27 janvier 2012

Hip Hop, B-Boys & Mixtape

Quand je découvre le Hip Hop au début des années 90, je découvre une musique encore très pure. Des groupes comme les Beastie Boys ou Run DMC ont déjà vendus plusieurs millions d'albums aux Etats-Unis mais surtout par la grâce de singles à tendance rock ("Walk This Way" pour Run DMC et "Fight For Your Right" pour les Beastie Boys). Le genre n'a pas encore amorcé son tournant réellement commercial. Ca paraît assez dingue d'écrire ça aujourd'hui, maintenant qu'il est partout, mais écouter du Hip Hop il y a encore 15 ans, c'était vraiment un truc "radical" : ça n'intéressait pas les filles; on se moquait de vous avec vos baggy jeans; vos parents vous disaient d'arrêter d'écouter cette musique de sauvage. En gros, vous étiez incompris. Et ça tombait bien parce que, de toute façon, vous aviez 14 ans! Vous aviez alors l'impression d'être un être de lumière montrant le chemin aux hommes de peu de volonté. Le Hip Hop était la musique du futur. Vous le saviez. Vos potes le savaient. Restait plus qu'à convaincre le reste de l'humanité.

Et il faudra quelques dizaines d'années pour qu'elle s'en rende compte, qu'elle comprenne que vous aviez raison. Oui, après toutes ces années de marginalisation, l'humanité admet enfin que vous étiez dans le vrai. Le Hip Hop n'est plus une musique du futur, c'est une musique du présent et vos années de galère appartiennent au passé. Car c'est un fait : vous viviez un âge d'or. Ces albums indémodables que les kids écoutent encore - envieux - vous les avez achetés à leur sortie. "The Chronic" de Dr Dre, "Doggystyle" de Snoop Dogg, "Black Sunday" de Cypress Hill, "Southernplayalisticadillacmusisk" de Outkast, "The Infamous" de Mobb Deep, "The Main Ingredient" de Pete Rock & CL Smooth, "Fear Of A Black Planet" de Public Enemy ou "Enter The Wu-Tang" de Wu-Tang Clan, "Bizarre Ryde II The Pharcyde" de The Pharcyde et j'en passe des dizaines d'autres. A force d'écoutes successives et multiples au walkman, ces albums ont épuisé un nombre incalculable de K7. Tandis que la semelle de mes Timberland s'usaient sur le bitume, ces albums restaient, inusables. Encore aujourd'hui, ce sont les albums que j'écoute le plus. Ce sont des albums que l'on appelle aujourd'hui, "Classique".

Et s'ils tiennent tant le coup, c'est peut-être pour une raison. Ils étaient purs. Ils étaient conçus pour plaire et se vendre évidemment mais pas uniquement. Ces albums étaient conçus comme des albums, des vrais, comme une succession de titres avec une cohérence, un ordre bien précis entre eux, pas comme une succession de singles. Tous ces albums étaient tous produits par une seule voire deux ou trois personnes. Rarement plus. Tous les titres s'accordaient, s'enchaînaient, avaient une couleur commune, étaient cohérents entre eux. Il y avait un son, une ambiance reconnaissable entre milles. Les albums avaient une intro, des interlude. Ces albums étaient comme des films. Pas question de les écouter à moitié, de les prendre à la fin ou, au contraire, de s'arrêter après 10 minutes. Ces albums avaient un metteur en scène, une personne pour diriger l'ensemble, le coordonner. Ces metteurs en scène s'appelaient Dr Dre, J-Swift, DJ Premier, Pete Rock, RZA, Organized Noize, DJ Muggs qui sont devenus des légendes au même titre que les rappeurs qui posaient leur nom en gros sur la pochette.

Sauf qu'en quinze ans, le Hip Hop a changé, beaucoup changé. Entre 1990 et 1995, je peux vous sortir une liste grande comme mon bras de ces albums. Sur ces dix dernières années, je vais sérieusement galérer. Dans le Hip Hop contemporain, l'album (d'un peu tous les genre mais spécifiquement pour le rap) n'est qu'un accessoire marketing, le support d'une liste de singles, le tiroir pour y ranger les chansons sur iTunes. Par exemple, sur le dernier album en date de Lil' Wayne, on compte autant de producteurs que de morceaux. Ils sont douze producteurs chez Drake. Idem sur l'album de Yelawolf. Même sur un album comme "Watch The Throne" de Jay-Z et Kanye West (lui-même seul producteur de ses albums habituellement), les producteurs s'enchaînent comme autant de styles, de genres. Où est l'unité, l'ambiance, la cohérence des albums précédemment cités ?

Il y a trop d'argent dans le rap. Beaucoup trop. Cette musique n'a jamais été faite pour ça. Cette musique, c'est 50% de rage et 50% de démerde. Je n'ai jamais autant aimé cette musique que, lorsqu'avec mon collègue de rimes, on se démerdait pour trouver des instrus sur des Face B, qu'on tentait comme on pouvait de s'enregistrer sur des K7 avec des magneto-phones pourris, qu'on écrivait nos rimes sur des cahiers de notes et qu'on faisait des freestyles sur la radio universitaire. Bien sûr, c'est extrême mais cette musique a toujours été faite pour être pratiquée par TOUS avec des moyens minimums et, au tournant des années 2000, la fascination de l'argent de certains (Master P, Cash Money...) a foutu tout en l'air, tout contaminé, les idéaux les premiers.

Je n'arrive donc plus à voir où sont les "Classiques". Par exemple, The Source, notre Bible à tous, fans de Hip Hop dans les années 90, préfère aujourd'hui réévaluer certains "vieux albums" que de donner ses fameux "5 mics" (15 albums en 21 ans) à de nouveaux albums. Car il faut bien avouer que les "5 mics" de ces dix dernières années ("The Naked Truth" de Lil Kim, "Trill OG" de Bun B et "The Fix" de Scarface) tiennent pas vraiment la distance face au "AmeriKKKa's Most Wanted" de Ice Cube, au "Low End Theory" de A Tribe Called Quest ou au "Aquemini" de Outkast. Les "Classique" ont disparu. En récompensant coup sur coup deux albums "à l'ancienne" en 2001 ("The Blueprint" de Jay-Z et le "Stillmatic" de Nas), le magazine sonnait alors clairement, malgré lui, la fin d'un âge d'or. Il n'y a plus guère que Kanye West (en solo) pour continuer à faire ce genre d'albums cohérents, intelligents et commercialement viables dont on peut être certain qu'ils seront toujours écouté dans dix ou vingt ans (le dernier "5 mics" de The Source a été attribué à raison à "My Beautiful Dark Twisted Fantasy" en 2010). Moins connus, je citerais également Cunninlynguists ou Clipse.

Pourtant, depuis deux ou trois ans, quelque chose a changé. C'est en feuilletant les tops albums des magazines spécialisés qu'on s'en rend compte. Les premières places ne sont plus trustés par des poids lourds millionaires du genre aux albums studios ultra-chiadés mais par des petits jeunes, souvent totalement inconnus quelques mois plus tôt. Internet a changé la donne. Quand les rappeurs se faisaient autrefois remarqués par des freestyle sur des mixtapes de DJ ou par quelques rimes bien posés sur des albums de rappeurs superstars du même quartier, du même gang ou même de la même famille, les nouveaux rappeurs - souvent très jeunes - font tout, tout seul. Les ordinateurs permettent de créer sa musique à moindre frais, Internet permet de l'offrir au monde et les caméras numériques à bas prix permettent même de créer sa propre imagerie avec des clips. Dans les tops albums de ces dernières années, on a donc vu émerger des gens comme Mac Miller, J.Cole, Kendrick Lamar, The Weeknd, The Cool Kids, Kid Cudi, Earl Sweatshirt et la clique de Odd Future, Danny Brown et j'en passe des dizaines d'autres. Et tous sont devenus "célèbres" par le même moyen : en mettant à disposition gratuitement ce que Wikipedia appelle Mixtape sans que ça ait beaucoup à voir avec une "vraie" mixtape, celle qui révélait les rappeurs dans les années 90, celle qui était produite "à la chaîne" par des milliers de DJ à travers les Etats-Unis (Funkmaster Flex, DJ Clue, DJ Evil Dee ou Kid Cudi pour citer les noms phares de l'époque).

Fini les simples instrumentaux sur lesquels le rappeur posaient sa voix avec le DJ hurlant son nom toutes les 30 secondes. Fini les scratchs plus ou moins hasardeux. Fini les enchaînements. Fini les mixtapes conçues comme outil marketing pour la sortie prochaine d'un album. La mixtape de rappeur des années 2010, contrairement à la mixtape de DJ des années 90 et 2000, a tout d'un album : production et rimes 100% originales ! Et soudain, la passion renaît. Avec ces albums, les B-Boys des années 2010 retrouvent la fraîcheur que leurs prédécesseurs avaient définitivement perdus, noyés sous des litres de Champagne et asphyxiés par leur chaîne en or. Ces mecs ne viennent pas forcément du Queens comme Mobb Deep ou Nas, de Staten Island comme le Wu-Tang, de la Nouvelle-Orléans comme Lil Wayne ou d'Atlanta comme Outkast. Ils viennent de partout, de Pittsburgh, d'Alabama, de Caroline du Nord, de Toronto. Ils n'ont pas fait partie du même gang que Snoop Dogg. Ils n'ont pas juste briller sur une ou deux rimes d'un tube de Jay-Z. Ils ont montré qu'ils savaient écrire, produire et déchirer le micro quand il le fallait. Seul la rage et la débrouille priment - à nouveau.

Sans pression de labels, sans contraintes créatives et avec la folle envie de percer et de montrer ce qu'ils savent faire, ces jeunes b-boys retrouvent la passion de leur aînés. Sans objectif commercial, l'album étant la plupart du temps distribué gratuitement sur le net, ils samplent à tout-va des groupes de musique alternatives, comme leurs aînés samplaient à tout-va James Brown sans se préoccuper de copyrights et royalties. Ils écrivent des paroles brillantes et réalisent des vidéos honnêtes, sans bling bling et souvent plus chiadés que des superproductions d'Eminem et consorts. L'objectif est de se faire repérer en appliquant les recettes les plus démocratiques qui soient : celui qui a le plus de fans sur Facebook et le plus d'articles de blog remportent la mise. Fini les démo piochés aléatoirement par un directeur artistique qui n'y connaît rien ou les copinages. Voilà comment on crée de nouveau des "Classiques". Il est trop tôt pour dire si "XXX" de Danny Brown, "The Bake Sale" EP des Cool Kids, "The Warm Up", "Overly Dedicated" de Kendrick Lamar, "KIDS" de Mac Miller ou "House of Balloons" de The Weeknd en seront mais une chose est sûre : ils font tous partie des 10 albums de Hip Hop que j'ai le plus écouté ces deux dernières années, pour une seule et même raison : ils étaient frais, avaient de l'âme, une couleur, une ambiance, sentaient la sueur et LA PASSION.

Ce système a juste un "petit" problème. Qu'est-ce qui arrive à ceux qui raflent la mise, à ceux qui sont assez doué pour, par exemple, attiré l'attention de Dr Dre (Kendrick Lamar), de Jay-Z (J.Cole) ou de Eminem (Yelawolf), à ceux qui signent en major ? Si je me fie à l'année écoulée, pas forcément de très bonnes choses... Mac Miller, Yelawolf, Cool Kids, J.Cole, Tyler The Creator ont tous sortis des "albums studio" cette année et c'était loin, parfois très loin de la qualité et la fraîcheur de leur début. Il y avait juste un truc qui fonctionnait plus sur la longueur. La magie opérait moins - voire plus du tout. Est-ce que la pression commerciale est un moteur moins puissant que la pression du bouche-à-oreille ? Est-ce que les labels sont des machines castratrices ? Est-ce que le manque d'inspiration peut surgir après deux, trois albums/mixtapes ? Tout cela est bien possible. Attendons de voir ce qui se passe pour les très attendus Kendrick Lamar, Danny Brown et The Weeknd...

Mais je pense qu'il se passe quand même un truc...


23 janvier 2012

Tout le monde dit I Love You, Nicolas Cage

OK. L'homme est devenu une vanne avec des jambes et des bras. OK. Il est aussi facile de se moquer de Nicolas Cage que de la vie sexuelle de Kim Kardashian. OK. Mais avouez que vous l'aimez votre Nicolas Cage adoré. Moi, je l'aime. D'abord parce que l'audience de ce blog n'a plus du tout été la même le jour où a été publié "Les desastreuses aventures capillaires de Nicolas Cage". Ensuite parce que toute les raisons pour lesquelles le mec est ridicule sont également celles pour lesquelles il est incroyablement cool. Nicolas Cage, c'est comme un clip des années 80. Nicolas Cage, c'est comme les films des années 90 de Bruce Willis. En gros, plus Nicolas Cage est ridicule, plus Nicolas Cage est cool. On ne peut pas en dire autant d'Eddy Murphy, Tom Cruise, Lindsay Lohan, Madonna, John Travolta et j'en passe des stars (souvent) abonnés au ridicule. Voici donc une liste (assez exhaustive) des faits d'armes "ridicules mais cool" de Nic Cage...

Né Nicolas Coppola, il s'est rebaptisé Nicolas Cage en honneur au super-héros Luke Cage

En honneur de Super-man, Nicolas Cage a baptisé son fils Kal-El.

Nicolas Cage s'est fait arracher deux dents pour rendre son rôle dans BIRDY plus crédible.

Nicolas Cage a mangé un cafard vivant parce son personnage dans VAMPIRE'S KISS devait manger un cafard vivant.

D'après Kathleen Turner, Nicolas Cage lui a volé un Chihuahua sur le tournage de PEGGY SUE S'EST MARIEE en le cachant dans sa veste en cuir.

D'après Jim Carrey, Nicolas Cage a "des couilles d'éléphant".

Quand Nicolas Cage a rencontré Patricia Arquette en 1987, il lui a dit "I love you and I'm going to marry you". Elle l'a fait mariner pendant sept ans avant de dire oui. Ils se sont séparés neuf mois plus tard.

Nicolas Cage a eu une pieuvre comme animal de compagnie.

Nicolas Cage a pris des champignons hallucinogènes avec son chat.

Nicolas Cage est ambassadeur auprès des Nations-Unies pour lutter contre le crime organisé et "le cannibalisme juvénile".

Nicolas Cage a un tatouage de lézard avec un chapeau haut de forme.

Nicolas Cage est le seul être humain à ne pas s'appeller Presley à être entré dans la chambre d'Elvis.

Nicolas Cage a acheté une île au Bahamas et un chateau en Allemagne, la même année. Nicolas Cage les a revendu cinq ans plus tard pour payer ses dettes.

Nicolas Cage a acheté un serpent à deux têtes pour lui servir de garde du corps pendant le tournage de BAD LIEUTENANT à la Nouvelle-Orléans.

Nicolas Cage a acheté une tombe en forme de pyramide de 3 mètres de haut dans un cimetière de la Nouvelle-Orléans.

Le critique Roger Ebert a écrit à propos de Nicolas Cage : "Cage has two speeds : intense and intenser"

Nicolas Cage a été réveillé par un homme nu portant son blouson en cuir et mangeant un esquimau.

Nicolas Cage choisit la viande qu'il mange en fonction de la façon dans les animaux se reproduisent. Par exemple, "les poissons et les oiseaux se reproduisent très dignement mais pas les porcs alors je ne mange pas de porc"

Quand il est énervé, Nicolas Cage prononce des phrases comme "I'll die in the name of honnor!"

Nicolas s'est fait sortir de prison par Dog The Bounty Hunter.

Nicolas Cage pense beaucoup de bien de ses films : (A propos de GHOST RIDER) "I think he’s a fascinating character – complex. As far as superhero films go, cinematically he’s going to be the most interesting character ever in a movie."

Nicolas Cage pense que le meilleur rôle de Nicolas Cage est... LE DERNIER DES TEMPLIERS.

Nicolas Cage est le meilleur acteur de sa génération...



20 janvier 2012

Mes films préférés de 2011

J'ai vu 144 films au cinéma en 2011 après huit années à maintenir une moyenne de 180-210 films par an. Une très nette baisse de rythme que l'on pourrait éventuellement attribuer à un certain sursaut de ma vie sociale mais surtout à une de mes résolutions de janvier 2011 : arrêter d'aller voir les films qui n'ont aucune chance d'atterir dans la liste ci-dessous. Fini les comédies françaises avec Franck Dubosc. Fini les films d'auteur ouzbèques de 3h. Fini les séries B hollywoodiennes qui sentent plus le cacheton que l'inspiration. J'ai ainsi évité de perdre 2h30 de ma vie devant LE CHEVAL DE TURIN ou IL ETAIT UNE FOIS EN ANATOLIE et pas mal d'autres heures devant BIENVENUE A BORD, BEASTLY, LES SCHTROUMPFS, PARANORMAL ACTIVITY 3, NEW YEAR'S EVE et j'en passe (beaucoup). Je m'en porte pas plus mal voire carrément mieux. Bon, des films mauvais, chiants, tout ça, j'en ai vu pas mal mais il faut bien ça pour savoir apprécier les bons et les très bons.

Cette liste est faite des très bons - à mon goût. Et contrairement à l'année précédente, le cru de 2011 est plutôt d'une très bonne qualité.

1. Hugo Cabret
Je n'en attendais rien. La bande-annonce se cantonnait à vendre aux enfants et à leurs parents crédules un "grand film de Noël en 3D". Faux. Rien de cela. Je ne sais pas ce que comprend un enfant devant HUGO CABRET. Mon moi de 8 ans n'aurait sûrement rien compris. Mon moi de 33 ans a, par contre, passé la moitié de la projection la bouche grande ouverte et les yeux écarquillés. Devant mes pupilles, cette après-midi de décembre, est en effet repassée ma vie de spectateurs rêvant d'aventures et de cinéma. Le film de Martin Scorsese explique de la plus belle des façons pourquoi j'aime le cinéma, pourquoi je continue de voir autant de films tous les ans, pourquoi je me déplace - peu importe le temps - dans une salle de cinéma, pourquoi je passe la plupart de mon temps libre à écrire des histoires. Pour éveiller mon imagination. Pour continuer d'être émerveillé. Pour continuer de rêver. Je suis suis sorti de HUGO CABRET les larmes aux yeux, les joues humides, la tête pleine d'inspiration et les yeux grand ouvert.

2. Black Swan
Darren Aronofsky fait partie de ces réalisateurs dont j'aime tous les films sans exception. Certains plus que d'autres évidemment mais je pense que plus il est dans l'excès plus j'aime. Par exemple, THE FOUNTAIN est, pour moi, une des expériences cinématographiques les plus intenses et viscérales que j'ai vécu en tant que spectateur. Comme une synthèse de tous ses films précédents, BLACK SWAN m'a alors fait passer par toutes les étapes par lesquelles REQUIEM FOR A DREAM, PI, THE WRESTLER ou THE FOUNTAIN m'avait fait passer auparavant, de la peur à l'émotion pure. Avec un sens de l'esthétisme, du baroque et de l'exaltation que je ne reconnaissais avant qu'à Brian De Palma, BLACK SWAN a relevé du grand-huit émotionnel - évidemment porté par l'incroyable interprétation de Natalie Portman.

3. Drive
Sur le papier, il y avait dans DRIVE tous les ingrédients pour le hisser dans les hautes sphères de ce top. Ceux qui lisent ce blog régulièrement le savent : un scénario de film d'action de série B, Los Angeles, de la violence, des hommages/références à la pelle, une bande originale 80's, une metteur en scène connu pour sa capacité à jouer avec les genres, un acteur ultra charismatique, ce sont des choses dont je parle très régulièrement ici. Au deuxième semestre 2011, DRIVE était le film que j'attendais le plus et, dans ces cas là, vous savez comment ça se passe : vos attentes sont toujours réduites en miettes. Pas ici. Tout ce que j'attendais du film, Nicolas Winding Refn me l'a offert sur un plateau en or. C'est une sensation rare. Je ne suis pas sûr que ça me soit jamais arrivé. De la première à la dernière image, c'est le film que j'imaginais : les images de Los Angeles magnifié, l'utilisation de la musique, Ryan Gosling magnétique, la poésie macabre, la réflexion sur le (super)héros de cinéma. Hypnotisant.

4. Minuit à Paris
Je suis un énorme fan du Woody Allen des années 70, de ses films burlesques à ses dramedy en passant même par ses tragédies bergmaniennes. Mais à chaque film un peu plaisant de ces dernières années, il y en avait toujours un pour me refroidir brutalement (Ouais, j'ai detesté Vicky Cristina Barcelona au point de non-retour). Mais que dire de Minuit à Paris ? La ville que j'habite depuis dix ans m'a à nouveau fait fantasmer. J'avoue que je pourrais copier-coller le paragraphe préalablement écrit sur HUGO CABRET. Les sensations furent exactement les mêmes - mais avec plus de rires côté Woody. Avec son premier film parisien, Woody me rappelait, avec toute sa verve et grâce habituelle, toutes les raisons pour lesquelles je passe tant de temps sur mes scénarios, pourquoi je continue d'aimer Paris d'Amour, pourquoi je passe tant de temps dans les salles de cinéma, pourquoi il faut continuer coute-que-coute de rêver, d'écrire et d'imaginer des histoires. C'est là que la sagesse des anciens est précieuse...

5. Le Stratège
Il y a des films improbables. Quand on m'a dit, un jour, que quelqu'un faisait un film sur un site Internet, j'ai eu du mal à y croire, en tous les cas croire en son potentiel. Mais on connaît tous le résultat et la réussite artistique de THE SOCIAL NETWORK. C'était encore pire avec le livre qui inspira LE STRATÈGE : faire un film sur des calculs statistiques capables de déterminer "l'équipe de baseball" idéale. Et pourtant. Le film de Bennett Miller est le film le plus passionnant, le plus divertissant que j'ai vu cette année. Plus divertissant qu'une histoire de robots qui se transforment en voitures. Plus divertissant que Tom Cruise escaladant le plus haut building du monde. Plus divertissant qu'un alien faisant des blagues de cul. Par la seule force de ses dialogues, de sa mise en scène et du jeu inspiré de ses comédiens, le sujet le moins intéressant du monde est devenu une histoire palpitante, humaniste et profondément inspirante.

6. 50/50
Cette année, ils ont été nombreux ceux qui ont été voir un mec prendre soin d'un handicapé dans la joie et la bonne humeur. C'était censé être drôle et triste mais ça finissait surtout par être drôle (si on veut), la tristesse étant relayé à deux-trois scènes. Cette année, il ont été moins nombreux ceux qui ont été voir un mec prendre soin d'un malade du cancer dans la joie et la bonne humeur. C'était censé être drôle et triste et ça finissait par être les deux à la fois. Oui, INTOUCHABLES et 50/50 partageait un genre commun, la dramedy, et avaient des thèmes très semblables. Sauf que faire une "dramedy", une comédie dramatique, c'est pas faire une comédie avec deux-trois scènes tristes, c'est faire un drame avec de la comédie et vice-versa. Tout doit se mélanger - y compris dans une même scène. L'art de la "dramedy", c'est savoir passer du rire au larme en une seconde. Et c'est ce que fait 50/50. Un claquement de doigt et vous passez du drame pur capable de vous vous tirer les larmes des yeux au rire le plus gras. 50/50, c'est une des plus belles réussites du genre depuis la grande époque de James L. Brooks (POUR LE PIRE ET LE MEILLEUR, TENDRES PASSIONS etc.)

7. Tomboy
Se souvenir de soi quand on est enfant est une chose qui me paraît difficile. Je peux me rappeler d'évènements, de mon caractère mais les sentiments, j'ai du mal. j'ai du mal à me souvenir de mes souffrances, de mes peurs, de mes joies, de mes peines. Sonder l'âme d'un enfant est un exercice périlleux car on y met toujours une part de sa vie d'adulte, de la perspective, du recul. Visiblement pas pour Céline Siamma. Avec une délicatesse, une grâce solaire, une douceur, elle sonde l'âme de l'enfance. Peu importe le sujet du film, ce mensonge, l'identité sexuelle. J'ai l'impression que c'est secondaire dans TOMBOY. C'est juste un pretexte. Un pretexte pour parler de ce qu'il se passe dans la tête d'un enfant, pour parler d'un mystère insondable, d'une chose que, même l'intéressé, ne sait pas reconnaître et saura plus jamais reconnaître avec les années qui passent. Merveilleux. 82 minutes en apesanteur.

8. Never Let Me Go
Je ne suis pas sûr d'avoir jamais vu un film aussi triste, triste dans son essence même. Pas triste comme LOVE STORY ou THE NOTEBOOK qui n'ont de triste qu'une petite partie de leur intrigue. Le film de Mark Romanek porte la tristesse en son sein. C'est son thème central. Malgré l'amour, l'amitié que ressentent les personnages entre eux. Malgré les pointes d'humour, tout est triste - au sens propre du terme - dans NEVER LET ME GO. Pendant des semaines après, j'ai continué de penser à ce film, à ce qu'il voulait dire, à ce qu'il impliquait. Quand le film s'est terminé, je n'avais pas les larmes aux yeux mais un truc s'est installé en moi. C'est très difficile à décrire : voir ces adolescents, ces jeunes gens découvrir les sentiments humains, l'amour, l'amitié, la jalousie, la peur, tout en sachant qu'ils sont condamnés, que leur existence est condamnée à prendre fin avant même leur 30 ans, c'est très passionnant et émouvant. Mais c'est voir ces jeunes gens acceptés leur sort sans rébellion, sans lutte qui devient réellement perturbant, glaçant et d'une tristesse infinie. Les questions philosophiques posées par NEVER LET ME GO ne laissent pas indemne. Le fait de ne pas avoir les réponses encore plus.

9. Real Steel
Il est agréable de sortir d'une salle de cinéma bouleversé, chamboulé par une expérience qui vous a fait réfléchir, rire ou pleurer. Mais il est également agréable de sortir d'une salle de cinéma l'esprit léger, vide de tous soucis car, pendant 2 heures, ce dernier a replongé en enfance. REAL STEEL, avec ses matchs de boxe entre robots, donne cette sensation : avoir 11 ans à nouveau. Ressortir d'une salle de cinéma avec, dans les yeux et dans la tête, ce même type d'images que lorsque vous découvriez sur grand écran des films comme ROGER RABBIT, HOOK ou MAMAN J'AI RATE L'AVION. Car cette année, on a tenté de nous faire croire que le vrai divertissement familial hérité du Spielberg des années 80 était SUPER 8. Faux. Ceci était de la désinformation. Ce divertissement "à la Amblin" (GOONIES, L'AVENTURE INTERIEURE, RETOUR VERS LE FUTUR etc.) qui vous replongeait en enfance, c'était REEL STEAL. Un film comme ça n'a pas de prix...

10. Mes meilleures amies
Est-ce qu'il faut être un garçon pour savoir apprécier "à sa juste valeur" des films comme SUPERBAD ou 40 ANS TOUJOURS PUCEAU ? Pas forcément. C'est la force de ces films. Aller au delà des blagues de vomi et de caca pour dire autre chose sur la virilité et la psyché masculine dans les années 2000. Et bien BRIDESMAIDS fait exactement la même chose avec la psyché féminine. Il y a forcément des énormes éclats de rire quant arrive le fameux caca en pleine rue dans une robe de mariée immaculée de blanc. Mais il y a surtout le reste, tout ce que ça dit sur la féminité des années 2000. Alors évidemment, les garçons peuvent être largués de la même manière que les filles l'étaient devant certaines vannes de 40 ANS TOUJOURS PUCEAU. Mais pour être ami avec beaucoup plus de filles que de garçons, il faut bien avouer qu'en à peine deux heures, Kristen Wiig dit presque autant de choses sur la psyché féminine contemporaine que l'intégrale de SEX & THE CITY. Et c'est riche d'enseignements. Très riche.



15 janvier 2012

Mes albums préférés de 2011

Jusqu'à maintenant, sur ce blog, je divisais les albums de Hip-Hop des albums Pop/Rock. N'ayant écouté que du rap pendant une décennie, sans jamais sortir de mon ghetto musical, il était important pour moi de bien séparés mes deux "cultures" musicales, celle héritée de mon adolescence et celle acquise à l'âge adulte. Terminé. J'avoue être beaucoup moins assidu sur les sorties - en particulier Hip-Hop - et je ne ferais honneur à aucun des genres en citant des trucs que j'aurais écouté d'une oreille distraite dans un métro bondé. Je vais donc faire un top général avec mes 10 albums préférés de l'année, tous genres confondus.

1. Future Islands - On The Water
Au départ, le contraste entre la froideur des synthés hérités de New Order et The Cure et la voix atypique, chaude, éraillée et bluesy de Samuel T. Herring, le chanteur de Future Islands, est pour le moins troublante. Puis, au grès des morceaux, tout cela fait sens : les "break up songs" de Herring prennent une ampleur, une altitude au grès des rythmes synthétiques et des vagues de synthés que Robert Smith ou Bernad Sumner n'ont jamais atteint. Rarement disque de new-wave n'a été si triste, si mélancolique d'un côté et si rempli d'espoir de l'autre. Ecouter sur Spotify.

2. The Weeknd - House of Balloons
Il faut toujours qu'un genre touche le fond pour pouvoir réellement renaître. Ce fut le cas en 2011 avec le R&B. Inconnu il y a six mois, le canadien The Weeknd est donc l'architecte de cette resurrection. Sûrement à son insu d'ailleurs car il y a dans House Of Balloons rien qui cherche à sortir le genre de sa débaucherie habituelle. Au contraire, le jeune chanteur pousse cela encore plus loin : les effluves deviennent des drogues dures, la seduction devient brutale et les caresses du gonzo. Le R&B amorce sa métamorphose comme le rap l'a fait il y a 5 ans. Sous les vagues atmosphériques des instrus de The Weeknd, il devient plus rugueux, plus rock, plus introspectif aussi, plus mélancolique, plus personnel. Pas étonnant de retrouver des samples de Siouxsie & The Banshees ou Beach House. Télécharger gratuitement.

3. CocknBullKid - Adulthood
Il y a parfois de telles aberrations commerciales dans la pop music qu'on en arrive parfois à se demander si ce sont les gens qui n'ont rien dans les oreilles ou si ce sont seulement d'autres gens qui ne font pas bien leur métier. Que Robyn, par exemple, ne soit pas la plus grand popstar de cet univers est une constatation qui fait parfois très mal à mon petit coeur de "fanboy". Mais à défaut de vendre des semi-remorques, elle a la reconnaissance et passe au SNL avec Katy Perry. Mais CocknBullKid ? Cette petite anglaise de 26 ans a sorti un des albums pop les plus incroyables de ces dernières années dans l'indifférence la plus totale. Et avec le label le plus cool de la place derrière elle (Moshi Moshi, maison de Florence + The Machine, Slow Club, Summer Camp, Au Revoir Simone etc.), c'est pas la hype qui lui manque. Alors quoi ? Comment des perles de chansons pop comme One Eye Closed ou Asthma Attack peuvent-elles passer aussi inaperçues ? Quelqu'un a besoin de mieux faire son travail ! Ecouter sur le site officiel.

4. Jamie Woon - Mirrorwriting
Quand je disais que le R&B était en pleine renaissance. La preuve, à nouveau, avec Jamie Woon qui compose dans un environnement proche de The Weeknd, atmosphérique, nocturne et sexy sans pour autant aller dans les territoires brutaux de son homologues canadiens. Avec Jamie Woon, on emprunte moins au hip-hop pour aller vers quelque chose de plus soul, de plus subtil, de plus pop aussi. Le jeune anglais est plus dans le mélange des genres, peut-être moins révolutionnaire que The Weeknd mais d'une grâce sublime. Ecouter sur Spotify.

5. The Pains Of Being Pure At Heart - Belong
Quand un groupe de shoegaze ultra lo-fi devient en l'espace d'un album un groupe de rock alternatif sous la direction des producteurs du Siamese Dreams des Smashing Pumpkins, il y a toujours moyen de les accuser de se vendre au plus offrant pour amasser les billets verts. C'est clair que The Pains of Being Pure At Heart n'est plus le même groupe qu'à ses débuts. Tant mieux. Je les aimais pas trop avant. Les guitares saturées, c'est fatiguant. Les synthés non. J'adore le rock alternatif fait pour les jeunes gens sensibles et c'est ce qu'il y a dans des chansons comme "The Body" ou "Heart In Your heartbreak", la mélancolie adolescente d'une peine d'amour et la joie d'une balade main dans les allées d'un campus. Ecouter sur Spotify.

6. Darkness Falls - Alive In Us
Je n'écoute pas la musique comme une fin en soi. La musique est un compagnon. Elle m'accompagne quand j'écris, quand je lis, navigue sur Internet, me brosse les dents ou vague à mes pensées dans un métro bondé. Et parfois, elle fait un peu plus. Une simple écoute nonchalante se transforme alors en expérience et j'enclenche instantanément la touche repeat. C'est ce qui s'est passé avec l'album de Darkness Falls, un duo de filles avec un nom de film d'horreur de série B et produites par Trentemøller, chantre danois de l'electro expérimentale. Mais ici rien à voir. Darkness Falls fait dans la pop sombre, mélancolique et cinématographique. On pense à des images de David Lynch, aux sons de Morricone. On pense aux années 60, à un film de Tarantino. On voit des zombies qui erreraient sous la pluie de Twin Peaks. On pense à tout ça en écoutant Alive In Us. Ecouter sur Spotify.

7. The Sound Of Arrows - Voyage
Qu'est-ce qui fait un bon album de musique pop ? La réponse est simple. Il suffit d'écouter le premier album des suédois de Sound Of Arrows. Ce qu'on y trouve relève de la formule évidente mais finalement tellement rare : des mélodies entêtantes, un enchaînement continu de tubes potentiels, des synthés, des tonnes de synthés, des chansons mélancoliques qui parlent d'amour et une imagerie fun, un peu kitsch et colorée. Ecouter sur Spotify.

8. Danny Brown - XXX
Seul album de rap dans le Top 10. Fuu. Les jeunes : voici les ravages de la vieillesse sur le corps et les oreilles. Il y a 10 ans, c'est l'inverse qui se serait passé. Mais quel album de rap. Avec son album/mixtape XXX, Danny Brown met la barre haut. Le rappeur de Detroit ferait presque oublié avec sa voix de dément échappé de l'asile psychiatrique, ses rimes et son humour hardcore que tous (de Kanye West à Mac Miller en passant par Yelawolf et Cunninlynguists) ont déçus avec leurs albums de 2011. On pense évidemment à Odd Future mais en plus fun et drôle. On pense surtout à un Ol'Dirty Bastard qu'on aurait exilé aux pays des Toons. Jubilatoire. Télécharger gratuitement.

9. Washed Out - Within And Without
En écoutant cet album pour la première fois, la musique de Washed Out m'a totalement désarçonné. J'arrivais pas à la classer, à la ranger dans une des cases de mon iPod : Trip-Hop, alternatif, pop... Il paraît que ça s'appelle du chillwave. Peut-être. Si je devais créer une case dans mon iPod pour tous les "genres" inventés au grès des mois par la presse musicale, ça ne s'appellerait sûrement plus des cases. Reste un album éthéré qui ne ressemble à pas grand chose d'autres. Il y a beaucoup de nappes de synthés, de samples de voix et de douces paroles sur l'Amour. L'album idéal pour les dimanches après-midi d'hiver, à écouter sous la couette. Ecouter sur Spotify.

10. Johan Agebjörn - Casablanca Nights
La suède a apporté beaucoup de choses au monde : Ikéa, Roxette, Lisbeth Salander, les SAAB, les Köttbullar, Robyn et Spotify. Mais l'apport le plus important de tous sera surtout, vous en conviendrez, son combat pour faire revivre l'italo-disco. Et l'artisan de ce retour s'appelle depuis cinq ans Johan Agebjörn. D'abord avec sa muse, Sally Shapiro, puis cette année, avec son album solo Casablanca Nights. Ce son, ces mélodies, cette mélancolie synthétique, c'est à la fois un puissant rappel à l'enfance et aux vacances sur la Côte d'Azur dans les années 80 mais aussi et surtout un pur plaisir d'adulte qui a envie de noyer ses oreilles dans de la bonne pop music. Ecouter sur Spotify.


03 janvier 2012

120 chansons pop de 2011


Si je fais confiance aux nombres d'abonnés de mes playlists Spotify (spéciale dédicace aux 3 abonnés de la playlist eurodance 90's : je vous fais des bisous!), mes playlists "100 chansons pop de cette année" vous plaisent. Elles me plaisent bien aussi. C'est celles que j'écoute tout le temps. Vous serez donc ravis d'apprendre qu'une nouvelle fournée est prête à être écoutée sur Spotify. C'est comme d'habitude très variés : de la k-pop, de l'eurodance roumaine, de la pop anglaise, du R&B, de la pop française, de l'italo-disco suèdois, des groupes de hipster, des girls bands putassiers, des trucs ultra mainstream, d'autres beaucoup moins (et je comprends pas pourquoi) et plein plein d'autres choses qui vous ont fait danser en 2011 ou que vous allez découvrir avec cette playlist dès les premiers jours de 2012. Il y a 120 titres. Faites plaisir à vos oreilles et abonnez-vous !



Adele - Rolling In The Deep
Alex Metric & Charli XCX - End Of The World
Alex Winston - Sister Wife
Alexandra Stan - Get Back (ASAP)
Alexis Jordan - Good Girl
Alexis Jordan - Hush Hush
Architecture In Helsinki - Contact High
Austra - Lose It
Avicii - Levels
Bad Meet Evil & Bruno Mars - Lighters
Beastie Boys - Make Some Noise
Britney Spears - I Wanna Go
Britney Spears - Hold It Against Me
Charli XCX - Stay Away
Coldplay - Every Teardrop Is A Waterfall
College & Electric Youth - A Real Hero
CSS - Hit Me Like A Rock
Cults - Abducted
Cut Copy - Need You Know
Cut Copy - Take Me Over
DEV & Tinie Tempah - Bass Down Low
DEV - In The Dark
Donkeyboy - City Boy
Dr Dre, Skylar Grey & Eminem - I Need A Doctor
Dum Dum Girls - Bedroom Eyes
Exotica - Désorbitée
The Feeling - Set My World On Fire
Firefox AK - Boom Boom Boom
Florence + The Machine - Shake It Out
Florrie - Begging Me
Florrie - I Took A Little Something
Foster The People - Pumped Up Kicks
Foster The People - Houdini
Friends - I'm His Girl
Future Islands - Balance
The Good Natured - Skeleton
The Good Natured - Wolves
The Human League - Never Let Me Go (Italoconnexion Remix)
I Break Horses - Wired
Icona Pop - Manners
Is Tropical - The Greeks
Jamie Woon - Lady Luck
Jessie J & BOB - Price Tag
Johan Agebjörn - Watch The World Go By
Justice - Audio, Video, Disco
Katy Perry - Last Friday Nights (TFIF)
Katy Perry - The One That Got Away
Katy Perry - E.T.
Kavinsky - Nightcall
Keren Ann - My Name Is Trouble
The Kooks - Junk Of The Heart (Happy)
Kreayshawn - Gucci, Gucci
Lady Gaga - Born This Way
Lady Gaga - The Edge Of Glory
Lady Gaga - Judas (Royskopp Remix)
Ladytron - Mirage
Ladytron - White Elephant
Lana Del Rey - Video Games
Little Majorette - Never Be The Same
Little Majorette - Overflow
Lloyd & Andre 3000 - Dedication To My Ex (Miss That)
Lo-Fi-Fnk - Boom
The Lonely Island & Michael Bolton - Jack Sparrow
Lykke Li - I Follow Rivers (The Magician remix)
M83 - MIdnight City
Mac Miller - Donald Trump
The Magician - I Don't Know What To Do
Maroon 5 & Christina Aguilera - Moves Like Jagger
Metronomy - The Look
Metronomy - She Wants
Nerina Pallot - Put Your Hands Up
New Boys & DEV - Backseat
New Boys & Chris Brown - Better With The Lights Off
Nicola Roberts - Beat Of My Drum
Nicole Scherzinger - Don't Hold Your breath
Oh Land - White Nights
Oh Land - We Turn It Up
Olly Murs & Rizzle Kicks - Heart Skips A Beat
The Pains of Being Pure At Heart - The Body
PNAU - The Truth
Rihanna - Man Down
Rizzle Kicks - Down With The Trumpets
Rye Rye & Robyn Never Will Be Mine
The Saturdays - Notorious
The Saturdays - My Heart Takes Overs
Seapony - Dreaming
Selena Gomez - Love You Like A Love Song
Selena Gomez - Whiplash
Skylar Grey - Invisible
Sophie Ellis Bextor - Starlight
The Sound Of Arrows - Wonders
The Sound Of Arrows - My Shadow
The Sound Of Arrows - Longest Ever Dream
The Sounds - Better Off Dead
The Sounds - Something To Die For
Summer Camp - Better Off Without You
T-Ara - Roly Poly
Theophilius London - Love Is real
Theophilius London - Girls Girls $
Those Dancing Days - Can't Find Entrance
Those Dancing Days - I'll Be Yours
Those Darlins - Screws Get Lose
Toddla T - Take It Back
Tove Styrke - Call My Name
The Toxic Avenger & Annie - Alien Summer
The Vaccines - If You Wanna
Two Door Cinema Club - What You Know
Tyson - After You're Gone
Vanbot - Make Me, Break Me
Vanbot - Lost Without You
Vivian Girls - Take It As It Comes
Will Young - Jealousy
Will Young - Come On
Wiz Khalifa - Roll Up
Woodkid - Iron
Yelle - Que veux-tu
Yelle - Comme Un Enfant
Yoav & Emily Browning - Where's My Mind
Yuksek - On A Train