20 février 2012

Movies. For Real.

Mi-Janvier, j'ai été convié à la première projection française de CHRONICLE, dans lequel un trio de lycéens acquiert des super-pouvoirs qu'ils ne vont pas tous utiliser pour faire le bien - une sorte de variations teen des X-Men si vous voulez. En entendant parler du film quelques mois auparavant, la première chose que je me suis dit, c'est "encore des super-héros". Ça fait plus de dix ans que les studios nous en sortent à toutes les sauces : la super-héroïne de romcom (MY SUPER EX-GIRLFRIEND), le super-héros qui n'en est pas un (KICK-ASS), les super-héros tourmentés (WATCHMEN), le super-héros animés (MEGAMIND, LES INDESTRUCTIBLES), le super-héros alcoolique (HANCOCK) et j'en passe.

Mais Hollywood n'est pas du genre à reproduire cent fois la même chose à l'infini. Non, voyons ! Hollywood est du genre à reproduire cent fois la même chose... mais avec un twist. En l’occurrence, le twist ici, c'est le style narratif et esthétique de CHRONICLE. Le film est tourné comme un "found footage movie" soit comme si les images défilant sur l'écran de votre multiplexe préféré avaient été tournées par les héros du film eux-mêmes.

Comme THE BLAIR WITCH PROJECT, oui. C'était le premier du "genre" (le deuxième si on compte le phénomène underground CANNIBAL HOLOCAUST, vingt ans plus tôt). C'était en 1999. A l'époque, le film indépendant qui n'a coûté que 60.000 dollars en rapporte 248 millions au box-office mondial. Il devient un phénomène de société. Profitant de l'émergence d'Internet et surtout d'une non-maîtrise totale du média par le commun des mortels, les producteurs et distributeurs du film exploitent cette zone de flou pour embrouiller le cerveau de millions de gens sur la planète : les images du film sont-elles réelles ou non ? J'ai vu THE BLAIR WITCH PROJECT au cinéma, aux Etats-Unis. J'avais 20 ans. Le film n'était pas encore sorti en France et je me rappelle qu'à mon retour tout le monde me posait la question : "alors c'est vrai d'après toi ?" Internet était assez répandu pour que les gens aient entendu parlé de ces images mystérieuses d'étudiants tourmentés dans une forêt par une force maléfique mais pas assez pour que la vérité sur ces images soient connues de tous. Cela peut paraître surprenant à l'époque de Twitter mais beaucoup ont cru à la véracité des images de THE BLAIR WITCH PROJECT. Beaucoup. Moi-même, je me rappelle très bien avoir été troublé quand j'ai découvert le site Internet du film - à l'époque, le web était arrivé chez mes parents depuis seulement quelques semaines.

C'était 1999 et le monde avait encore le droit d'être naïf.

Mais Hollywood a, semble-t-il, cru que son coup ne serait jamais reproductible, que le coup marketing n'était qu'un cas isolé (la "suite" était d'ailleurs un film de fiction tout ce qu'il y a de plus classique). Car il y avait tout de la bonne arnaque dans le marketing de THE BLAIR WITCH PROJECT et, dans ces cas-là, les gens se font avoir une fois, pas une deuxième. Résultat : le film d'horreur n'a pas fait d'enfants pendant près d'une décennie. Les "found footage movies" ont complètement disparu.

Puis les gens ont voulu arrêter d'être naïfs. Ils ont eu des abonnements haut-débit à 19,99 euros, ils ont été sur Twitter et ont fait des blagues sur les dictateurs morts, les célébrités qui se shootent et les entreprises qui plantent leur com'. Ils étaient prêts à retourner voir des "found footage movies". Après tout, ils étaient devenus cyniques. Ils regardaient JERSEY SHORE, THE HILLS et tout plein de télé-réalité débilitantes en se répétant inlassablement, comme un hamster dans sa roue, que tout ceci n'est bien sûr pas la réalité, "que de la télé" et du LOL. Ils étaient prêts. Ils savaient que tout ce qui leur était montré à l'écran n'était "que du cinéma". Ils étaient déjà shootés à la fausse réalité.

Donc après s'être lassé des "FAUSSES" DESPERATE HOUSEWIVES, ils ont préféré passé leurs soirées à rigoler devant les "VRAIES" HOUSEWIVES DE BEVERLY HILLS et sont retournés voir des "found footage movies" au cinéma, bien aidés par Hollywood qui a senti le vent tourner. Pas bête la bête.

C'est CLOVERFIELD qui relance la machine en 2008 grâce à un marketing qui reprend l'idée de BLAIR WITCH dix ans auparavant... mais avec un twist. Cette fois, la production ne fait pas passer la fiction pour la réalité mais réinvente la réalité avec la fiction. Ce n'est plus une possible réalité qui fait bander le spectateur mais une possible fiction. Dans un monde désormais obsédé par la réalité, la production de CLOVERFIELD fait tout pour la cacher en s'amusant avec la fiction et en abreuvant donc Internet d'informations plus ou moins lié au film pendant les mois qui précédèrent la sortie du film. La fiction s'invitait dans la réalité. Les résultats au box-office n'ont pas été pleinement au rendez-vous mais la boîte de Pandore avait été ouverte.

La déferlante a commencé et ce ne fut pas glorieux. DIARY OF THE DEAD, QUARANTINE (le remake de REC), APPOLO 18, LE DERNIER EXORCISME, HOME MOVIE, les récents THE DEVIL INSIDE et CHRONICLE. Le phénomène est tel qu'il pousse Paramount a fouillé ses fonds de tiroirs d'acquisitions pour y pêcher PARANORMAL ACTIVITY, un film fabriqué pour 15.000 dollars en 2006. Il n'avait intéressé personne pendant deux ans mais avec ce besoin de "réalité", le film mort-né renaît de ses cendres. Aidé par un budget marketing qui a multiplié par 1000 son budget initial, PARANORMAL ACTIVITY récolte 193 millions de dollars de recettes dans le monde avec des résultats à peu près similaires pour ces deux suites. Banco commercial. La tirelire explose.

Mais si le film était resté si longtemps sur des étagères poussiéreuses, ce n'était peut-être pas seulement parce qu'il ne correspondait "pas encore" à l'ère du temps. C'était peut-être aussi parce que le film était juste nul, non ? Je dois l'avouer : en ce qui me concerne, PARANORMAL ACTIVITY est le film d'horreur le moins effrayant que j'ai vu de toute ma vie. Et j'en ai vu beaucoup. Si un drap blanc qui bouge tout seul vous fait peur, ce n'est pas mon cas. En tous les cas, plus depuis mon huitième anniversaire. Et à une échelle moindre, tous ces films d'horreur précédemment cités n'ont pas beaucoup fait monter mon palpitant - à l'exception de CLOVERFIELD et THE BLAIR WITCH PROJECT.

Suite à la projection spéciale de CHRONICLE, son réalisateur Josh Trank disait qu'il avait toujours envisagé son film comme un "found footage movie" parce qu'il pensait que, désormais, "les spectateurs étaient habitués à ce langage cinématographique, à ce genre d'images". Je suis d'accord avec lui. Ils sont habitués. Ils en voient tous les jours sur YouTube et dans leur télé-réalité préféré. Mais est-ce pour autant une raison ? Je ne le crois pas. A mon (humble) avis, son film aurait pu être bien meilleur sans cet "artifice". Mas il aurait été sûrement plus cher.

Avec des chiffres de bénéfices net qui donnent le vertige, le "found footage movie" est en effet un concept qui rapporte. Et Hollywood reste Hollywood, avec ses bons comme ses mauvais côtés, l'opportunisme faisant partie évidemment de ces derniers. Aucun producteur ne le niera. Ils font ces films pour le fric avant tout. Les coûts de production sont tellement bas (notamment à cause de l'absence de stars) que le calcul est vite fait : un concept dans l'ère du temps qui marche au box-office + des coûts de production au ras des pâquerettes = BANCO !

Et donc après s'être attaqué à tous les sous-genres possibles de l'horreur, le "found footage movie" débarque dans l'autre genre préféré des ados : la comédie. Après le monumental échec commercial et critique de THE VIRGINITY HIT, la documentation d'un dépucelage produite par Will Ferrell, ce sera bientôt au tour de PROJECT X, la chronique d'une soirée de débauche adolescente produite par Todd Philips, le réalisateur de VERY BAD TRIP (!). Le rapport est évident : les ados de 2012 ont été élevés avec Facebook, YouTube, les téléphones portables avec caméra. Ils filment tout et tout le temps. C'est leur langage. Est-ce pour autant un langage cinématographique qui permet de saisir la complexité des personnage, d'une intrigue et surtout d'exposer un point de vue ? Est-ce que par exemple, s'il avait pu, le Breakfast Club se serait filmé pendant qu'ils déballaient tout leur secret les uns aux autres ?

Je ne le crois pas.

Selon moi, le "found footage movie" n'est rien d'autre qu'un gimmick. Un gimmick parfois efficace mais ce n'est pas une nouvelle façon viable de raconter des histoires. Les vidéos YouTube sont là pour durer: vous et moi aurons toujours besoin de montrer au monde à quel point nos vacances ou nos fêtes sont meilleurs que les autres. Mais les films façon vidéo YouTube, j'en doute. Avec un peu de jugeotte et d'artifices en tous genres, toutes les histoires peuvent être racontées de cette façon. Pas de doute là-dessus. Il suffit de voir la dernière partie de CHRONICLE pour s'en convaincre tant le réalisateur et son scénariste prennent d'évidentes libertés avec le concept. Mais toutes les histoires ne sont pas bonnes à être racontées de cette façon - au moins dans leur intégralité. C'est, selon moi, la différence entre BLAIR WITCH PROJECT ou CLOVERFIELD et les dizaines d'autres films qu'ils ont engendrés. Est-ce qu'il y avait des façons plus efficaces de raconter ces histoires ? Est-ce que le "found footage" est la meilleure manière de raconter mon histoire ? Ce sont les questions que les producteurs, réalisateurs et scénaristes devraient se poser et, clairement, beaucoup ne se la posent pas, aveuglés par les énormes bénéfices à court terme.

Ceux qui se la sont posés, au contraire, ce sont les réalisateurs du mouvement que la presse américaine a appelé "mumblecore" à la fin des années 2000. Si j'ai besoin de "fausse réalité" au cinéma, c'est vers eux que je me tourne. Les frères Duplass, Aaron Katz, les frères Safdie, Lynn Shelton, Joe Swanberg ou Andrew Bujalski. Voilà des réalisateurs, jeunes, élevés aux réseaux sociaux et à YouTube, qui montrent la réalité sous forme de fiction. Lisez le billet que j'avais écrit dessus en 2009 et vous comprendrez que gimmick et réalité ne peuvent pas s’accommoder comme Hollywood essaye de le faire croire ces derniers mois avec ses "found footage movies".


03 février 2012

A Life of Teen Drama

J'avais 10 quand a commencé LES ANNÉES COLLÈGE. Encore à l'école primaire, je comprenais la moitié des choses qui s'y passaient. Avec ma maturité émotionnelle et sentimentale en retard perpétuel d'un wagon, les histoires parfois un peu trash des collègiens de Degrassi Junior High me laissaient souvent perplexes, voire me choquaient carrément. Mais j'adorais ! Sûrement l'effet de mes premiers émois pour Stacie Mistysyn alias Caitlin Ryan, la passionaria intello la plus cool de la fin des années 80 !

Mais la série canadienne était un bon prélude à ce qui allait déferler un peu plus tard. J'avais 12 ans quand a commencé BEVERLY HILLS 90210. Je viens alors de rentrer en 6e. Dans une vie, ce n'est pas rien : mon adolescence démarrait avec l'avènement et l'explosion d'un genre télévisuel majeur : le teen drama. Ce fut donc un choc, un vrai. Pour moi, forcément. Mais pour tous mes petits camarades également. Il faut bien comprendre que la popularité de séries comme GLEE ou GOSSIP GIRL aujourd'hui n'avait strictement rien de comparable au phénomène médiatique et culturel que provoqua l'apparition de BEVERLY HILLS à la télévision en 1990. La culture pop adolescente ne s'en est d'ailleurs jamais remise : il suffit de voir l'ensemble des séries du même genre basé sur exactement le même schéma narratif qui inondent le petit écran depuis plus d'une décennie. Une chaîne de télé (la CW) a même été créée sur ce schéma !

Tout le monde regardait BEVERLY HILLS - les filles comme les garçons, même si ces derniers ne l'avouaient parfois qu'à demi-mot. Dans la cours de recré du collège, il était alors rare qu'une conversation ne finisse pas, à un moment ou à un autre, par un débat houleux entre les pro-Brenda et les pro-Kelly ou entre les pro-Brandon et les pro-Dylan. Perso, j'étais pro-David Silver et pro-Andrea mais j'ai toujours été très marginal dans mes aspirations télévisuelles.

BEVERLY HILLS a duré 10 ans, toutes les années 90, dix ans qui ont coincidé avec mon arrivée au collège en 1989 et mon départ du lycée en 1999 (prépa oblige). Dix années pendant lesquelles je n'ai raté aucun épisode. Je ne peux pas dire ça de beaucoup de séries. Je peux le dire au moins de deux : BEVERLY HILLS et DAWSON. Deux teen dramas.

Ma puberté s'est faite au rythme de ces séries, de leurs histoires de coeurs brisés, de filles enceintes, de viol, de trahisons, d'alcoolisme, de suicide, de virginité, de boulimie et et de scandales lycéens en tous genres. Ces séries déteignaient tellement sur mon pauvre petit cerveau malléable que je me rappelle avec une acuité assez effrayante de certaines de mes conversations collègiennes et c'était parfois aussi crade que le jour où Dylan dépucela Brenda dans une chambre du Chateau Marmont. Mais elles auraient faits baver d'envie les scénaristes sans doute à l’affût d'histoires de moeurs de jeunes gens acnéïques : entre les ragots sur la fille qui fait retoucher ses jeans pour avoir un plus beau cul ou sur le mec qui aurait couché avec 150 filles différentes ou sur la fille qu'il aurait mise enceinte puis faite avortée, il y en avait assez pour alimenter une bonne cinquantaine d'épisodes de ANGELA 15 ANS, BEVERLY HILLS et LA VIE A CINQ cumulés. Je me dégoûte d'avoir parlé de ce genre de choses. Mais finalement, avec le recul, la nature adolescente est sûrement la première responsable. Pas la télé.

Il ne fait pourtant aucun doute que ces séries, BEVERLY HILLS la première, m'ont appris la vie. Une partie de la vie tout du moins. Sous ses airs de soap opera, la série adressait un grand nombre de problèmes de la jeunesse contemporaine et savait être juste quand il le fallait. Et le fait que les acteurs ressemblaient plus à nos grands frères et grandes soeurs qu'à nous-mêmes (Gabrielle Carteris alias Andrea Zuckerman avait 29 ans au démarrage de la série, Ian Ziering, 26 et Luke Perry, 25 !) participait à nous faire prendre conscience de certaines de nos conneries et d'éviter d'en faire certaines : comme si on se prenait un sermon par plus grand et expérimenté que nous. Bon, après, je dis ça, mais j'ai toujours été un garçon très sage !

Puis il y a eu les teen dramas de la fin des années 90/début 2000 : BUFFY, ROSWELL, FREAKS AND GEEKS, SMALLVILLE, THE OC, et surtout, en ce qui me concerne, DAWSON. Quand la série de Kevin Williamson débute, j'ai 20 ans et je sors à peine du lycée. Je suis complètement fasciné. Cette fois, les personnages me ressemblent (#teamdawson) et la série n'a plus l'effet d'une leçon de morale mais d'un miroir. Les problèmes sont toujours plus ou moins les mêmes qu'avant (ça tombait bien, les miens aussi!) mais le peu de recul que j'ai alors acquis me permet de prendre la série moins au premier degré que je ne l'aurais prise à 14 ans. La série me fait presque l'effet d'une analyse psychologique. Je reviendrais là-dessus dans un prochain billet (qui se trouve dans mes brouillons depuis la création de ce blog en 2006 !)

C'est la même chose pour THE OC qui débute alors que j'ai quasiment terminé mes études supérieures. Le second degré volontaire de la série (#teamsethcohen) me permettait de prendre un peu plus de recul sur mon adolescence. C'est à cette âge maudit que la plupart des traumatismes arrivent et, au final, ces teen dramas - je m'en aperçois maintenant que j'entre de plein pieds dans l'âge adulte - aide beaucoup à grandir et à mieux se connaître. Leurs excès, vus sous le prisme de l'âge adulte, sont des miroirs qui facilitent grandement la cicatrisation des blessures. C'est ce que fait le prof d'audiovisuel en parlant aux geeks dans le dernier épisode de FREAKS AND GEEKS :
"Let me tell you something about the jocks. Watch my hand. This is a graph of their lives. Ooh, i'm in pee wee football! I'm pretty good. What? I can be first string on a high school team and get to wear a jacket with leather sleeves? Now, r hooray! Right there, where they cleaned you out-- that's the pinnacle of their lives. Hey, I want to play college ball. What? My gpas aren't high enough to get a sports scholarship? Ow, I just blew my knee out during practice. Oops, I'm out of school and selling used cars. What? I'm fired? Hand me that bottle of booze, man.

Now, let's take a look at your lives, shall we?

You get called geeks, you get cleaned out, girls don't even look at you. What? I'm accepted at an Ivy league college? Hey, chicks dig smart guys! Who knew? Whoa, look at me. M. Head of a fortune 500 company."
Ca s'appelle de la mise en perspective !

Mais il y a un âge où les histoires de coeurs brisés, de filles enceintes, de viol, de trahisons, d'alcoolisme, de suicide, de virginité, de boulimie et de scandales lycéens en tous genres arrêtent de faire effet. Quand vous commencez à vous sentir un peu mieux dans vos baskets, le premier degré de ces histoires n'arrivent plus à apporter de la nourriture assez riche à votre cerveau. Ca avait commencé avec LES FRERES SCOTT. Je m'étais retrouvé un samedi après-midi à regarder le premier épisode sur TF1 en me disant que ça avait l'air bien cool, dans la veine de DAWSON, pour finalement me retrouver incrédule devant une série qui... ne me parlait pas, pour utiliser un euphémisme.

J'avoue désormais mon incapacité mentale à apprécier les teen dramas contemporains, en tous les cas ceux traités avec beaucoup trop de premier degré : GOSSIP GIRL, GLEE, le nouveau 90210 et j'en passe des dizaines d'autres (Le genre a le vent en poupe depuis 5 ans). Certains diront simplement et de façon expeditive que ces séries sont tout simplement nulles. Je me le dis aussi parfois. Mais leur succès prouvent que les adolescents s'y retrouvent comme je me retrouvais dans BEVERLY HILLS 90210 - même si je me pose quand même sérieusement la question de savoir où est la "sagesse du grand frère" dans GOSSIP GIRL, à moins de vouloir devenir le nouveau Bernie Maddoff.

Avec un boulot, des impôts et un loyer à payer tous les mois, suis-je trop vieux pour comprendre et apprécier ces histoires ? Peut-être. Mais je pense surtout qu'avec 25 ans de teen dramas derrière moi, je suis trop blasé pour apprécier des histoires vues et revues. Car la fille qui couche, tombe enceinte et hésite à se faire avorter est plus ou moins la même fille en 1992 et en 2012 - surtout si le père est le meilleur ami de son petit copain du moment ! Elle se pose les mêmes questions, a les mêmes peur et est soumise à la même pression. Ce qui change, c'est la garde robe, sa coupe de cheveux sûrement un peu moins permanentée et la nature de la pression, Facebook et YouTube oblige. Est-ce que ça vaut de dépenser 25 heures de sa vie par série regardée ? Je ne le pense pas.

Finalement, à 30 ans passés, le seul moteur qui vaut de passer plusieurs heures à voir des adolescents s'aimer, se détester ou se trahir reste la nostalgie. Ca me semble insoutenable sinon. Et donc, la modernité n'étant pas le parfait combustile de la nostalgie, seuls des rediffusions de DAWSON, des DVD de FREAKS AND GEEKS (déjà, à l'époque de sa diffusion en 99-2000, une machine nostalgique ultra-puissante) ou des séries sachant manier parfaitement le deuxième degré (AWKWARD ?) peuvent faire avancer la machine à souvenirs.

Reste le cinéma... Mais c'est un autre sujet...