30 mars 2012

Made in 90's : Mes béguins télévisuels

Il y a quatre ans, j'ai fait la liste de mes béguins télévisuels dans les années 80. J'avais adoré faire cette petite liste. Se rappeler de mes premiers émois amoureux pour ces créatures inaccessibles qui peuplaient mon petit écran avait quelque chose de magique. Suite à ce billet, Titiou, avec qui nous partageons d'ailleurs une passion commune pour Alyssa Milano, avait même repris l'idée pour en faire sa propre version. C'était le bon vieux temps - quand un commentaire laissé en décembre 2008 donnait naissance à un billet en janvier 2010 (Titiou ❤)

Donc, quatre ans plus tard, je vais me replonger dans la deuxième étape de mes émois amoureux à la télé. Après mon enfance, ceux de mon adolescence. Ceux des années 90. Forcément, il va y avoir plus de gros seins.

Keri Russell - Felicity
Dans ma vie, je n'ai jamais eu plus grand béguin pour une célébrité que pour Keri Russell. Cette fille a représenté, à la fin de mon adolescence, la fille idéale. Je pense qu'on en a tous et toutes eu un dans sa vie des comme ça. A l'époque, comme j'ai pu collé des photos de magazines d'Alyssa Milano dans mon agenda au collège, j'ai enregistré sur un CD-Rom toutes les photos de Keri que je pouvais trouver sur un Internet encore en 56 kbites/s. Le premier scénario que j'ai écrit dans ma vie était même intégralement inspiré par elle. J'étais fasciné par Keri Russell. Le personnage qu'elle jouait dans la série "Felicity" a certainement beaucoup influencé ce béguin - son côté naïf et idéaliste, supra-romantique - mais j'avoue qu'encore aujourd'hui, en feuilletant les photos de Keri à la fin des années 90, j'ai le coeur qui se met à battre la chamade.


Jennifer Love Hewitt - La Vie à Cinq
Je me rends compte à quel point cela peut paraître ridicule aujourd'hui d'avoir eu un crush pour JLH. L'actrice n'a jamais vraiment quitté les écrans depuis toutes ces années et est presque devenu une blague à elle toute seule. Mais si les décolletés plongeants qu'elle arbore en parlant à l'oreille des fantômes monopolisent aujourd'hui l'attention, je n'ai pas l'impression que c'était le cas il y a quinze ans quand elle débutait dans "La Vie à Cinq". Mais peut-être que les yeux de l'amour m'ont fait occulter cet aspect de sa "personnalité"...


Sarah Michelle Gellar - Buffy Contre les Vampires
Habituellement, ça ne me fait jamais ça. Je n'ai pas de béguin pour la blonde au physique de cheerleader qui porte des mini-jupes et des jeans moulants. En général, je craque toujours pour la meilleure copine un peu quirky. Mais Buffy n'est pas née du cerveau malade d'un scénariste bas de plafond de The Hills. Buffy est née du cerveau de Joss Whedon et, comme il ne fait jamais rien comme les autres, Buffy était à cette image. Elle était belle, très belle mais elle était aussi peu confiante en elle que je pouvais l'être à l'époque.


Connie Britton - Spin City
Comme vous avez pu le constater, mes béguins à la télé, je les ai eu pour des personnages de mon âge - ou à peu près. Mais parfois il y a des exceptions, à l'image de Nikki, la comptable de la mairie de NYC dans Spin City incarnée par Connie Britton. J'avoue que mon béguin de l'époque venait essentiellement du personnage, amoureuse transi de Michael J. Fox. J'ai toujours eu un faible pour les amoureux transi. Je m'identifie, voyez-vous. Parce que, du coup, Connie Britton en MILF dans Friday Night Lights ou American Horror Story ne m'a fait strictement aucun effet.


Nicole Eggert - Alerte à Malibu
Quand vous étiez un adolescent de 14 ans et que vous disiez que votre naiade préférée en maillot de bain rouge était Summer Quinn alias Nicolas Eggert , on vous riait au nez. No Bullshit ! Peut-être pas autant que si vous disiez Stephanie Holden (alias Alexandra Paul) mais quand même. Car, voyez-vous, Nicole Eggert, quand elle arrive dans Alerte à Malibu en 1992, elle n'a pas encore les seins refaits. Et face à Pamela Anderson qui arrive dans la série à la même époque (ou Erika Eleniak avant elle), la petite Nicole ne fait pas le poids dans l'imaginaire des garçons de 14 ans. Dans mon imaginaire à moi, il n'y a pourtant que Summer ! Peut-être les séquelles de mon béguin enfantin pour Jamie Powell dans Charles s'en charge.


Christine Lakin - Notre Belle Famille
C'est toujours troublant de grandir avec certains personnages et actrices de télé. L'exemple le plus marquant pour moi, c'était Alyssa Milano - mais qui était plus âgée que moi. Il y a eu aussi Christine Larkin qui a exactement le même âge que moi. Les premières années de la série Notre Belle Famille, on avait 11-12 ans tous les deux et j'avoue ne pas avoir prêté plus d'attention que ça à son personnage de garçon manqué un peu cynique. Puis, les années ont passé et, à la fin de la série, en 1998, on avait tous les deux 19-20 ans. Entre temps, mon coeur a lentement mais surement commencé a faire boom...


Paula Trickey - Pacific Blue
Franchement, j'en parle parce que je veux être 100% honnête. Autant je me rappelle très bien craquer pour Paula Trickey en regardant la série cyclo-policière Pacific Blue, autant, en parcourant Google Images, j'arrive plus à me souvenir ce qui me passionnait tant dans ce visage. Mais peut-être que l'objet de mon intérêt se situait plus bas que le visage. Ça m'étonne de moi pourtant...



Meredith Monroe - Dawson
Au tout début de ce blog, j'avais fait une liste des personnages de télé que j'aurais aimé avoir en BFF et j'y avais mis Andie McPhee de Dawson. 5 ans plus tard, je confirme tout ce que j'avais pu écrire à l'époque (par contre, j'assume plus tout le passage sur Izzy Stevens). Mais il y avait cette dernière phrase "Après, le problème, c'est le syndrome "Quand Harry rencontre Sally" !" Car, oui, ma relation à Andie a toujours été "ambigue" : j'aurais bien aimé avoir une amie comme elle mais elle était un peu plus car, assez vite, mon coeur a commencé à s'emballer. J'ai toujours le béguin pour les belles âmes - même si elles se révèlent au final un peu torturées. Ca les rend humaines...



21 mars 2012

Mixtape #5 : Un amour d'été (Los Angeles '83)


Vous vous rappelez quand Doc Brown raconte à Marty qu'il a toujours rêvé de vivre au far-west ? Je me suis moi-même souvent posé la question. A quelle époque aurais-je aimé vivre ? C'est une question marronnier des forums et conversations entre amis. Mais j'avoue n'avoir jamais très bien compris ce désir de passé. Je trouve mon présent plutôt intéressant. J'habite dans une des plus belles villes du monde à une époque où je peux me faire des vrais amis par la seule grâce de l'expression de mes goûts et de mes sentiments (cf. ce blog). Je serais bien ingrat de vouloir vivre sans ça.

Mais j'écoutais récemment dans mon iPod les albums des Go-Go's et une idée m'a traversé l'esprit : j'aurais tellement aimé connaître Los Angeles au début des années 80.

Dans la première moitié de la décennie, la métropole se prend en effet de plein fouet la déferlante new-wave anglaise qui se construit sur la très active scène punk locale. Des dizaines de groupes se forment et la radio KROQ et la toute jeune MTV relayent le phénomène. C'est également la grande époque des Valley Girls, ces adolescentes au langage fleuri qui porte des soquettes et des robes bouffantes. Comme le Seattle du début des années 90, le Los Angeles du début des années 80 avait l'air incroyable.

Je suis allé plusieurs fois à Los Angeles pendant mon adolescence. Ces étés-là, j'ai erré des dizaines d'heures dans les allées du centre commercial Del Amo (celui de Jackie Brown), assisté à une projection-test organisé par un studio hollywoodien, fait du vélo sur les pistes cyclables de Santa Monica avec une jolie fille, visité le lycée de Torrance (plus connu dans les séries comme le lycée de Beverly Hills et de Sunnydale), passé un week-end sur l'île de Catalina et fait pas mal d'autres trucs que l'on peut voir dans les films. Mais c'était dans les années 90. C'était le Los Angeles de Pulp Fiction et de Melrose Place. C'était un chouette Los Angeles mais ce n'était pas le Los Angeles du film Valley Girl.

C'est ce Los Angeles que j'aurais aimé connaître.

Errer dans le centre commercial de Sherman Oaks entouré de Valley Girls. Aller voir Risky Business avec une jolie brune bronzée qui ressemblerait à Phoebe Cates, porterait une veste en jean, des soquettes, une robe colorée et parlerait en Valspeak. "Like, Oh my God, Totally !". On écouterait des groupes locaux comme les Go-Go's, Berlin et Missing Persons sur KROQ alors qu'on remonterait Ventura Boulevard et, à la fin de l'été, avant de nous séparer je lui aurais fait une mixtape de toutes ces chansons sur lesquelles on se serait embrassé dans sa chambre rose.

Le temps d'un été, j'aurais bien emprunté la DeLorean de Marty McFly pour vivre cela. Mais cela n'arrivera probablement jamais. A moins que... La mixtape existe. Je l'ai retrouvée. Elle est là.

1. The Go-Go's - Our Lips Are Sealed
2. The Flirt - Jukebox
3. Bonnie Hayes - Girls Like Me
4. Sparks & Jane Wieldin - Lucky Me, Lucky You
5. Cindy Lauper - When You Were Mine
6. The Go-Go's - Vacation
7. The VIPs - She's A Put On
8. Killer Pussy - Pocket Pool
9. The Barbies & The Kens - Just A Gigolo
10. Berlin - The Metro
11. Missing Persons - Words
12. Holly & The Italians - Tell That Girl To Shut Up
13. Killer Pussy - Teenage Enema Nurses in Bondage
14. Berlin - Masquerade
15. The Go-Go's - Fading Fast


19 mars 2012

Pourquoi j'aime le cinéma #1

Pourquoi j'aime la pop culture, le cinéma et le Coca Light. Pourquoi j'aime pas les jeux vidéo, le foot et la bière. J'en ai aucune idée. J'imagine que ça s'est un peu joué au moment où mon papa a planté sa petite graine et un peu tout au long de ma vie, au fil de mes expériences. Je suis comme ça. J'aime ce que j'aime. C'est un fait. Je vais pas changer qui je suis. Et je vous en pris : ne changez pas qui vous êtes.

Récemment, mon ami David de L'Impossible Blog Ciné a repris à son compte le billet d'un blog américain intitulé "Why You Love Movies". Dans ce billet, le blogueur tente de faire une liste très exhaustive de toutes les raisons pour lesquelles il aime le cinéma : du pop-corn aux sourcils d'Elizabeth Taylor en passant par la scène de poursuite de Children Of Men. En lisant la première fournée de raisons de David, j'ai alors été tout de suite emballé par l'idée.

Car ce billet semble dire plus de choses que son côté ludique ne semble le laisser penser au premier abord. Ce billet semble résumer la liste de toutes les experiences que je mentionne au-dessus. Pourquoi j'aime le cinéma ? Il se pourrait qu'une partie de la réponse se trouve dans ce type de liste, une liste de ces petites ou grandes choses qui constituent toutes les expériences de cinéma de ma vie et qui font donc - un peu - ce que je suis.

J'avais déjà écrit, il y a trois ans, un billet intitulé "Et toi, c'est quoi ton film préféré ?" dans lequel j'expliquais quel était mon film préféré et pourquoi c'était mon film préféré. J'ai en effet toujours pensé que les goûts, les aspirations cinématographiques en disaient très long sur une personne. D'ailleurs, c'est un des billets les plus "commentés" de ce blog et j'en profite pour remercier tous ceux ayant partagés les leurs dans ces colonnes. Le cinéma est un miroir de la réalité. Ils ont donc partagés une partie d'eux-mêmes et je trouve que c'est beau.

Ce que je vais donc faire, c'est partager un peu plus. Je vais tenter de lister toutes ces choses qui m'ont fait et me font aimer le cinéma. En les rassemblant, je pense que je me connaitrais un peu mieux moi-même et surtout je pense que vous en connaîtrez un peu plus sur moi, sur ce qui se passe dans ma tête et dans mon coeur.

C'est parti... Pourquoi j'aime le cinéma ? Volume 1 (j'en ai beaucoup d'autres en réserve - heureusement) !

Pour Al Pacino regardant, sous la pluie, Penelope Ann Miller danser dans L'Impasse.

Pour Winona Ryder dans Reality Bites.

Pour Natalie Portman donnant son casque à Zach Braff dans Garden State.

Pour Zooey Deschanel aimant les Smiths dans 500 days of Summer.

Pour le regard de Maggie Cheung dans Les Cendres du Temps.

Pour une Little Miss Sunshine dansant sur "Super Freak.

Pour toute la tendresse de Vous ne l'emporterez pas avec vous.

Pour Jean-Paul Belmondo.

Pour Dana Andrews tombant amoureux du portrait de Gene Tierney dans Laura.

Pour "You Had Me At Hello".

Pour le Royal Cheese de Pulp Fiction.

Pour la poursuite en voitures des Blues Brothers.

Pour la scène d'introduction et la scène finale du Parrain 2.

Pour Meg Ryan dans Nuits Blanches à Seattle.

Pour la scène d'ouverture de Vanilla Sky.

Pour avoir tué le père de Inigo Montoya.

Pour les premières règles de Carrie.

Pour "Tiny Dancer" dans Presque Célèbre.

Pour John Cusack.

Pour le magasin de disques de Empire Records.

Pour les rires en communion d'une salle de cinéma.

Pour la moue boudeuse de Molly Ringwald.

Pour les aveux de Choco dans Les Goonies.

Pour le ventilateur dans Apocalypse Now.

Pour Helen Hunt qui fait de Jack Nicholson un "homme meilleur" dans Pour le pire et pour le meilleur.

Pour Tom Tom et Eloise dans Million Dollar Hotel.

Pour Jeanne Tripplehorn dans Basic Instinct.

Pour les punchlines de Shane Black dans Le Dernier Samaritain.

Pour les béguins de Bridget Fonda dans Singles.

Pour le suspense de La Grande Evasion.

Pour le nez d'origine de Jennifer Grey.

Pour l'oeuvre de Judd Apatow.

Pour les versions longues de La Porte du Paradis et Il était une fois en Amérique.

Pour la première fois que Leonardo DiCaprio et Claire Danes se regardent dans Romeo + Juliette.

Pour les confessions du Breakfast Club.

Pour ne plus avoir été jamais capable de regarder à nouveau Requiem For a Dream.

Pour les rêves de Peter Ibbetson.

Pour "In Your Eyes" dans un boombox dans Say Anything.

Pour les scènes de nuit de Michael Mann dans Collateral et Miami Vice.

Pour Audrey Hepburn cherchant son chat dans Breakfast At Tiffany's.

Pour Adrian !!!!

Pour les chausse-trapes de Maman J'ai raté l'avion.

Pour le téléphone Hamburger de Juno.

Pour la fin de Old Boy.

Pour la musique de Philip Glass.

Pour Michelle Williams en Manic Pixie Dream Girl.

Pour la scène d'ouverture de Snake Eyes.

Pour le Yippi Ka-Yay Motherfucka de Bruce Willis.

Pour Justin Long dans Dodgeball.

Pour Parker Posey.

Pour la musique de Nino Rotta dans Romeo & Juliette.

Pour la verve de Clark Gable dans New York Miami.

Pour le braquage de la CIA dans Mission : Impossible.

Pour Diablo Cody.

Pour Tom Cruise en Ray-Ban.

Pour Nastasja Kinski dans Paris Texas

Pour le passage aux toilettes de Jeff Daniels dans Dumb & Dumber

Pour Jack Black dans School Of Rock.

Pour le look d'Annie Hall

Pour les règles de survie de Randy dans Scream.

Pour Kayser Sose.

Pour les névroses d'Antoine Doinel.

Pour la séparation forcée de Keira Knightley et James McAvoy dans Reviens-Moi.

Pour Mena Suvari sur un lit de rose dans American Beauty.

Pour la virtuosité de Tsui Hark.

Pour Le Mécano de la Général, toujours aussi drôle après 85 ans.

Pour la déclaration d'amour désespérée de Joseph Gordon-Levitt à Anna Kendrick dans 50/50.

Pour Marvin, le robot dépressif de H2G2.

Pour la scène de la piscine dans Morse.

Pour la dernière danse de James Garner et Gena Rowland dans The Notebook.

Pour le discours de Bill Pullman dans Independence Day.

Pour la scène de la baignoire sur la partition de Clint Mansell dans The Fountain.

Pour les Valley Girls.

Pour la violence triste de The Blade.

Pour le ravissement sonore et visuel de La Ligne Rouge.

Pour toujours pleurer à la fin de Love Story.

Pour l'alchimie de Will Ferrell et John C. Reilly dans Frangins Malgré eux.

Pour Harolde & Maude volant une moto de Police.

Pour la solitude de Christopher Walken à la fin du Roi de New York.

Pour la fin de Little Odessa.

Pour le générique de Footloose.

Pour le naturalisme des dialogues de Funny Ha Ha.

Pour les tâches de rousseur de Lindsay Lohan.

Pour Madonna dans Recherche Susan Désespérément.

Pour la bataille finale du Seigneur des Anneaux : Le Retour du Roi.

Pour le trip hallucinatoire de Jonah Hill dans Get Him To The Greek

Pour les mains de Maggie Cheung et de Tony Leung qui se frôlent dans In The Mood For Love

Pour le strip-tease de Salma Hayek dans Une Nuit en Enfer.

Pour la visite du musée dans La Folle Journée de Ferris Bueller.

Pour la déclaration d'amour d'Andrew McCarty à Ally Sheedy dans St Elmo's Fire.

Pour Les 7 mercenaires.

Pour les cheveux courts de Jean Seberg.

Pour la branlette de Ben Stiller dans Mary à Tout Prix.

Pour "Moon River".

Pour le cabotinage de Nicolas Cage dans Volte Face.

Pour les dialogues de Clerks.

Pour Duckie.

Pour la méga-teuf de Wayne's World.

Pour les split-screens de Blow Out.

Pour la lumière de Paris dans Before Sunset.

Pour la mixtape de Kirsten Dunst à Orlando Bloom dans Elizabethtown.

Pour Phoebes Cates sortant de la piscine dans Fast Times At Ridgemont High



En attendant le volume 2, si vous avez un blog, vous savez ce qu'il vous reste à faire...


13 mars 2012

Plaisirs Coupables #6 : 90's Boyband Songs

Parce qu'il faut bien se tenir au courant, j'ai écouté. Un par un, j'ai lancé les clips de One Direction sur YouTube. Franchement, j'ai trouvé ça tout nul. Mais je suis un garçon de 33 ans. Je suis pas dans la cible de ce boyband issu de l'émission X Factor avant tout destiné aux jeunes filles entre 9 et 16 ans. Rien de plus normal à ma réaction, donc. Commencez à vous inquiéter pour ma santé mentale lorsque je dirais que j'aime One Direction.

Ca ne m'empêche pourtant pas de comprendre l'engouement de la génération kikoulol pour ces jeunes gens à mèches et au look propret. Après tout, à 10 ans, en 1989, j'étais dans la cible des New Kids On The Block et je les adorais. Je les adore toujours à vrai dire. J'ai des bouffées d'émotions quand je regarde les clips de Tonight, The Right Stuff ou Please Don't Go Girl. Mon côté midinette. J'ai pas été hurlé mon amour à leur concert ou lors de leur apparitions médiatiques mais j'avais des posters dans ma chambre et je les ai écouté...beaucoup. C'était de mon âge et, encore aujourd'hui, je trouve assez mignon toutes ces jeunes filles qui hurlent leur affection pour leur boyband préféré. Je trouve ça mignon - tant qu'elles arrêtent de le faire passé un certain âge (après, ça devient flippant).

Puis, comme tout le monde, je suis passé à autre chose et j'ai manqué la deuxième vague de boybands, celle de la deuxième moitié des années 90, celle des Backstreet Boys. Les chemises ouvertes, les top fluos et les poses de minets vraiment affectés par ce qu'ils chantent, pour un mec de 20 ans, c'est un peu bizarre. Encore aujourd'hui, le caractère crypto-gay de certains clips de Take That et des Backstreet Boys a de quoi faire rire. Pas étonnant qu'on ait eu droit à des séries comme Will & Grace quelques années après...

Mais les chansons dans tout ça. La première chose qui frappe en écoutant One Direction, c'est leur uniformité. Elles se ressemblent toutes. Passent les paroles niaises sur l'Amour : la vie est une chanson d'amour niaise. Passent les arrangements ultra mainstream : c'est de la pop music et c'est pour ça que j'aime ça. Mais les chansons interchangeables entre elles, c'est la plus grande tare des boybands - toutes époques confondues. Parfois même entre groupes, il faut s'y retrouver. Je réécoutais - pour ce billet - les discographies de Boyzone, Westlife, Take That et compagnie et, après 10 chansons, j'avais l'impression d'avoir écouté tout le temps la même chanson.

Reste des exceptions. Des vraies putains de chansons pop. Ca m'a frappé en 2003. J'étais au Canada. Dans la voiture, il y a "I want It That Way" des Backstreet Boys qui est passé à la radio. Je savais évidemment ce que c'était et, malgré cela, j'ai adoré. Vraiment. Quelques jours plus tard, j'avais le best-of dans mon iPod. Débarrassé de ses parasites (les poses, les chemises ouvertes...), le boyband apparaissait sous un nouveau jour. Il apparaissait comme un groupe avec des putains de chansons pop !

Et tout au long des années 90, des bonnes chansons pop de boyband à chorégraphies improbables, il y en a eu quelques unes. Voici à mon avis les 10 meilleures (Je ne tiens pas compte des reprises). Eh ! La rubrique s'appelle "Plaisirs Coupables", n'est-ce pas...

1. Backstreet Boys - I Want It That Way (1999)
Sorti trois mois tout juste après "Baby One More Time" de Brit-Brit, cette chanson produite elle-aussi par Max Martin est un condensé de tout ce qui fait une bonne chansons pop : des paroles complètement niaises et donc forcément géniales et surtout une mélodie qui vous rentre tout droit dans le cortex cérébral pour ne jamais le quitter. Surtout, marque suprême de la pop song magique, elle ne vieillit pas et surtout ne lasse pas malgré les écoutes successives. Voir le clip.

2. New Kids On The Block - Tonight (1990)
Avec le temps, c'est pas forcément la chanson que l'histoire aura retenu des New Kids. Mais ça a toujours été ma préférée. A l'époque, j'ai dépensé 25 francs de mon argent de poche pour le 45T, alors que je ne l'avais pas fait pour la plus classique (mais non moins excellente) Step By Step quelques mois plus tôt. Un signe. J'adore le côté décalé de la chanson, les ruptures de rythmes et les paroles super mignonnes sur leurs fans : "Well, I guess, it's a brandnew day after all, every time we hear the curtain call, see the girls with the curls in the hair, the buttons and the pins and the loud fanfares. Tonight, Tonight." Voir le clip.

3. East 17 - House Of Love (1992)
J'adorais East 17, un groupe créé par l'ancien manager des Pet Shop Boys comme une alternative plus "mauvais garçon" des Take That. J'ai acheté le CD à l'époque. C'était un groupe à filles (l'envahissement du plateau très pépère de Jacques Martin par des fans déchaînées reste un moment mémorable de télé dominicale !) mais je les adorais et en particulier cette chanson, leur premier single, "House Of Love". J'ai sué beaucoup sur ce son "rave" directement hérité de KLF pendant les booms du collège. Voir le clip.

4. New Kids On The Block - Step By Step (1990)
Si le monde a retenu une seule chanson des New Kids, c'est celle-là. Aucun doute là-dessous. En 1990, l'été a commencé avec cette chanson. Il y a tout ce qui fait la grandeur d'une chanson pop : un refrain imparable, un rythme qui fait remuer les pieds et une chorégraphie qui laisse sur le côté de la route l'ensemble des groupes de K-pop. Et quel autre groupe que les New Kids pourrait chanter "Step by step, Ooh baby Gonna get to you girl, Step by step, Ooh baby" en T-shirt Public Enemy ? On a jamais fait mieux que les New Kids. Et ce n'est pas la nostalgie qui parle, c'est la pure objectivité ! Voir le clip.

5. N Sync - Bye Bye Bye (1999)
J'ai jamais vraiment été très extraverti sur cette chanson. Encore une fois, cette rubrique s'appelle "Plaisirs Coupables". Mais je l'ai adoré dès la première fois où je l'ai entendu à la radio. Peut-être la ressemblance assez frappante avec "Baby One More Time" sorti quelques mois auparavant ? Peut-être ma méconnaissance totale de ce groupe beaucoup plus populaire de l'autre côté de l'Atlantique qu'en Europe ? Peut-être (surtout) la mélodie carrément entêtante ? Reste, chose très rare avec les boybands de la fin des années 90, un clip plutôt bien foutu et très éloigné du kitsch des clips de l'ensemble de leurs concurrents de l'époque. Mais les chemises ouvertes n'ont jamais été le truc des N'Sync (Cf. Joey Fatone). Voir le clip.

6. Take That - Back For Good (1995)
Take That, parmi tous les boybands des années 90, a vraiment une place à part - notamment parce que c'est un de ses membres qui a écrit la quasi-intégralité des chansons du groupe. Dans un monde de producteur tout puissant, c'est assez rare pour être signalé. Cette chanson, probablement leur plus gros succès mondial, est l'exemple parfait de la schizophrénie du groupe : des paroles vraiment très belles ("Whatever I said, whatever I did I didn't mean it, I just want you back for good, Whenever I'm wrong just tell me the song and I'll sing it, You'll be right and understood") et une mélodie magique mais une esthétique supra-kitsch de chanteurs de charme qui croient vraiment à ce qu'ils chantent, le tout sous une pluie battante pour bien montrer qu'ils sont tristes (et qu'ils ont des abdos sous leur t-shirt mouillé). Voir le clip.

7. Backstreet Boys - As Long As You Love Me (1997)
Franchement, j'ai eu bien du mal à faire une sélection dans les chansons des Backstreet Boys. Ce groupe est un nid à mélodies. Dommage qu'ils aient tous des têtes de demeurés. Mais j'adore les paroles de cette chanson produite par Max Martin, le pape sonore de la teen pop de la fin des années 90 : "Although loneliness has always been a friend of mine, I'm leavin' my life in your hands, People say I'm crazy and that I am blind, Risking it all in a glance, And how you got me blind is still a mystery, I can't get you out of my head, Don't care what is written in your history, As long as you're here with me" Voir le clip.

8. Take That - Babe (1993)
Cette chanson est un peu à part dans la discographie de Take That, notamment parce qu'elle n'est pas chantée par Gary Barlow, le leader et compositeur du groupe, mais par Mark Owen, le beau gosse à l'éternelle allure de gamin. La voix frêle du chanteur fait, à mon avis, des miracles sur cette douce chanson d'amour assez poignante : "You held your voice well, there were tears I could tell, But where were you now? Was you gonna tell me in time? Just give me a town and I'll be straight down, Got so much to tell you about where I have been, As I walk down your road, can't wait to be near you, Can't keep the feeling in inside, As I stand at your door you answered in a sweet voice, You said hello then pause before I begin to speak" Voir le clip.

9. Westlife - If I Let Yo Go (1999)
Surtout connu en France pour leur reprise du "Uptown Girl" de Billy Joel, Westlife fait partie de ces boys-bands quasiment inconnus en dehors de leur Angleterre natale. Pourtant, ils ont quelques belles chansons pop à leur actif, notamment celle-là, leur deuxième single, "If I Let You Go" dont j'adore le refrain. Après, niveau charisme, les mecs, ils auraient des leçons à prendre de leurs aînés précédemment cités. Voir le clip.

10. Boyzone - No Matter What (1998)
J'ai jamais eu trop de méfiance vis à vis de Boyzone. Le boyband irlandais n'a jamais été adepte des chemises ouvertes et des chorégraphies et, par conséquent, m'a toujours paru moins effrayant que certains de leurs "concurrents". J'ai donc toujours vu le groupe comme les artisans préfabriqués de chansons pop un peu fades. En fait, le truc avec Boyzone, c'est que leurs meilleurs titres sont des reprises (Father And Son, Words...). Mais il y a "No Matter What", un de leur plus gros succès, écrit par le pape de la comédie musicale, Andrew Lloyd Webber (Cats, Evita, Le Fantôme de l'Opéra...). Voir le clip.