26 février 2009

WATCHMEN : j'ai vu leur vrai visage...

L'année dernière, à peu près à la même période, j'avais fait exploser le compteur de mes stats en publiant un "premier avis à chaud" suite à la première projection française de CLOVERFIELD, le film qui faisait alors saliver la planète geek d'une impatience quasi-irationnelle.

Cette année, c'est au tour de WATCHMEN. Je préviens tout de suite : je n'ai jamais lu le roman graphique "culte" d'Alan Moore dont le film de Zack Snyder (L'ARMEE DES MORTS, 300) est tiré. Je vais donc éviter les formules toutes faites type "c'est très fidèle à l'oeuvre originale" qui émailleront toutes les critiques qui pulluleront dans une semaine, car, à vrai dire, je n'en ai aucune idée...

Ce que je sais toutefois, c'est que l'oeuvre d'Alan Moore - de FROM HELL à LA LIGUE DES GENTLEMEN EXTRAORDINAIRES (que j'ai lus tous les deux, cette fois) - n'a jamais été bien adaptée au cinéma car trop sombre, trop violente, trop misanthrope, trop complexe d'un point de vue narratif. D'ailleurs, des talents aussi doués que Darren Aronofsky ou Terry Gilliam se sont notoirement cassés les dents sur WATCHMEN.

Justement, "sombre", "misanthrope", "violent" et "narrativement complexe" sont les quatre caractéristiques principales de WATCHMEN (le film, je le rappelle pour la dernière fois !).

Sombre car l'esthétique pop-baroque du chef opérateur Larry Fong (300) et du directeur artistique Alex McDowell (FIGHT CLUB, MINORITY REPORT...) retranscrit à merveille une Amérique qui suinte la paranoïa, qui se désagrège de l'intérieur à force d'être rongée par la peur. Voyez par exemple l'ambiance des meilleurs films d'Abel Ferrara dans les années 80 et 90 (KING OF NEW YORK, BAD LIEUTENANT, CHINA GIRL...)


Violent car ponctué de moments de pures boucheries. Entre les membres d'une petite fille dévorés par deux molosses, des bras découpés à vif à la scie à bois ou une bonne dizaine de corps explosant en lambeaux de chairs sanglantes à souhait, WATCHMEN n'a rien des films de super-héros kid-friendly habituels. Il serait même à déconseiller aux moins de 12 ans - voire de moins de 16 (qui risquent de pas comprendre grand chose à certains enjeux géo-politiques de la guerre froide qui servent de base au film).

Misanthrope car le dédain (voire la haine) pour l'humanité des Watchmen n'est pas juste une façade pour rendre l'ensemble plus "adulte" (Vous savez... Hancock, Tony "Iron Man" Stark et j'en passe). De ce point de vue, Rorschach (Jackie Earle Haley au delà du sublime) et le Dr Manhattan (Billy Crudup) - sûrement quelque part les alter-ego d'Alan Moore - sont deux des personnages les plus intenses et tragiques jamais vus dans une production hollywoodienne d'une aussi grande ampleur : la longue séquence de présentation du Dr Manhattan (sur la musique de Philipp Glass "Koyaanisqatsi") restera sûrement comme le truc le plus beau et le plus bouleversant de l'année...
Cette misanthropie est sans conteste la vraie originalité du film, pour ne pas dire le thème principal. La fin, d'une noirceur et d'un cynisme ABSOLU, est là pour le rappeler à tous ceux qui se seraient laisser avoir par les quelques (et oui, seulement "quelques") scènes d'action qui émaillent le film.


Narrativement complexe, enfin, car pour retranscrire le parcours "émotionnel" de ces super-héros sûrement plus humains que les humains eux-mêmes, Snyder et ses scénaristes torturent le récit avec une intelligence assez rare. Passé, présent et futur se mêlent pendant 2h40 (qui passent très bien!) sans que l'on s'en rende vraiment compte.

Bref, vous l'aurez peut-être déjà compris, WATCHMEN n'est pas un film DE super-héros (Spider-Man, Superman etc. etc.). C'est à peine un film SUR les super-héros (Incassable...). WATCHMEN est un film sur la nature profonde de l'homme, les costumes grotesques et les postures faussement héroïques n'étant là que pour amplifier cette même nature, la rendre encore plus absurde. Alors, on est d'accord ou pas sur la vision plus que pessimiste qui s'en dégage mais il faut absolument saluer le courage de ce film et de ses auteurs - pour tout ce dont j'ai pu parler ci-dessus.



Petite note personnelle pour finir : pour tous ceux qui trouvaient que THE DARK KNIGHT était un film "sombre", vous verrez avec WATCHMEN ce qu'un film "sombre" veut vraiment dire. Parce que, franchement, à côté de WATCHMEN, THE DARK KNIGHT ressemble juste à OUI OUI ET SES AMIS !

25 février 2009

La Playlist Infinie #27 : Matt & Kim

Pour découvrir de nouveaux groupes aujourd'hui, on a l'embarras du choix : YouTube, MySpace, Facebook et j'en passe. Mais encore faut-il les trouver dans l'océan de musique qui innonde le web d'aujourd'hui.

Pour MATT & KIM, je me rappelle comment ça s'est passé. C'était il y a environ 6 mois. Je lis sur le blog de Kanye West qu'une chanson inédite de THE COOL KIDS est disponible sur le site www.greenlabelsound.com, un site-vitrine pour rendre hype la boisson Mountain Dew (filiale de Pepsi).
Là, outre la musique des deux hipsters rappers, on y trouve aussi celle de MATT & KIM. Par pure curiosité, j'écoute car j'aime bien le nom !

Je me rends compte alors qu'il n'y a pas que leur nom que j'aime bien. Leur musique aussi. C'est extrêmement minimaliste - voix, batterie, synthé - mais le son est accrocheur et très original, les mélodies sont délicieuses, le tout recouvert d'une énergie un peu bobo-punk débordante.

Formé il y a seulement 4 ans, Matt Johnson et Kim Schifino se sont rencontrés sur les bancs de la fac à Brooklyn et forment un couple de musique et d'amour, comme Sonny & Cher ou Ike & Tina... Ils ont déjà sorti un album éponyme en 2006 et, en balancant à tour de bras sur leur site web des MP3 légaux d'une bonne partie de leurs morceaux, ont animé la blogosphère le temps de sortir GRAND, leur deuxième bébé.

Daylight extrait de GRAND


Yea Yeah extrait de MATT & KIM




MySpace de Matt And Kim

23 février 2009

En manque d'Oscars ? Voici la solution...

Kate Winslet a été nommée 6 fois aux Oscars dans sa jeune carrière : en 1995 pour RAISONS ET SENTIMENTS, en 1997 pour TITANIC, en 2002 pour IRIS, en 2004 pour ETERNAL SUNSHINE OF THE SPOTLESS MIND, en 2006 pour LITTLE CHILDREN et enfin en 2008 pour THE READER.

Plus de 10 ans d'une carrière exemplaire jamais récompensée à sa juste valeur par une statuette dorée. Putain 10 ans, comme diraient certains. Martin Scorsese a du attendre 25 ans - 25 longues années - pour décrocher son fameux Oscar. Cary Grant est mort sans jamais en recevoir un seul.

La belle décida qu'elle ne serait pas de ceux-là...

Il fallait trouver une solution. Elle lui fut sûrement souffler par son compatriote Ricky Gervais dans cet épisode de la série EXTRAS, diffusé il y a tout juste 4 ans à la télé anglaise. Je mets tout l'épisode mais le passage qui nous intéresse ici commence au timecode 3:00.



Et oui ! Comme elle le dit elle-même, LA LISTE DE SCHINDLER (1993), LE PIANISTE (2002) mais aussi LES FAUSSAIRES (Osacr du meilleur film étranger en 2007), LA VIE EST BELLE (1997), LE CHOIX DE SOPHIE (1982), LE JOURNAL D'ANNE FRANCK (1959) et j'en passe. Autant de films qui récoltèrent des dizaines d'Oscars pour ses auteurs et ses acteurs et qui parlent d'un seul et même sujet : la Shoah.

La stratégie pouvait donc s'avérer payante pour Winslet. Elle l'a été.

Cette année, Winslet a été à l'affiche de deux films : LES NOCES REBELLES et THE READER. Toutes les critiques s'accordent depuis plusieurs semaines sur le fait que la prestation de l'actrice était bien plus fine et intense dans le premier. Mais c'est pour le second qu'elle est nommée.

Je crois que vous avez compris pourquoi...

Le premier parle de la dégénérescence d'un couple dans l'Amérique des années 40. Le second de la relation passionnelle et fugace entre un jeune étudiant et sa professeur et leur retrouvaille dix ans plus tard alors que cette dernière est accusée de crime contre l'Humanité pour avoir été, vingt ans plus tôt, la gardienne d'un camp d'extermination.

Et oui, un film sur la Shoah ! Kate a succombé au côté obscur de la force du film sur la Shoah. Et comme Anakin Skywalker, sa puissance en a été décuplée...

...And the Oscar goes to Kate Winslet for THE READER !

Illustration : Steven Meisel pour Vanity Fair

18 février 2009

Une Histoire d'Amour et de Communication

Juste parce que j'ai bien cru que ça allait me faire pleurer... C'est con de pleurer devant une pub (même si ça ne se voit pas vraiment) mais c'est beau, vraiment très beau.

Par contre, je sais que 12 minutes, c'est long pour l'Internaute d'aujourd'hui habitué à zapper d'un truc à l'autre toutes les 2 minutes 30. Mais ça serait bien que, pour une fois, vous alliez jusqu'au bout... Vous ne devriez pas le regretter...

16 février 2009

La Playlist Infinie #26 : Coeur de Pirate...

La musique en Français, ça n'a jamais vraiment été mon truc. J'aime bien Gainsbourg (comme tout le monde), Daniel Darc, Polnareff mais je ne passe pas non plus mes journées à les écouter. J'ai toujours trouvé que le Français avait du mal à sonner "pop" et pour moi, "sonner pop" est impératif car le seul moyen de ne pas s'ennuyer. Les Benabar, Vincent Delerm, Pauline Croze et j'en passe des dizaines d'autres supposés héritiers de "la grande chanson française", ça me gonfle. Je trouve ça morne, plat, assez fade car l'imagerie ne réside souvent que dans les textes. Les mélodies, la sophistication des arrangements et des instrumentations ne sont qu'un "prétexte". Bref, le fond prime toujours sur le forme.

Et nos chers artistes québécois ne font souvent pas exception - malgré leur culture plus anglo-saxonne. Souvent car, parfois, il se produit des petits miracles...

Un petit miracle qui prend cette fois la forme d'une petite blondinette tatouée originaire de Montréal. Elle s'appelle Béatrice Martin alias Coeur de Pirate. Comme c'est écrit sur son MySpace, Coeur de Pirate naît d'une fin de longue période difficile. Ayant plus de 10 ans d'expérience en musique et ne sachant plus trop quoi faire avec ses aptitudes en piano, elle se met à extérioriser tout ce qui se passe autour d'elle en chanson, chose qu'elle n'avait jamais tenté faire par le passé.

Avec des mots très simples mais toujours justes sur la naissance, les difficultés et la fin de l'Amour qui vous rappelle sans cesse à vos propres expériences, elle est l'auteur d'une musique qui étonne par sa naïveté, par ce ton enfantin. La voix de la jeune femme, légèrement nasillarde, y fait d'ailleurs beaucoup, tout comme, d'ailleurs, cet accent surréaliste qui fait constamment mine d'hésiter entre français classique, racine québécoise et anglais.

Mais la musique de Coeur de Pirate ne serait pas si sublime sans ce talent pour aller piocher des influences certaines dans la musique classique de son enfance pour les infuser à des mélodies folk intenses. Ainsi, le piano classique se mêlent aux guitares sèches et les morceaux de son premier album s'enchaînent sans que le plaisir ne faiblisse un seul instant.

Béatrice Martin, je crois que je vous aime mais vous me brisez le coeur à chaque fois que je vous écoute... C'est mal parti mais tant pis...



Sorti à l'automne dernier au Québec, son premier album sort en France en avril 2009... RV est pris, pour le découvrir sur scène...

MySpace de Coeur de Pirate

13 février 2009

Célibataire désespéré ? Ne le soyez pas...

Spécialement pour la Saint Valentin, voici un post pour réconforter tous ceux qui, comme moi, seront - encore - célibataires en ce fameux jour (de merde). Un post qui veut simplement dire qu'on est sincèrement beaucoup mieux seul que mal accompagné.

La preuve par 10...

Marissa Cooper (NEWPORT BEACH)
Les petites filles riches trop gâtées, ça peut être séduisant au départ - surtout si l'on vient d'un ghetto et qu'on est fauché comme les blés. Mais ça devient vite incontrôlable, névrosée sans que l'on sache vraiment pourquoi. Ca se met à se droguer, à partir en vrille. Et là, Ryan Atwood, tu te dis que tu aurais du rester pauvre et célibataire... parce qu'avec des filles comme ça, on finit plus vite en taule qu'en entrant dans un gang...

Dennis "Le Roi du Beeper" Duffy (30 ROCK)
Faut-il être désespérée pour sortir avec le dernier vendeur de beeper de New York ? Peut-être. Il faut vraiment l'être pour sortir avec le dernier vendeur de beeper de New York avec un casier judiciaire de pédophile (et qui aime Nickelback!). Liz Lemon, tu aurais mieux fait de rester célibataire...

Billy Loomis (SCREAM)
C'est sûr que Billy est un beau gosse, qu'il est populaire, attentionné et très charismatique. Mais son sex-appeal en prend un sacré coup lorsqu'il dévoile son vrai visage, celui d'un tueur phychopate qui vient de trucider tous vos potes, qui vient de vous prendre votre virginité et qu'il vous avoue avoir tué votre mère après l'avoir violé... Sidney Prescott, tu aurais du rester célibataire...

Kimberly Shaw (MELROSE PLACE)
Au départ, Kimberly n'avait rien demandé, juste de faire son boulot de médecin comme les autres. Et puis voilà qu'elle rencontre Michael Mancini et c'est la débandade : elle simule sa mort, tente d'assassiner son amant, vole un bébé et finit même par faire exploser Melrose Place. Kimberly, tu aurais vraiment du rester célibataire...

Julianna Gianni (VANILLA SKY)
David Aames était juste un petit coureur de jupons. Mais avec Julianna Gianni, il aurait mieux fait de laisser son zizi dans son pantalon. Parce que les filles (un peu) jalouse et impulsive comme ça, ça vous envoie dans le mur avec votre voiture préférée. David, tu aurais du rester célibataire...

Meredith Grey (GREY'S ANATOMY)
Un coup "je t'aime", un coup "je t'aime pas", un coup "je t'aime encore", blah, blah, blah... Le Dr Mamour est soit complètement con, soit complètement désespéré (non, pas possible...), soit complètement maso. Je suis habituellement contre la violence mais, parfois, avec Meredith Grey... Dr Mamour, tu aurais du rester célibataire (ou en choisir une autre !)...

Zackary "Zak" Lodge (SERIAL NOCEURS)
Infidèle, mauvais joueur, imitateur de loutre, raciste, républicain, Zak a pas grand chose pour lui. Mais que fait la jolie et gentille Claire Cleary avec ce type ? Elle ne le sait peut-être pas elle-même. Claire, tu aurais vraiment, mais vraiment, du rester célibataire...

Darryl Jenks (UN PRINCE A NEW YORK)
Héritier de l'empire des lotions pour cheveux Soul Glo, Darryl Jenks est la version black 80's de Zack ci-dessus. Arrogant, égocentrique, lâche, misogyne et sûrement chauve dans les années 90, il n'a pas grand chose à faire avec la si craquante Lisa McDowell qui aurait bien du, elle aussi, rester célibataire...

Janice (FRIENDS)
Oh...My...Gawd Trois mots qui résument parfaitement cette new-yorkaise pur jus qui exerce sur les hommes de tous genres une fascination assez incompréhensible. Parce que, entre le rire le plus énervant de Manhattan et cette voix nasillarde, il faut être désespéré ou fou pour oser sortir avec elle. Chandler (et Ross !), tu aurais vraiment du rester célibataire...

Ray Pruitt (BEVERLY HILLS)
Musicien fauché et ouvrier du BTP, Ray Pruit est le fantasme de toutes les filles riches qui rêvent de faire chier leur papa. Mais derrière les rêves érotiques tout mouillés de Donna Martin se cache un garçon manipulateur et possessif qui a quand même eu le culot de pousser sa chérie dans les escaliers. Ca, c'est un bad boy. Donna Martin, tu aurais du rester célibataire (ou rester avec David Silver...)


Bon, en fait, si vous savez lire entre les lignes, c'était juste pour dire que j'étais complètement désespéré et que si vous êtes belle, gentille, intelligente et célibataire, j'étais là... Je suis beau, gentil, intelligent et célibataire...et riche aussi, ça peut aider... Ah non, ça, c'est pas vrai - bientôt...

11 février 2009

Madonna : La Malédiction

Si vous suivez un peu les infos sportives, vous avez sûrement entendu parler d'Alexander Rodriguez, un champion de base-ball ayant été testé positif à toute sorte de dopants (stéroïdes, testostérone...). Avec Obama qui s'en offusque lors de sa première conférence de presse, autant dire que la carrière sportive de Rodriguez est sérieusement compromise.

Sincèrement, on s'en serait bien foutu si Rodriguez n'avait pas un petit quelque chose "en plus" sur son CV. En effet, ce cher A-Rod (son surnom) est le dernier "amant" (présumé) de Madonna. Et oui...

Tout d'un coup, tout devient clair...

La Madonne est une mante religieuse, bouffant des hommes au petit-déjeuner après les avoir dépouillé de tout ce qu'ils avaient... Rodriguez étant le dernier en date d'une longue liste de célébrités dont les carrières ont été brisées(ou fortement endommagées) par une coucherie de trop...

D'abord, Sean Penn, dont la carrière a bien failli s'écrouler comme un chateau de carte après avoir tourné le navet SHANGHAI SURPRISE avec Madge en 1986.
Ensuite, Warren Beatty, dont la carrière ne s'est jamais vraiment remise du DICK TRACY qu'il a tourné avec Madge en 1990.
Puis, Guy Ritchie, qui est passé de réalisateur ultra-branché avec SNATCH à loser pathétique avec l'énorme navet A LA DERIVE qu'il a réalisé pour Madge en 2002.
Enfin, regroupons dans un même catégorie les Jellybean Benitez (producteur), Tony Ward (top model), Dennis Rodman (basketteur tatoué), Carlos Leon (entraîneur personnel et engrosseur) et Vanilla Ice (rappeur blanc has-been), qui doivent être enterrés quelque part dans un désert entre Los Angeles et Las Vegas, car plus personne ne les a jamais revu depuis...

Flippant...

Illustration par Jacques del Conte

08 février 2009

Le geek au royaume du Photoshop

Jusqu'au milieu des années 80, la grande majorité des affiches de cinéma étaient dessinées. Et dans le domaine, de véritables artistes ont émergé à l'image de John Alvin à qui l'on doit notamment les affiches de E.T., BLADE RUNNER, GREMLIS ou encore PANTHOM OF THE PARADISE (reconnu par le Smithsonian Institute comme un des plus belles affiches du 20e siècle, tous genres confondus).

Les années 90 marquent l'arrivée des photos sur les affiches. Des photos souvent imparfaites, dont les studios s'accommodent souvent. Et si l'imperfection a certainement son charme pour le cinéphile, elle n'en a pas du tout pour les grands pontes du marketing d'Hollywood.

Et voilà qu'apparaît Photoshop.

Personnellement, je n'y connais pas grand chose en graphisme (tout juste les bases) et encore moins dans l'histoire du graphisme. Juste que le fameux logiciel est vraiment devenu "efficace" et donc "imparable" pour la retouche d'images aux environs de l'an 2000 (il a été inventé en 1988).

Évidemment, comme on pouvait s'en douter, dans une industrie du cinéma obsédée par la perfection, Photoshop a totalement bouleversé la façon dont ont été conçues les affiches de cinéma.

Au départ, les retouches sur les affiches de films américains sont assez discrètes. Elles sont - plus ou moins - invisibles pour tout quidam, servant à rendre un acteur un peu plus musclé ou SURTOUT une actrice un peu plus sexy. Par exemple, Denise Richards affirme que ses fesses ont été galbées et grossies sur l'affiche de UNDERCOVER BROTHER (2002). Rien de vraiment très méchant...


Mais voilà qu'est apparu au Royaume de l'image parfaite un ennemi bien plus dangereux que les fesses plates et les seins raplapla...

LE GEEK !

Will Ferrell, Jack Black, Seth Rogen et j'en passe. D'immenses stars plus connus pour leur ventre flasque et leur sex-appeal proche du néant que pour leurs abdos et leur gueule d'ange. Malgré les millions de dollars qu'ils rapportent à l'industrie, l'homme de marketing à Hollywood a du mal à passer des faussettes de Tom Cruise aux joues potelées de Jack Black. Et ça se voit sur les affiches de films...

Deux exemples successifs m'ont sauté aux yeux récemment.

Premier exemple : Simon Pegg, geek anglais à qui l'on doit SHAUN OF THE DEAD et HOT FUZZ, qui sera à l'affiche cet été de la grosse production de JJ Abrams, STAR TREK. Loin d'être un canon de beauté, il s'est fait sérieusement charcuter la gueule à coup de palettes graphiques pour ne pas trop "dépareiller" avec tous les beaux gosses qui l'entourent sur l'affiche...

Avant

Après (à l'extrême gauche de l'image)

Deuxième exemple : Jason Segel, geek américain vu dans la série HOW I MET YOUR MOTHER et la comédie de cet été SANS SARAH RIEN NE VA. Lui, pour le coup, est carrément la star du film et sa gueule se retrouve en énorme sur l'affiche. Le charcutage en est d'autant plus marquant. A mon avis, le graphiste aurait du se faire virer pour ça. Ou peut-être que c'était un stagiaire ?

Avant

Après

En fait, en voyant ces images, il y a une chose qui frappe : on est revenu à l'époque des affiches "dessinées". Sauf que les quelques dizaines d'illustrateurs de talents des années 30 à 80 qui se partageaient l'intégralité du marché ont été remplacés par des milliers de graphistes plus ou moins doués.

En gros, aujourd'hui, la majorité des affiches de films américains ressemblent à une bimbo silliconnée : tape-à-l'oeil, vulgaire et très très artificielle.

03 février 2009

Et si l'on faisait un Biopic sur Obama ?

Dans son W., l'un des rares biopics cinématographiques de président américain (le dernier était NIXON), Oliver Stone nous a offert un casting royal pour représenter "l'entourage" de Bush à l'écran. De Thandie Newton en Condoleezza Rice à Richard Dreyfuss en Dick Cheney en passant par Scott Glenn en Donald Rumsfeld et Jeffrey Wright en Colin Powell, sans oublier évidemment Josh Brolin en Bush lui-même, certaines ressemblances étaient vraiment troublantes.

Et si le cinéma aime "parfois" critiquer, il aime aussi saisir les moments d'espoir. Et qui dit espoir, dit Obama.

Si Hollywood se mettait soudainement à produire un biopic sur Obama, quels acteurs et actrices seraient choisis ?

Voici quelques pistes :


BARACK OBAMA : le Président
Pour incarner Obama lui-même, il y a deux évidences. La première, Denzel Washington. Forcément, il est la première grande star noire à Hollywood à qui l'on a offert des rôles sans rapport avec sa couleur de peau. La deuxième, Will Smith (Photo). Il est actuellement la plus grande star mondiale; il a quasiment le même âge qu'Obama; ils ont tous les deux des grandes oreilles décolées.
Personnellement, je préfère amplement Smith : Washington est trop âgé, empâté et sérieux voire "grave". Smith a, pour lui, une silhouette proche et le côté "funky".
Mais il y a l'outsider : Harry Lennix. Second couteau du cinéma hollywoodien (vu dans MATRIX et la série 24), Lennix a pour lui sa ressemblance marquante avec le nouveau Président.


HILARY CLINTON : la secrétaire d'Etat
Deux actrices, l'une étant bien plus connue que l'autre. La première : Annette Bening, l'épouse de Warren Beatty (grand coureur devant l'Eternel... comme un certain Bill...) et actrice de, entre autres, AMERICAN BEAUTY. La seconde : Cybil Shepherd (Photo), actrice un peu has-been de la série CLAIRE DE LUNE, à qui le rôle irait comme un gant, d'une part, pour sa ressemblance physique, d'autre part, pour son côté froid et coincé.


MICHELLE OBAMA : la première dame
Alors évidemment, avec Will Smith dans le premier rôle, on pense à sa chère et tendre Jada Pinkett pour tenir le rôle emblématique et essentiel de la première dame. Un peu trop petite et maigrichonne, non ? Michelle Obama est une femme forte, au physique "imposant". Deux actrices s'imposent : Regina King (vue au cinéma dans JERRY MAGUIRE et ENNEMI D'ETAT), qui sait très bien ce que c'est d'être l'épouse du premier Président noir puisque Madame Palmer, c'est elle ! Et physisiquement, c'est vraiment pas mal (à part qu'elle est très petite). Deuxième choix, dans un registre "plus glamour" : Aisha Tyler (Photo), que l'on a vu dans la série GHOST WHISPERER et dans plusieurs épisodes de FRIENDS, de 24 (aussi !) et des EXPERTS. Elle est grande, très classe et jolie.


RAHM EMANUEL : le chef de cabinet
On dit l'homme extrêmement dur. Et je dois dire, sans faire de délit de sale gueule, que ça se voit pas mal sur sa tronche et dans son look : coupe en brosse, traits marqués et cheveux poivre et sel. Il y a du Tom Cruise dans COLLATERAL ! Physiquement, il y a deux acteurs qui seraient bien : Hank Azaria (la série FOU DE TOI) et Brad Garrett (la série TOUT LE MONDE AIME RAYMOND). Mais ces deux-là sont des "comiques" avant tout et ça se voit sur leur visage. Trop sympas, j'ai du mal à les imaginer en politicien rigide. Alors il pourrait y avoir Jason Isaacs (Photo) qui s'est pas mal spécialisé dans ce genre de rôles et qui a un petit quelque chose physiquement.


JOE BIDEN : le vice-président
Avec ses airs de "vieux beaux aux yeux bleus" très américain, il faudrait vieillir Matthew McConaughey pour l'interpréter. Plus sérieusement, Paul Newman aurait été idéal. Dommage, il vient de mourir. Alors qui dit soixantenaire beau gosse aux yeux bleus à Hollywood aujourd'hui pense inévitablement à Ed Harris (Photo). Charismatique, intense, il serait parfait. Si l'on voulait donner un côté plus débonnaire au personnage (il s'est spécialisé dans la gaffe de haut vol!), Kevin Costner ou Harrison Ford pourrait le faire.


TIMOTHY F. GEITHNER : le ministre du budget
On le dit prompt au consensus, loin de toute idéologie partisane. En tous les cas, en période de crise financière et de plan de relance à 800 milliards de dollars, c'est un des hommes les plus puissants du gouvernement Obama. A peine 50 années au compteur, il a de lourdes responsabilités mais un physique assez passe-partout. Ah oui, il est très grand aussi. Tim Robbins (Photo) serait parfait.


SUSAN RICE : l'ambassadrice au Nations-Unies
Première femme noire à représenter les Etats-Unis aux Nations-Unies, Rice a été spécialement recommandée par l'ancienne secrétaire d'Etat Madeleine Albright. Brillante et spécialiste des questions africaines, on l'a dit aussi inflexible. Beaucoup d'actrices pourraient l'incarner, de Vivica A. Fox à Jada Pinkett-Smith en passant par Nia Long. Mais celle qui me semble parfaite - même si la ressemblance physique n'est pas évidente - est Lisa Gay Hamilton (Photo) (de la série THE PRACTICE). Je sais pas, il y a quelque chose dans le regard de cette actrice qui me semble parfait pour représenter l'humanité nécessaire à la fonction.


DAVID AXELROD : le conseiller
Derrière ce petit homme sans envergure à l'oeil qui brille se cache probablement le plus grand communicant du monde moderne. Il avait fait élire Clinton en 1992 et a fait d'Obama l'espoir du monde libre (et des autres). C'est un rôle pour Kevin Spacey (Photo) à mon avis. On peut parler également de James Eckhouse (le père dans la série BEVERLY HILLS !) à cause d'une certaine ressemblance physique.


MADELYN DUNHAM : la grand-mère
On le sait, la grand-mère maternelle d'Obama a joué un rôle déterminant dans la vie du futur Président : elle l'a élevé comme un fils, malgré des relans de vieille éducation xénophobe. Ca peut être un très bon emploi pour Ellen Burstyn (REQUIEM FOR A DREAM) ou Gena Rowlands.


JOHN McCAIN : l'adversaire
Dans un film hollywoodien, le personnage de John McCain devrait forcément être le "bad guy", le fervent opposant républicain, prônant les valeurs morales en face du preux et valeureux Obama etc. Dans la caricature, on se dirigerait alors peut-être vers Albert Finney, incarnation parfaite du vieux bougon un peu aigri. Mais personnellement, j'irais davantage vers Bruce Dern (Photo) qui, en plus d'une petite ressemblance physique, serait parfait pour incarner le "vrai" McCain, le modéré et le bon perdant. Et ce serait un pied de nez génial, compte tenu du passé légèrement sulfureux de Dern dans les 70's.


Et volà, je pense que c'est le post que j'ai mis le plus de temps à écrire de toute l'histoire de ce blog. Ca fait bien deux semaines que j'y suis, que je me casse la tête. Maintenant, je n'ai plus qu'à me recycler en directeur de casting.

Lâchez-vous dans les commentaires si vous avez d'autres idées...