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26 juillet 2012

La normalité appliquée à la romcom


Ces dernière semaines, j'ai vu au cinéma deux comédies romantiques made in France. La première : Un Bonheur n'arrive jamais seul avec Gad Elmaleh et Sophie Marceau. La deuxième : Paris-Manhattan avec Alice Taglioni et Patrick Bruel. Avec les succès il y a deux ans de films comme L'Arnaqueur ou La Chance de Ma Vie, le genre est devenu très populaire ces derniers temps chez les producteurs de notre chère patrie. Je vais passer sur ce que je pense des films précédemment cités. Ce n'est pas le sujet. Je peux vous proposer toutefois d'aller faire un tour sur ce Top 10 des meilleurs romcom françaises des années 2000.

Le sujet ici, c'est un point commun qu'ont ces deux comédies romantiques estivales. C'est un truc qui n'a cessé de m'obséder, à la fois devant les bandes-annonces et devant les films eux-mêmes. Le sujet, c'est la Catégorie Socio-Professionnelle des amoureux. Que ce soit Gad Elmaleh et Sophie Marceau, Alice Taglioni et Patrick Bruel, tous sont des Parisiens aisés voire très très aisés. Ils habitent dans le 16e, le 4e, le 8e, sont propriétaires d'appartements somptueux, roulent en cabriolet vintage et ont des métiers qui, bien évidemment, leur permet ce train de vie... confortable. Les héros de comédies romantiques, en France, ces derniers temps sont chef d'entreprise, pharmacien, musicien de pub (être un vendu au grand capital, ça rapporte plus) ou carrément (ex)femme de milliardaire.

Tout est alors prétexte à montrer des héros un peu insouciants, qui font leur jogging dans le bois de Boulogne, qui vont chez le boucher acheter leur viande pour la semaine, fréquenter des vernissages d'art contemporain, faire des brunchs entre amis et autres activités que la facilité m'amènerait à qualifier de "bobo".

Quand je regarde ces films, je ne me reconnais pas. Je ne reconnais pas grand monde de mon entourage. Et, à priori, je ne pense pas que beaucoup des spectateurs qui auront été voir ces films au cinéma cet été s'y reconnaissent non plus. Même dans un des cinémas les plus "bobo" de France, le profil de mes co-spectateurs ne semblait pas vraiment correspondre au profil des gens sur l'écran.

Mais c'est pour faire rêver. Ah oui, c'est vrai que le cinéma doit vendre du rêve. Vraiment ? En 2012 ? L'année où la télé américaine sort Girls. L'année où le cinéma américain sort 5-Year Engagement. Le rêve, au cinéma, c'est tellement 1936. Ca fait un bon moment que le cinéma américain a compris que la comédie romantique n'est pas un truc de riches. Elle ne peut pas l'être.

Qu'est-ce qu'une bonne comédie romantique ? Super simple. Elle doit être drôle. C'est la base. Et elle doit être romantique, dans le sens où elle doit faire passer le sentiment amoureux. On doit pouvoir croire que les deux héros sont faits l'un pour l'autre. On doit surtout pouvoir croire que cela peut nous arriver à nous aussi, que l'Amour est au coin de la rue. Plus que dans n'importe quel genre au cinéma, la comédie romantique doit pouvoir permettre l'identification. C'est ESSENTIEL. Sans ça, c'est forcément raté.

Et je ne m'identifie pas à Gad Elmaleh qui partouse dans son loft de Montmartre après une virée en cabriolet vintage sur les Champs-Elysées. Je ne m'identifie pas à Alice Taglioni qui hérite de la Pharmacie familiale du Marais, à Sophie Marceau qui vit à grand frais avec les sous de son ex-mari milliardaire ou à Patrick Bruel qui signe des contrats juteux avec le Plaza Athénée. Je ne m'identifie pas. Je ne rêve pas. Les histoires d'amour des riches et des puissants, ça ne m'intéresse pas. Ils ont déjà tout. Leur offrir en plus une histoire d'amour en cinémascope : non merci.

Au contraire, les gens pauvres, et plus généralement les gens "normaux", font des amoureux bien plus intéressants. Car ils ont tout à gagner dans l'Amour. C'est Jerry Maguire qui tombe amoureux d'une secrétaire après avoir perdu job, petite-amie et clients. C'est un modeste employé de bureau qui tombe amoureux d'une prostituée dans The Apartment. C'est un policier de New York qui tombe amoureux d'une serveuse dans Milliardaire malgré lui.

Bien sûr, c'est un simple procédé scénaristique. Mais c'est un procédé efficace. Un procédé qui permet au public, ces gens "normaux", de rêver, de se dire que l'Amour est réel car il naît dans l'adversité, dans les pires situations. C'est la fleur qui éclôt au milieu du bitume et du béton.

Et c'est encore plus vrai en 2012. Quand le monde découvre que ces jeunes gens roulant en Porsche dans les rues de Paris ou de New York sont juste des enculés qui ont ruiné le monde, il me semble qu'il n'y ait rien de plus agréable que de retrouver des gens, des "vrais gens" capable d'offrir de l'amour parce qu'ils ne peuvent pas offrir autre chose. Retrouver la "normalité" des gens qui vont chez Ikea comme Tom et Summer (500 days of summer) ou des gens qui galèrent à trouver le lieu idéal pour s'installer comme Burt et Verona (Away We Go), des gens qui arpentent la ville dans un van pourri juste pour aller à un concert de rock comme Nick et Norah...

Il n'y a pas de message politique ou idéologique là-dedans. Je ne veux parler que de sentiments. Uniquement. Mais l'étalage de signes extérieurs de richesses dans les comédies romantiques, comme le cinéma français les envisage en ce moment, me semble d'un autre temps.

Même l'actu people ne va pas dans ce sens. Vous avez d'un côté les Brangelina ou les KimYe qui dégagent une certaine forme de glamour grâce à un étalage (presque indécent parfois) de richesses, mais n'inspire rien, excepté des vannes et des moqueries. Des couples de tabloid qui font vendre du papier pour vendre leur soupe. D'un autre côté, vous avez des couples comme Andrew Garfield et Emma Stone, Jason Segel et Michelle Williams. Aussi des couples de tabloid mais qui vendent du sentiment. Dans cette photo de paparazzi, il y a quoi d'autres, à part de la normalité, du sentiment et de l'Amour ? Et dans ce tweet de Jason Segel au moment de son premier date avec Michelle Williams ? Voilà une autre forme de célébrités, de celles qui vivent (ou, du moins, semblent vivre) dans la réalité du monde, dans sa normalité. Et c'est à la fois très mignon et très beau.

La comédie romantique, en 2012, peu importe sa nationalité, devrait pouvoir refléter cela. Malheureusement, ce n'est pas le cas en France. Ça l'a été quelque fois (Augustin Roi du Kung-Fu en 1999, Ma Vie en l'air en 2005 en sont de bons exemples) mais ce temps semble s'être évanoui dans les vapeurs d'un cigare...

Alors peut-être qu'en donnant leur chance à des réalisateurs et scénaristes qui n'ont pas eux-mêmes des appartements somptueux, qui n'ont pas de cabriolet vintage, qui ne vont pas bruncher tous les week-ends...
Peut-être qu'en donnant leur chance à des réalisateurs et scénaristes qui prennent les transports en commun, achètent leur meubles chez Ikéa et qui se démerdent comme ils peuvent avec ce qu'ils ont....
Peut-être qu'en faisant comme ces producteurs qui ont su donner leur chance à une stripteaseuse sur la foi d'un blog ou un employé de vidéo-club sur la foi d'une passion plus vivace que les autres...

Peut-être qu'ainsi la romcom "à la française" arrêtera de paraître aussi sclérosée...



(Ceci était un message - un peu - personnel - mais pas que. Que ce soit les miennes ou celles des autres, je voudrais juste voir des comédies romantiques de mon temps, pas d'un temps imaginaire coincé entre 1936 et 1955)


20 juillet 2011

Made in 80's #18 : Block Party

Barbara Crane a 52 ans quand elle commence sa série "Private Views" en 1980. Le principe : se fondre dans la foule des festivals d'été à Chicago et capturer au plus près, avec un appareil Polaroïd, la mode, le style de l'époque mais surtout les gestes, ces gestes parfois sensuels, parfois violents, ces gestes dont certains ne paraîtraient pas si étranges s'ils avaient été capturés ailleurs qu'au beau milieu d'une foule dense de plusieurs centaines de personnes.

Près de 30 ans plus tard, ces Polaroïd vous plongent dans ce monde que vous n'avez, pour la plupart, jamais vécu. Et pourtant, vous avez la sensation que si... Vous y étiez, là, à ce festival, pendant l'été 1982, entre ce moustachu poilu à chemise à carreaux et cette belle rousse aux yeux bleus et son T-shirt aux couleurs de la bannière étoilée. En regardant ces photos, vous avez la sensation d'y être, au plus près des corps, en plein intimité. Vous sentez la sueur, l'excitation, la fatigue et vous sentez les années 80 qui bouillonnent...

Voici un petit échantillon de la beaucoup plus large collection visible en intégralité sur le site de la photographe...




28 avril 2011

Arcades in the 80's

Que s'est dit Maxime, 15 ans et demi, né en 1996, lorsqu'il a vu Sam Flynn, héros de TRON LEGACY, pénétré dans l'antre de son père, la salle d'arcade Flynn, sur le grand écran de son multiplexe préféré ? Il s'est sûrement demandé ce que pouvait bien être ces énormes machines, semble-t-il objets de divertissement dans une dimension parallèle possiblement appelée "années 80". Sûrement. Ou alors il s'en foutait, plus occupé à bouffer le pop-corn et boire le litre et demi de Coca qui causeront son infarctus en 2046, quand d'autres ados de 16 ans se fouteront de sa gueule parce qu'il se rappelait, nostalgique, de ses parties endiablées sur X-Box Kinect.

Bref.

Pour Maxime et sa culture générale sur les dimensions parallèles, quelqu'un a eu la très bonne idée de créer un groupe sur FlickR intitulé "Growing Up in Arcades : 1979-1989". Je crois que ça dit tout. Les vrais (ceux nés dans les années 70) savent...




21 mars 2011

Let's Go To The Mall

1990. L'Amérique écoute les New Kids On The Block, Jon Bon Jovi, Vanilla Ice et Roxette. Elle n'a pas encore fait vraiment connaissance avec le grunge et le gangsta rap. Bill Clinton n'est pas encore Président. L'Amérique vit encore dans les années 80. D'ailleurs, techniquement, elle y est toujours. Les calendriers ont seulement désormais deux neufs l'un à côté de l'autre. Tout le monde danse sur le "Gonna Make You Sweet" de C+C Music Factory et le "The Power" de Snap pour oublier la guerre en Irak. Les permanentes et les mulets sont portés fièrement, tout comme les T-Shirts Batman, les vestes en jeans, les Marcel fluos et les jeans bien moulants au niveau de l'entre-jambes. Tout le monde se donne rendez-vous au Mall...

Cela et bien plus, avec son oeil naturaliste, Michael Galinski l'a photographié dans toute sa splendeur et l'a figé dans le temps... Magique.





07 septembre 2010

5 méthodes pour démissionner avec panache

C'est le mois de septembre. C'est la rentrée. Tandis que les cours de récréation et les classes des écoles primaires, collèges et lycées retrouvent leurs couleurs, les employés de bureaux jouent aux chaises musicales. Pour le travailleur, septembre est en effet souvent le mois choisi pour se barrer du job qui fait chier depuis déjà plusieurs mois, voire plusieurs années. Voyez, dans ma propre boîte, ce mois de septembre aura vu partir 4 personnes.

Mais partir est une chose. Le faire avec panache en est une autre. Et pour ça, l'été passé fut un magnifique vivier d'idées. Mes ex-chers collègues auraient en effet pu prendre exemple sur Steven Slater, le stewart de la compagnie JetBlue qui, après s'être pris un sac sur la tête à cause d'un passager un peu trop pressé, se mit à insulter tout le monde à bord avant de sortir en furie de l'avion grâce au toboggan d'urgence. Résultat : il a beau risquer de la prison, à peine un mois plus tard, Slater, qui travaillait pour la compagnie aérienne depuis 20 ans, a près de 211 000 fans sur la page Facebook qui lui est consacré ! Difficile de faire passer sa démission pour moins discret...

Ils auraient même pu s'inspirer de Jenny, l'assistante à Wall Street qui envoya par e-mail à l'ensemble de ses ex-collègues ce set de 34 photos pour donner "la vraie" raison de son départ ! OK, Jenny n'existe pas vraiment. Tout était inventé. Mais quand même. L'idée n'était-elle pas séduisante ? Jenny ne mérite-t-elle pas d'être imitée par tous ces assistant(e)s malmenés par un patron tyrannique ? De même, Steven Slater ne mérite-t-il pas de devenir le héros ordinaire de tous ces employés maltraités par leurs clients et tous les gens à qui ils sont censés rendre service ?

Alors pour tous ceux qui (contrairement à moi) ne sont pas heureux dans leur job aliénant, aimeraient partir voir ailleurs et surtout voudraient le faire avec panache, voici cinq méthodes inspirées par le cinéma pour dire avec fierté : "je démissionne !"


LA MÉTHODE SUBTILE
Prenez exemple sur le beaucoup trop gentil CC Baxter (Jack Lemmon) qui laissait ses patrons utiliser son appartement pour leurs parties fines avec leurs maîtresses dans LA GARÇONNIÈRE (1960) de Billy Wilder, mais qui, en tombant amoureux d'une de ses dernières, décide que tout ça est terminé, quitte à perdre son job. Sa méthode : donner à son patron la clé... des toilettes !
Autre exemple à suivre (si vos capacités vocales vous le permettent) : faire du célèbre "I Quit" une chanson comme Jimmy, le chanteur égocentrique de THAT THING YOU DO! Voir la vidéo d'exemple pour vous entraîner à la maison.


LA MÉTHODE DIRECTE
Classique et efficace, dire ces quatre vérités à vos collègues et/ou patrons est la méthode indémodable. Voyez Wesley dans WANTED qui dit à sa boss tyrannique Janice à quel point tout le monde la déteste. Vous pouvez également utiliser l'expression libre de droit de Bridget Jones qui explique à son goujat de boss (et à l'ensemble du bureau) qu'elle préférerait être embauché comme "essuyeuse du cul de Saddam Hussein" (marche avec n'importe quel nom de dictateur) que rester.
Méthode qui peut également être largement assaisonnée de "Allez tous vous faire foutre" et de doigts d'honneur comme Joanna dans OFFICE SPACE, Julio dans HALF BAKED ou John Malkovich dans BURN AFTER READING. Voir la vidéo d'exemple pour vous entraîner à la maison.


LA MÉTHODE ÉGALITAIRE
L'idée, ici, est de se mettre au même niveau que ceux qui vous rendent la vie tous les jours un peu plus difficile. Votre patron tyrannique. Vos clients malpolis. Vos collègues arrogants. C'était la méthode de Jenny, citée plus haut. C'est également celle de Tess dans WORKING GIRL (1988) qui, après avoir reçu des propositions indécentes de son boss, l'asperge de Champagne et s'empresse de diffuser à tout le bureau à quel point le goujat est "un minable maquereau avec une toute petite bitte". Voir la première vidéo d'exemple pour vous entraîner à la maison.
Mais vous avez également la solution de Leleina dans GENERATION 90 qui remplace les fiches de son patron et accessoirement présentateur d'une émission de télé pour lui faire dire ses quatre vérités à savoir : "j'ai toujours eu une préférence pour les très très jeunes filles et je suis un connard total." Voir la deuxième vidéo d'exemple.


LA MÉTHODE SOURNOISE
OK, il est très probable que vos collègues n'aient jamais connaissance de votre utilisation de cette méthode mais nul doute qu'elle susciterait toute leur admiration s'ils venaient à le savoir. L'idée, ici, est en effet de récolter le maximum d'indemnités après avoir démissionné. Une gageure que Lester Burnham, dans AMERICAN BEAUTY (1999) négocie avec brio, tout simplement en faisant chanter son patron et en le menaçant d'un procès pour harcèlement sexuel. "Je suis juste un type ordinaire avec rien à perdre", leur avance-t-il avec un sens brillant de la négociation.
Si vous ne tenez pas trop à votre gueule d'ange, vous pouvez également vous inspirer d'Edward Norton dans FIGHT CLUB (1999) qui se fout des pain dans la gueule lui-même pour obtenir ce qu'il veut de son patron. Imparable ! Voir la vidéo d'exemple pour vous entraîner à la maison.


LA MÉTHODE SOLIDAIRE
Cette méthode est rare car elle implique de votre part, au choix, une bonne grosse dose de folie ou un goût assumé pour le pathétique et l'humiliation publique. Mais si, comme Jerry Maguire, vous le sentez bien, ça peut être mémorable ! Le but ici est, vous l'aurez compris, de ne pas partir seul. "Who's Coming With Me ? Who's coming with me ?" A la condition unique, mais alors vraiment unique, que quelqu'un se lève pour "venir avec vous" (le poisson rouge ne compte pas, hein !), vous deviendrez une légende, une vraie de vraie. Et si ensuite, vous réussissez à concurrencer votre ancienne boîte, vous deviendrez un DIEU VIVANT. Voir la vidéo d'exemple pour vous entraîner à la maison.


23 août 2010

Crise, gros seins et eurodance

Je regardais des clips de David Guetta sur Virgin 17 (!) quand me vint une sorte de révélation digne du plus grand génie de la sociologie moderne. Car entre les chansons des Black Eyed Peas, le prochain Madonna, sa présence sur la BO de SEXY DANCE 3 et bien sûr son propre album rempli à ras bord de stars américaines de la pop (Kid Cudi, Fergie, Akon, Ne-Yo etc.), le blondinet qui scratchait dans les clips de Sidney en 1990 est devenu le VIP de la pop mondiale, comme l'ont été avant lui les autres Babyface, Timbaland, Pharrell Williams et consorts. A tort ou à raison, là n'est pas le problème.

Ce qui est intéressant, c'est le pourquoi. Pourquoi maintenant ? Pourquoi ce DJ qui nous balance sa sauce (quasiment toujours la même) depuis 10 ans à nous, Européens, se met soudainement à devenir le chouchou des dancefloors américains ? Parce que sa maison de disques et sûrement lui-même ont décidé d'investir le marché américain. Oui. Parce que les producteurs américains cités au-dessus n'ont plus d'inspiration. Oui aussi. Parce que l'ensemble des producteurs suédois (RedOne, Kleerup, Max Martin...) sont déjà trustés par les divas de la pop. Oui toujours. Mais n'y a-t-il pas d'autres raisons ? Des trucs un peu moins "évident".

Je notais alors à quel point tout n'était que fête, fête et encore fête. Dans ces clips, tous les codes de la fête y passaient à un moment ou à un autre. De "Sexy Chick" à "Gettin Over You" en passant par l'inévitable "I Gotta Feeling" et "When Love Take Over", c'est à peu près toujours le même scénario : un coin de rue, une plage ou une villa pris d'assaut par des jeun's qui investissent le lieu avec leurs grosses enceintes et leurs platines pour ensuite être rejoint par d'autres jeun's (tous skaters, breakdancer et poufs en mini-jupes) qui se déhanchent sur un beat répétitif. Bien sûr, MTV est blindé depuis ses débuts de ce genre de clips décérébrés. C'est normal. C'est un peu ça la pop aussi. De la jeunesse. De la liberté. Du fun. De la légèreté. Et des fêtes. Et les Américains font ça très bien. Regardez les clips de Katy Perry. Mais musicalement, en pop music, qu'est-ce qui est plus léger que l'eurodance ? Rien. C'est sa nature même. Sa raison d'être. Ne rien dire d'autre que "Faites la fête et dansez (de toute façon, vus les paroles et la sophistication de la prod, vous ne pouvez pas faire grand chose d'autre chose avec)". L'eurodance est LA musique de l'hédonisme.

Mais, historiquement, l'eurodance a très rarement franchi les frontières américaines. En fait, on distingue trois grandes périodes où le genre s'est installé plus ou moins longtemps au pays de la country. La première fois, c'était au milieu des années 70. L'euro-disco de Giorgio Moroder, ABBA, Patrick Hernandez, Cerrone ou Silver Convention s'installa en haut des charts avec des titres comme "Fly Robin Fly", "Dancing Queen", "Supernature" ou "Born To Be Alive". Ensuite, c'est dans la première partie des années 90 que l'eurodance frappe les Etats-Unis. Des groupes comme La Bouche, 2 Unlimited, Real McCoy et Ace of Base s'emparent des charts avec les singles "Get Ready For This", "Be My Lover", "Another Night" ou "The Sign". Quant à la troisième fois, et bien, vous savez bien, j'en parlais au-dessus.

Qu'on en commun ces trois périodes ? C'est simple : ils correspondent à des périodes de crise et de récession économique pour le monde - et en particulier pour les Etats-Unis. Milieu des années 70 : premier choc pétrolier, inflation galopante et hausse du chômage. Début des années 90 : déclenchement de la guerre en Irak, troisième choc pétrolier, inflation et hausse du chômage. Fin des années 2000 : Dégonflement de la bulle immobilière. Hausse des prix des matières premières. Inflation et chômage massif. Mais ça aussi, vous le savez très bien : on est en plein dedans !

Au final, l'eurodance est à la musique ce que les gros seins sont aux sex symbol. Une conséquence de la récession économique, voire un remède pour certains. Les paroles abscons sur des rythmes répétitifs et les courbes généreuses, ça rassure. Même chez le DJ blondinet, on s'en rend compte, entre les top model longilignes qu'il nous balançait il y a encore 5 ans dans ses clips et les filles "nature" et bien en forme des clips plus récents. Ce n'est sûrement pas un hasard si Christina Hendricks de la série MAD MEN est la nouvelle incarnation de la féminité ces derniers mois. Comme cela n'en était pas un quand la très pulpeuse Pam Grier connu l'apogée de sa carrière entre 1973 et 1974. Et qui incarne mieux le début des années 90 au registre Sex Symbol que Pamela Anderson ? De la même façon, est-ce que le désintérêt grandissant pour la de plus en plus mince Megan Fox est juste du aux caprices de Michael Bay ? Non.

Evidemment, des actrices aux gros seins, il y en a toujours eu et il y en aura toujours. Crise ou pas crise. Mais il faut bien avouer qu'elles sont bien plus mis en avant qu'en période faste. Regardez les années 80 et leurs Michelle Pfeiffer, Daryl Hannah ou Nastassja Kinski. Sans être plates, elles sont loin d'avoir les physiques si atypiques tout en courbe de Grier, Hendricks ou Anderson. Et qu'elles soient artificielles ou 100% naturelles, ce genre d'actrices ne deviennent des icônes pop qu'en période de récession économique. Uniquement.

C'est à ça que j'ai pensé en regardant Virgin 17. Je vais pas écrire un bouquin sur cette théorie (déjà un post de blog - heureusement qu'on est au mois d'août...) mais je trouve ça intéressant de constater à quel point les gens ont besoin - consciemment ou non - d'aller vers les trucs les plus décérébrés et les plus ronds possibles quand on leur raconte à longueur de journaux télévisés que ça va mal. Finalement, Stromae dit ça très bien : "Qui dit crise te dis monde dit famine dit tiers-monde. Qui dit fatigue dit réveille encore sourd de la veille, Alors on sort pour oublier tous les problèmes. Alors on danse..."

Quant à savoir pourquoi, nous, Européens, nous nous gargarisons à longueur de décennie de cette eurodance, crise ou pas crise, je crois que la réponse est simple : le pessimisme est notre raison d'être. Et il n'y a que les pessimistes chroniques pour produire, encore et encore, ces odes décérébrées à la fête...sous toutes ces formes. Surtout quand il y a des gros seins !


01 mai 2008

Vous avez dit stressant ?

NO COMMENT !

18 octobre 2007

Pris en otages...

Aujourd'hui, c'est grève général ! Encore une fois un petit groupe prend en otage des millions d'autres pour faire valoir des privilèges... L'occasion de s'attarder sur quelques unes des plus mémorables prises d'otages du cinéma !

UN APRES-MIDI DE CHIEN
Comment "un p'tit braquage entre amis un matin d'été" dégénère en prise d'otage hallucinée et ultra médiatique. Réalisé par Sidney Lumet avec Al Pacino en gamin hystérique, cette prise d'otage est probablement l'une des plus intense du cinéma moderne. J'en transpire encore...

COLLATERAL
Un tueur à gages. Un chauffeur de taxi. Los Angeles. Le premier force le second à le transporter aux quatres coins de la ville afin de remplir ces contrats. Une prise en otage filmée avec style et réalisme par un Michael Mann esthéte de la beauté des nuits californiennes et des flinguages nerveux dans les boîtes de nuit....

LES PIRATES DU METRO
Une bande de fous dangereux prennent en otage les passagers d'une rame de métro new-yorkaise et promettent de tuer un passager par minute si on ne leur fournit par 1 million de dollars. Vous avez comme l'impression d'un déjà vu. Et bien peut-être à part le fait qu'on nous braque pas une arme sur la tempe, c'est un peu la même chose qu'aujourd'hui dans le métro parisien !!! Et puis Tarantino s'en inspira pour les noms de ses personnages dans "Reservoir Dogs"...

SPEED
Un bus. Une bombe. Si le premier ralentit ou s'arrête, le deuxième explose. Un grand moment du cinéma d'action des années 90 avec un Keanu Reeves qui prouve sa valeur en "action man". Un pitch hallucinant pour un film qui maintient tension et hystérie sans aucun temps mort.
INSIDE MAN
La prise d'otages la plus classe de toutes. Pas de victimes. Une bonne cause à la clé et des multiples rebondissements qui maintiennent l'intérêt de ce thriller qui en dit plus qu'il ne le laisse apparaître, notamment sur l'Amérique post-11 septembre. La faute à un Spike Lee très inspiré avec sa mise en scène au fil du rasoir.

PHONE GAME
Un homme. Une cabine téléphonique. Un sniper. Un pitch hallucinant pour cet immense moment de tension en forme de huit-clos. En gros, tu raccroches, tu meurs. La prise d'otage n'aura jamais été plus originale. D'autant qu'on ne voit jamais le preneur d'otages...

FUNNY GAMES
Les prises d'otages sont souvent synonymes de tortures psychologiques. Ici c'est tout autant de tortures psychologiques que de tortures physique dont il est question. Physiques et surtout complètement gratuites de la part de deux jeunes hommes s'amusant à des jeux saddiques avec une famille bourgeoise qu'ils retiennent en otage. Juste traumatisant !