sophistiqués et une production impeccable. Mais il y a un tout petit truc en plus qui fait les grands groupes à mes yeux : de l'élégance. Enveloppé d'une ambiance légèrement surannée mais très ancrée dans les sons actuels, cet album devrait être remboursée par la sécurité sociale et en écoute chez les psys. [MySpace]

6. Sara Lov - Seasoned Eyes Were Beaming
Qu'il est agréable de se laisser bercer par une voix douce chantant des mélodies qui le sont tout autant. Qu'il est agréable d'entendre cette jolie blonde un peu étrange nous suscurer aux oreilles sa curieuse poésie un peu mélancolique. Qu'il est agréable de simplement imaginer le champ des possibles à l'écoute de cette enivrante musique à la simplicité déconcertante. [MySpace]

7. Fanfarlo - Reservoir
Je sais bien que ce n'est pas toujours très sympa pour les groupes de les comparer à d'autres. Mais, que voulez-vous, des fois il y a des comparaisons inévitables et dans le cas de Fanfarlo, elles sont plus que flatteuses - voire carrément intimidantes. Les deux groupes auxquels on pense en écoutant ces anglo-suédois : Beirut pour sa lumière et Arcade Fire pour sa puissance et les deux pour leur mélancolie. Il y a pire - voire il n'y a que ça - comme comparaison. [MySpace]

8. Bye Bye Bicycle - Compass
Et si le disco du 21e siècle était le vecteur de la mélancolie et plus seulement celui d'une joie de vivre artificielle ? C'est peut-être ce que ce sont dit les membres de ce groupe suédois (encore) en concoctant leur premier album. Sur des rythmes syncopés et des arrangements orchestrales qui n'auraient pas détonné dans un club new-yorkais des 70's, le groupe tisse donc une sorte de toile d'araignée mélancolique qui vous enveloppe de tristesse. Le contraste est saisissant et brillant. [MySpace]

9. Matt & Kim - Grand
C'est fou ce qu'on peut faire avec une bonne dose d'énergie. On peut par exemple se désapper intégralement en plein New York et se faire filmer en plan séquence en se prenant l'intégralité (et plus) d'un réfrigérateur king-size dans la gueule. Mais on peut aussi faire un album d'une fraîcheur immense. Tout ça, les Newyorkais de Matt & Kim l'ont fait parce que de l'énergie ils en ont à revendre. D'ailleurs, quand vous les voyez ou écoutez, elle est très contagieuse. [MySpace]

10. Jonathan Johansson - En Hand i Himlen
La Suède, encore la Suède. Promis, je ne fais pas exprès. Je ne sais pas ce qu'ils bouffent mais on pourra jamais dire qu'ils ne savent pas faire de beaux meubles pas chers et de la putain de bonne pop music. Sauf que cette fois, avec Jonathan Johansson, on arrête l'anglais de tous ses collègues pour faire de la pop en suédois. Et c'est d'une sensualité renversante. Mélodies mélancoliques, arrangements sophistiqués, voix douce et simple, ce premier album est beau. Tout simplement. [MySpace]

ET EN BONUS TRACKS, si vous n'en avez toujours pas assez, 10 autres albums indispensables de 2009 (par ordre alphabétique) dont je n'ai pas pu me défaire cette année et auxquels il faut prêter une oreille attentive :

Clara Luzia - The Ground Below [MySpace]
Gustav Spetz - Good Night Mr Spetz [MySpace]
Jamie T - Kings & Queens [MySpace]
Joker's Daughter - The Last Laugh [MySpace]
Lights - The Listening [MySpace]
Music Go Music - Expressions [MySpace]
Metric - Fantasies [MySpace]
Passion Pit - Manners [MySpace]
The Raveonettes - In And Out of Control [MySpace]
The Rumble Strips - Welcome To Walk Alone [MySpace]


11 janvier 2010

Mes films préférés de 2009

Je sais que vous avez été abreuvé de tops en tous genres pendant tout le mois de décembre. Je sais que l'on change de décennie et que ça n'arrange pas les choses. Je sais que tout le monde y est allé de son avis, de ses commentaires plus ou moins argumentés. Je sais tout ça. Mais que voulez-vous ? Mon TOP 20 cinéma (et les autres) est une tradition "de janvier" sur laquelle je ne peux pas faire l'impasse sur le simple prétexte que des confrères et consoeurs se soient allés dans leurs propres colonnes.

D'un point de vue personnel, en terme de cinéma, je me dois de voir tout ce qui est susceptible de m'intéresser. Je me dois d'être bien sûr d'avoir vu la plus grande exhaustivité possible de films, histoire de rien éviter. D'ailleurs, je fais bien, vu qu'il y a un film du 30 décembre dans la liste ci-dessous.

Cette année, j'aurais donc vu au cinéma (j'insiste là-dessus !) 203 films (entre le mercredi 7 janvier et le mercredi 30 décembre 2009), soit 13 de plus qu'en 2008 et 27 de plus qu'en 2007. Moi qui croyais avoir réduit le rythme...

1. Un Prophète
Parce que le cinéma français ne m'avait pas autant retourné le cerveau depuis... jamais. Même si il y a toujours plein de film de notre belle patrie que j'adore, aucun ne m'avait rendu aussi fier. Le fait de l'avoir vu à Cannes n'arrange rien. C'est brut et bouleversant. Ça dit beaucoup de choses tout en étant violemment divertissant. C'est du cinéma pur et dur. C'est un chef d'oeuvre. C'est tout.

2. Une Nuit à New York
Parce que du cinéma qui fait rire aux éclats, parle de musique et d'amour, c'est forcément fun et pop. Tout simplement. Et si ça vous dit quelque chose, c'est normal. Parce que c'est tendre et attachant. Parce que c'est drôle et gentiment mélancolique. Parce que ce film, j'ai vraiment l'impression qu'il me ressemble beaucoup. Parce que Michael Cera fait des mixtapes pour séduire la fille qu'il aime et parce qu'il a une sonnerie de portable "Boys Don't Cry".

3. Max & les maximonstres
Parce que Max, c'est moi, c'est vous, c'est un peu tous les petits garçons de 9 ans qui ont un jour posé le pied sur cette planète. Parce que Max n'aime pas le maïs surgelé et qu'on le contredise. Parce que Max adore sa maman, les batailles de boules de neige et vivre dans un monde qui n'appartient qu'à lui. Parce que Spike Jonze s'est enfin libéré de l'emprise un peu envahissante de Charlie Kaufman pour faire un film vraiment poétique, vraiment sensible, vraiment universel et vraiment bouleversant.

4. Funny People
Parce que j'ai bien ri. Parce que j'ai bien pleuré. Parce que Judd Apatow s'est enfin décidé à marcher dans les pas de James L. Brooks, dont j'ai toujours su qu'il était sa vraie source d'inspiration depuis ses débuts. Parce que Seth Rogen est vraiment beaucoup plus attachant et beaucoup plus drôle avec quelques kilos en moins.

5. Away we Go
Parce que ça parle d'amour sincère et véritable. Parce que c'est tendre, naïf, franchement drôle et pertinent. Parce que John Krasinski est mon héros. Parce que Maya Rudolph donne envie de tomber amoureux. Parce que leur couple de cinéma est simplement beau.

6. L'étrange histoire de Benjamin Button
Parce que la dernière demi-heure est un des trucs les plus émouvants que j'ai vu cette année au cinéma. Parce que tout le reste. Parce que rendre l'épique intimiste (ou l'inverse) s'appelle simplement être brillant.

7. Gran Torino
Parce que d'habitude je ne suis pas vraiment fan de Clint Eastwood. Parce que ce film déborde tellement d'humanité que j'ai changé d'avis. Parce qu'on peut encore faire du neuf, du frais et du surprenant avec un schéma narratif éculé. Prends ça dans la gueule James Cameron !

8. Harvey Milk
Parce que le récit biographique n'avait jamais été aussi lucide, pudique et passionnant. Parce Sean Penn. Parce que Emile Hirsch. Parce que Gus Van Sant sait utiliser ses expérimentations passées pour éclairer sa mise en scène quand il le faut. Parce que ça ne parle que d'une chose : être soi-même.

9. Bienvenue à Zombieland
Parce que c'est jubilatoire d'un bout à l'autre. Pas une seconde de ce film qui soit pop, drôle et fun. Parce que Woody Harrelson. Parce que Goddamn it, Bill fucking Murray! Parce qu'un clown zombie. Parce que ça n'aura échappé à personne qu'Emma Stone est boulversifiante de sex-appeal et de coolitude.

10. Rachel se marie
Parce que Anne Hathaway m'a fait frissonner. Parce que Anne Hathaway m'a fait craquer. Parce que Anne Hathaway m'a fait pleurer. Parce que Jonathan Demme et sa scénariste organisent savamment leur grand huit émotionnel pour des successions ininterrompus de tendresse, de pleurs, de cris, de rire et d'amour.

11. 500 jours ensemble
Parce que c'est moi - encore. Parce que, cette fois, c'est TROP moi. Parce que Zooey Deschanel, son sourire gracieux, ses yeux bleus grand ouverts. Parce Joseph Gordon-Lewitt, son regard mélancolique, son sourire gêné. Parce que une scène à Ikéa. Parce que je n'ai pas le droit de trop l'aimer. Parce que mon coeur est toujours brisé à la fin.

12. Slumdog Millionaire
Parce que derrière le phénomène populaire se cache une fable humaniste "à la Dickens", simple et un peu naïve sur l'enfance, l'argent, l'amour et l'amitié. Parce que derrière les défauts (de sa fin notamment), c'est jubilatoire et plein d'espoir pour tous.

13. Morse
Parce que les vampires ne sont pas forcément des ados niais. Parce que les histoires d'amour (et d'amitié) entre humain et vampire ne se résument pas forcément à des regards pudiques et des amourettes stupides. Parce que c'est au contraire d'une complexité à donner des migraines à Stephanie Meyer tout le reste de sa vie. Parce que c'est tout simplement intense, très flippant et violemment original.

14. Last Chance for Love
Parce que le regard de Dustin Hoffman. Parce que le regard d'Emma Thompson. Parce qu'il y a toute la solitude du monde dans ces regards. Parce que ces deux regards finissent par se croiser. Parce que c'est beau.

15. Les Beaux Gosses
Parce que c'était moi. Parce que c'était vous. Parce que c'est franchement pathétique et donc franchement drôle. Parce que ça se termine bien, ce qui prouve bien que c'est du cinéma. Parce que moi, perso, ça ne s'est pas terminé aussi bien... Mais c'est pour ça que c'est pathétique (et donc drôle - FML !)

16. Watchmen
Parce qu'on ne verra probablement plus jamais autant de cynisme, de noirceur, de misanthropie dans une aussi grosse production hollywoodienne. Parce que c'est beau à s'en faire péter la rétine. Parce que les Watchmen, c'est nous - et ça fait peur.

17. Accidents
Parce que le plus grand polar hong-kongais depuis Infernal Affairs. Parce que c'est à ranger - bien en vu - à côté de Conversations Secrètes. Parce que c'est génialement sobre, efficace, diabolique et inquiétant.

18. Les Noces Rebelles
Parce que Leo. Parce que Kate. Parce qu'ils s'aiment. Parce qu'ils ont peur. Parce que la violence psychologique et la complexité des sentiments à l'oeuvre ici mettent chaos, asphyxient et au final bouleversent.

19. Star Trek
Parce que le divertissement de qualité n'a pas de prix. Juste pour ça. Et aussi un peu parce que Winona Ryder.

20. Walkyrie
Parce que c'est tendu, sobre, efficace, carré et d'une précision narrative et cinématographique impressionnante.


Pour le top de 2006, pour celui de 2007 et celui de 2008.

10 janvier 2010

100 chansons pop de 2009

Comme Kurt sur son blog BOULEVARD DES HITS, j'avais entrepris de classer mes 50 chansons pop préférées de l'année. A mi-chemin, je me suis rendu compte que la tâche était perdue d'avance. Trop de choses. Impossibilité de les classer. Donc au lieu du top habituel, je vous livre un truc un peu brut qui aura le seul mérite de, j'espère, vous faire découvrir de nouvelles choses. Cette fois, pas de commentaires, la seule liste ci-dessous m'ayant pris plusieurs heures ! Vous n'aurez que les liens vers le clip pour vous faire une idée... Mais c'est déjà pas mal, non ? Et puis je vous ai fait une petite playlist de tous ces morceaux (sauf quelques-uns marqués d'une *) sur Spotify.


Alexandra Burke - Bad Boys
Alicia Keys - Try Sleeping With A Broken Heart
Amadou & Myriam – Sabali*
Amanda Blank - A Love Song
Animal Collective - My Girls
Annie - Songs Remind Me Of You*
Asher Roth - I Love College
Bat For Lashes - Daniel
Beautiful Small Machines - Robots In Love*
Black Eyed Peas - I Gotta Feeling
Britney Spears - 3
Calvin Harris - Ready For The Weekend
Cheryl Cole - Fight For This Love
Cheryl Cole & Will.I.Am - 3 Words*
Ciara & Justin Timberlake - Love Sex Magic
Coconut Records - Any Fun
Dan Black - Symphonies
Daniel Merriweather (feat. Wale) - Change
Depeche Mode - Wrong
Emilie Simon - Dreamland
Erik Hassle - Don't Bring Flowers After I'm Dead
Fever Ray - Seven
Gary Go - Wonderful*
General Elektriks - Raid The Radio
Girls - Lust For Life
Golden Silvers - True N°9 Blues
Gossip - Heavy Cross
I Monster - A Sucker For Your Sound
Jamie T - Stick N Stones
Jay-Z & Alicia Keys - Empire State of Mind
Jordin Sparks - SOS (Let The Music Play)
Julian Casablancas - Out Of The Blue
Karen O & The Kids - All Is Love
Kasabian - Where Did All The Love Go?
Keri Hilson (feat. Ne-Yo & Kanye West) - Knock You Down
Kid Cudi (feat. Kanye West & Common) - Make Her Say
K-Os - 4 3 2 1*
Kristina DeBarge - Goodbye
La Patère Rose - Pacemaker*
La Roux - Bulletproof
La Roux - In For The Kill
Lady Gaga - Bad Romance
Lenny Kravitz - Let Love Rules (Justice Remix)
Leona Lewis - I See You*
LeToya - Not Anymore
Lights - Drive My Soul
Lights - Saviour
Lily Allen - Not Fair
Little Boots - Remedy
Major Lazer (feat. Nina Sky & Ricky Blaze) - Keep It Goin' Louder
Maluca – El Tigeraso
Man Like Me - London Town
Marina & The Diamonds - I'm Not A Robot
Marina & The Diamonds - Mowgli's Road
Metric - Gimme Sympathy
Miike Snow - Animal
Mika - Rain
Mini Viva - Left My Heart In Tokyo
Miss Li - I Heard Of A Girl
Moby - Mistake*
MPHO - Box N Locks
MSTRKRFT - Heartbreaker
Music Go Music - Warm In The Shadows*
Natalie Portman's Shaved Head - Sophisticated Side Ponytail*
Noisettes - Don't Upset The Rythm
Owl City - Fireflies
Paloma Faith - New York
Passion Pit - The Reeling
Phoenix - Lisztomania
Plasticines - Barcelona*
Regina Spektor - Eet
Rihanna - Russian Roulette
Royksopp & Robyn - The Girl & The Robot
Sally Shapiro - Miracle*
Sarah Blasko - All I Want*
School of Seven Bells - Half Asleep
Screaming Lights - 21st Century
Simian Disco Mobile - Audacity of Huge
Soft Toy Emergency – Critical*
Starfucker / Pyramiddd - Medicine*
Telepathe - So Fine
The Asteroid Galaxy Tour - Around The Bend
The Bird & The Bee - Love Letter To Japan
The Bird & The Bee - My Love
The Drums - Let's Go Surfing
The Flaming Lips - I Can Be A Frog
The Lonely Island (feat. T-Pain) - I'm On A Boat*
The Lonely Island - Jizz In My Pants*
The Raveonettes - Last Dance
The Rumble Strips - Not The Only Person*
The Temper Trap - Sweet Disposition
The XX - Crystalised
Thunderheist - Jerk It
Two Door Cinema Club - Something Good Can Work
Vitalic - Poison Lips
VV Brown - Leave
Wale - Chillin' (feat. Lady Gaga)
White Lies - To Lose My Life
Yeah Yeah Yeahs - Zero
Yuksek - Extraball (feat. Amanda Blank)

05 janvier 2010

Le Plastique, c'est pas Fantastique

PRÉAMBULE : A tous ceux qui voudraient me casser la gueule après avoir lu ce qui va suivre, je n'aurais qu'une seule chose à dire : je porte des lunettes ! Donc pas touche. Quant à ceux qui seraient juste tentés par les commentaires haineux, faites donc... je censurerais. Et oui, je suis chez moi et je dis ce que je veux. De toute façon, j'ai raison ! Ma véhémence est juste proportionnelle au déferlement médiatique, critique et marketing du film en question.

Malgré des appréhensions très fortes nées en cet été 2009 (première bande-annonce + 15 minutes en 3D), j'étais bien décidé à me précipiter voir AVATAR et cela pour une raison qui m'avait déjà empêché de voir TITANIC : le consensus. Par peur d'être pris dans un océan d'avis tous aussi extatiques les uns que les autres, j'étais paré à assister à la projection de presse du film. En le voyant avant tout le monde, impossible que je flippe. Raté. On a pas voulu de moi - malgré mon carnet d'adresse bien rempli de VIP sur Pandora. Déjà complet. Fallait s'y attendre. La seule solution : y aller le mardi soir aux avant-premières ou le soir de la sortie. Deuxième fois raté. Il neige. Il fait froid et j'ai une flemmagite aigüe.

Désormais, ma relation à AVATAR est dans les mains du destin. Soit tout le monde déteste et je me déplacerais dans les jours suivant la sortie, histoire de constater rapidement l'étendue du desastre moi-même (vous savez, le goût du nanar!), soit, comme je le prévois, tout le monde aime, adore et surkiffe et je risque tout simplement de faire l'impasse. Juste parce que le simple fait que TOUT LE MONDE trouve ça génial m'angoisse et me fait flipper.

A la faveur de quelques jours de congés, j'ai donc franchi le pas le 31 décembre dernier, à la séance de 13h30 au Max Linder Panorama (soi-disant la meilleure salle du genre... Mouais...). Je juge donc sur pièces, bien décidé à aller au-delà de mes appréhensions et à passer une bonne après-midi devant un grand spectacle hollywoodien comme on peut les aimer en cette période de fête.

Encore raté.

Si les premières images du film ne m'avaient pas convaincu, c'était pour une seule et même raison : le design des Na'Vis. Avec leur peau bleue, leurs dread-locks, leur tête haut-perchée et leur silhouette longiligne et peu élégante, ils avaient tout des créatures anthropomorphiques sans style qui inondent régulièrement les nanars hollywoodiens. C'est simple. Voir Sigourney Weaver toute bleue en brassière et dread-locks revient pour moi à peu près au même niveau de ridicule que John Travolta en plate-forme shoes (et dreadlocks !) dans BATTLEFIELD EARTH. J'ai un jour fait le rêve fou que cette sensation s'atténuerait sur les 2h42 que durent le film mais c'était évidemment un voeux pieux.

D'ailleurs, parlons-en de la durée du film...

Lorsque je mets les pieds dans une salle de cinéma pour m'avaler plus de 2h30 de celluloïd (ou dans le cas présent de suites de 1 et de 0), je m'attends à un minimum de subtilités psychologiques, à des personnages un tant soit peu humains et complexes. Y compris quand il s'agit de blockbusters hollywoodiens. Le manichéisme gentil/méchant, ça me va à la condition que ça ne dure pas plus de 1h40. C'est donc un comble qu'en 162 minutes et quelques millions de milliards de 1 et de 0, James Cameron ne soit pas capable de développer ne serait-ce qu'un petit peu la psychologie de ses personnages, de premier comme de seconds plans. Au contraire, la seule chose auquel on a droit, c'est "ouh, toi, t'es vilain, tu ne penses qu'à l'argent et à tout détruire" contre "ouh, toi, t'es gentil, tu voles parmi les papillons qui t'aiment".

Et là, tout d'un coup, je me sens comme obligé de sortir le paragraphe sobrement intitulé "c'était mieux avant". En effet, pour comparer ce qui est vraiment comparable, la double trilogie STAR WARS a des défauts mais au moins elle aborde des sentiments complexes, des thématiques profondes qui prennent leur source dans toutes sortes de mythologies, légendes et philosophies, offrant au spectateur de nombreux degrés de lectures. Evidemment, derrière AVATAR, il y a une parabole écologique. Hallelujah. James Cameron serait un génie parce qu'il dénonce le réchauffement climatique dans un blockbuster. Roland Emmerich avec LE JOUR D'APRES, c'est qui alors ? Dieu ? Et Bill Kroyer (!) avec LES AVENTURES DE ZAK ET CRYSTA DANS LA FORET DE FERNGULLY en 1992 ? Le coup des mecs proches de la nature menacés par l'appât du gain et/ou le modernisme est aussi vieux qu'Hollywood !

Vous vous rendez compte de ce que vous me faites faire... A cause d'AVATAR et tout le ramdam que ce maudit film provoque, je suis obligé de ressortir FERNGULLY du placard ! Mais ce ne sera pas le seul qui aura le droit aux VRAIS honneurs. Je pourrais citer également DANSE AVEC LES LOUPS de Kevin Costner. Je pourrais citer LE NOUVEAU MONDE de Terrence Malick. Je pourrais même citer LAWRENCE D'ARABIE de David Lean. Et comme je suis lancé, je pourrais même citer LE DERNIER SAMOURAÏ d'Edward Zwick. Autant de films qui suivent peu ou prou le même schéma narratif qu'AVATAR, à savoir l'étranger débarquant au départ dans une culture pour la détruire, apprenant ensuite à la connaître et finissant enfin par l'embrasser totalement. Et qu'on ne me sorte pas le coup du besoin d'universalité imposé par des nécessités économiques. Depuis quand faut-il ressortir des histoires éculées pour plaire au plus grand nombre possible ?

De nombreux films qui ont également en commun avec le film de James Cameron de faire de la nature et des décors spectaculaires un argument de vente. Voyez par exemple le cinéma naturaliste de Terrence Malick et sa version enivrante de la légende de Pocahontas, dans lequel la nature "terrestre" y apparaît dans toute sa splendeur et dans toute sa force, faisant presque office de personnage à part entière. De la même façon, AVATAR a aussi fait de ses décors un argument marketing, la beauté luxuriante de Pandora étant d'ailleurs une des raisons "manifeste" du succès public.

Et c'est donc là que je ressors mon paragraphe "c'était mieux avant". Je réagis peut-être ici comme un vieux réac' mais quand je vois AVATAR, je ne vois que ça, des images de plastique. Regarder les paysages foisonnants de Pandora revient pour moi à regarder une des ses bimbos aux gros seins plein de silicone : c'est opulent et plantureux, voire impressionnant, mais ce n'est juste pas bandant ! Quand Peter Jackson filme la Terre du Milieu qui, pourtant, n'existe pas plus que Pandora, il part en Nouvelle-Zélande, filme la nature, la vraie, les grandes étendues verdoyantes, les montagnes escarpés - quitte à faire appel aux effets spéciaux numériques quand cela est nécessaire. Mais au moins, en regardant la trilogie du SEIGNEUR DES ANNEAUX, on se sent vivant, on se sent exister dans l'immensité de la nature terrestre. Devant AVATAR, on se sent branché à une machine - sauf qu'on n'est pas Néo et que personne ne nous débranche de la matrice. C'est certes assez caricatural comme métaphore mais c'est un sale goût que j'ai dans la bouche quand je repense à toutes ces images artificielles.

On a voulu nous faire croire qu'AVATAR était une révolution. Mais est-ce qu'on doit laisser la révolution du cinéma aux seuls ingénieurs ? Je n'ai absolument rien contre le progrès. Bien au contraire même. Mais le cinéma - même hollywoodien et même avec 500 millions de dollars de budget - est un art. Le cinéma, c'est des histoires, que des histoires. Les avancés technologiques ne peuvent pas se faire au détriment de ce qui fait la nature même de l'Art. Lorsque Victor Fleming filme AUTANT EN EMPORTE LE VENT ou LE MAGICIEN D'OZ en 1939 dans un glorieux Technicolor, le procédé n'est absolument pas une fin en soi. La couleur ne sert qu'à magnifier des histoires inoubliables et encore jamais racontées sur celluloïd. De même, de grands auteurs comme Billy Wilder ont continué à utiliser le noir et blanc, de CERTAINS L'AIMENT CHAUD à LA GARÇONNIÈRE, longtemps après l'apparition de la couleur tout simplement parce qu'ils n'en avaient pas besoin pour raconter leurs histoires. Et pour prendre un exemple bien plus récent, il n'y a qu'à voir les studios Pixar. Quand, en 1995, ils créent TOY STORY, le premier long-métrage d'animation entièrement conçu sur ordinateur, ils ne perdent jamais de vu que l'histoire est primordiale, que les gens se déplaçant au cinéma sont avant tout des êtres humains qui ont besoin de rêver, de rire, d'être surpris (j'insiste sur celui-là) et d'être ému - pas d'être éberlué par une quelconque "révolution technique". C'est l'unique raison pour laquelle la maison de John Lasseter surpasse encore et toujours ses concurrents. Les images ont beau être en plastique, les personnages pas toujours humains, il n'y a qu'une seule chose qui compte : l'humanité de leur vision.

Et de l'humanité, il n'y en a pas beaucoup dans AVATAR... Juste des sentiments cheap, des images en plastique et une histoire prévisible sans imagination. Bref, il n'y a pas de cinéma dans AVATAR, juste quelques centaines de millions de dollars investis en Recherche & Développement puis en Marketing.

Mais en fait, tout le monde s'en fout...

Vous prendrez la pilule bleue ou la pilule rouge ?


03 janvier 2010

Mes albums Rap/R&B préférés de 2009

D'avance, désolé pour tous les tops brandés 2009 qui vont débouler dans les jours et semaines à venir... Et ce n'est que le deuxième !

1. CunninLynguist - Strange Journey Vol. 1
Depuis longtemps, le hip-hop de qualité n'est plus l'apanage de New York, Los Angeles et autres mégalopoles américaines. La preuve avec ce trio issu de Lexington dans le Kentucky. Dans la mouvance d'Outkast, de Nappy Roots ou d'Atmosphere, chaque morceau est un hymne à l'innovation musicale sans pour autant sonner expérimental. Ils arrivent même à sampler Philip Glass, c'est dire...

2. Raekwon - Only Built 4 Cuban Linx Part 2
Parce que je croyais que le Wu-Tang (et en particulier Raekwon) était mort, son âme errant quelque part dans New York au milieu des fantômes de Mobb Deep et de Notorious BIG. Armé d'une production qu'on croirait sortir d'un studio poussiéreux des années 90 (RZA, Erik Sermon, Pete Rock, Marley Marl...), Raekwon revient au source du son qui a fait sa gloire sans jamais le dénaturer. Au moins aussi bon que le premier du nom ce qui, dans le rap, n'arrive JAMAIS.

3. Major Lazer - Guns Don't Kill People... Lazers Do
Qui aurait cru qu'un album de dancehall puisse être aussi abouti, innovant et aussi respectueux de ses racines ? C'était le pari de Diplo et Switch, les deux producteurs/DJ, qui avaient déjà fait rentrer les sons de caisses enregistreuses et armes à feu dans les charts avec le fameux "Paper Planes" de M.I.A. Avec cet album, vous pouvez faire danser les morts.

4. Kid Cudi - Man On The Moon
Avec son premier album, Kid Cudi fait définitivement entré le Hip Hop dans une autre ère. Terminés les clichés. Terminé l'enfermement sur soi. Kid Cudi, sur le modèle de Kanye, (ré)ouvre le rap sur le monde, avec une introspection honnête et désarmante et une poésie devenue très rare dans un milieu encore trop bling bling.

5. Daniel Merriweather - Love & War
Produit par le petit génie Mark Ronson, à qui l'on devait déjà le deuxième album d'Amy Winehouse il y a 2 ans, le premier album de cet australien prouve que la soul et le R&B ne sont pas seulement une histoire de noir. Avec une vraie personnalité (Robin Thicke, je te regarde !) et une voix chaude qui ne cherche jamais à singer de pseudo-modèles, Merriweather emprunte le son atypique de Ronson, entre hip-hop, soul classique et pop, pour un album qui ne ressemble vraiment à aucun autre.

6. Clipse - Til The Casket Drops
L'histoire des Clipse coninue. Elle a beau se faire avec une intermittence loin d'être régulière, le duo de Virginia Beach, protégés des Neptunes, fait son petit bonhomme de chemin sans jamais faiblir. Deux albums déjà classiques derrière eux, ils arrivent à ne toujours pas décevoir. La faute à des talents de MC imparables, des rimes carrément folles et une production toujours impeccable.

7. Amanda Blank - I Love You
Cet album ne tiendra peut-être plus la route dans quelques années mais c'est un plaisir qui ne peut se refuser. Ce n'est qu'une énorme dose de fun, de rimes agressives et de sons supersoniques propulsés par Diplo et Switch (encore eux !). Mais ça semble tellement venu du coeur que ça en devient terriblement accrocheur. Sa version très personnelle du "I Need You" de LL Cool J est un de mes morceaux préférés de l'année.

8. Jay-Z - The Blueprint Part 3
Malgré ses imperfections évidentes, le troisième volet de la trilogie Blueprint (dont le premier compte parmi les plus grands albums rap de la décennie) est bien la preuve que Jay-Z est capable d'être un artiste complet. Plus propre, moins provocateur mais aussi moins cliché et plus simple, il s'installe confortablement dans le siège de la pop-star sage, ce qui n'est pas plus mal car il assume.

9. Chrisette Michelle - Epiphany
Je ne me lasse pas de cette voix de crooneuse jazz posée sur des beats Hip Hop. Plus que les divas de la nu-soul, Chrisette Michelle est la seule diva du R&B moderne à m'offrir ce petit bonheur d'avoir la sensation d'écouter la vraie version contemporaine d'Ella Fitzgerald ou d'Esther Phillips. Avec ce deuxième album, elle ne déçoit pas, malgré un son plus pop que sur le précédent.

10 (Ex-aequo). Blaq Poet - The Blaqprint
Depuis combien de temps n'aviez-vous pas écouté un album entier produit par DJ Premier ? C'est simple : depuis le dernier album de Gangstarr en 2003. Et vu que Blaq Poet (ex-Screwball) n'est pas Guru, ça fait du bien, beaucoup de bien. C'est frais, c'est brut, c'est ce genre de Hip Hop qu'on entend plus beaucoup ces derniers temps mais qui vous donne l'impression de marcher en Timberland dans les rues de New York sans même jamais y être allé.

10 (Ex-aequo). DJ Quick & Kurupt - BlaQKout
DJ Quick a toujours été le producteur sous estimé de la mouvance west-coast. Avec un son beaucoup moins flamboyant et tape-à-l'oeil que son collègue Dr Dre, il a pourtant toujours tracé son chemin depuis le début des années 90, notamment grâce à une critique toujours bienveillante. Alors que le son de son concurrent s'est plus ou moins uniformisé dans la masse, Quick en profite donc pour livrer ce qui pourrait bien être son chef d'oeuvre grâce à Kurupt (du Dogg Pound), un ex-poulain de l'écurie Death Row dans les 90's. Avec son sens savant du beat et du sample, cet album innovant et frais, à la limite de l'expérimental, prouve bien que c'est décidemment dans les vieux pots que 2009 s'est écrit...