30 juillet 2012

La vérité sur Michael Bay




"Michael Bay was in film school with me. We had an assignment to do a video to anybody's song; most people used Tom Waits, something like that. But Michael Bay cut his reel to Berlin's "You Take My Breath Away." It moved his soul! It was SHIT, but it moved his soul! When people say he sold out, I say bullshit, because he's true to himself. When you see a Michael Bay film, you might say it's the biggest piece of shit, or the most brilliant and successful film, but you see HIM." - Tarsem Singh

Je viens de lire ça dans le livre I want my MTV : The Uncensored Story Of The Music Video Revolution et ça me semble parfaitement résumer Michael Bay et sa carrière. En gros, comme je le disais déjà en 2009, Michael Bay est un auteur. Ses films, comme ceux de Bergman, Fellini, Allen ou d'autres, sont à l'image de ce qui se passe dans sa tête et dans son coeur...

Un coeur rempli d'explosions, de filles en mini-short et de ralentis sur des corps qui suintent au soleil... Mais un coeur quand même !




26 juillet 2012

La normalité appliquée à la romcom


Ces dernière semaines, j'ai vu au cinéma deux comédies romantiques made in France. La première : Un Bonheur n'arrive jamais seul avec Gad Elmaleh et Sophie Marceau. La deuxième : Paris-Manhattan avec Alice Taglioni et Patrick Bruel. Avec les succès il y a deux ans de films comme L'Arnaqueur ou La Chance de Ma Vie, le genre est devenu très populaire ces derniers temps chez les producteurs de notre chère patrie. Je vais passer sur ce que je pense des films précédemment cités. Ce n'est pas le sujet. Je peux vous proposer toutefois d'aller faire un tour sur ce Top 10 des meilleurs romcom françaises des années 2000.

Le sujet ici, c'est un point commun qu'ont ces deux comédies romantiques estivales. C'est un truc qui n'a cessé de m'obséder, à la fois devant les bandes-annonces et devant les films eux-mêmes. Le sujet, c'est la Catégorie Socio-Professionnelle des amoureux. Que ce soit Gad Elmaleh et Sophie Marceau, Alice Taglioni et Patrick Bruel, tous sont des Parisiens aisés voire très très aisés. Ils habitent dans le 16e, le 4e, le 8e, sont propriétaires d'appartements somptueux, roulent en cabriolet vintage et ont des métiers qui, bien évidemment, leur permet ce train de vie... confortable. Les héros de comédies romantiques, en France, ces derniers temps sont chef d'entreprise, pharmacien, musicien de pub (être un vendu au grand capital, ça rapporte plus) ou carrément (ex)femme de milliardaire.

Tout est alors prétexte à montrer des héros un peu insouciants, qui font leur jogging dans le bois de Boulogne, qui vont chez le boucher acheter leur viande pour la semaine, fréquenter des vernissages d'art contemporain, faire des brunchs entre amis et autres activités que la facilité m'amènerait à qualifier de "bobo".

Quand je regarde ces films, je ne me reconnais pas. Je ne reconnais pas grand monde de mon entourage. Et, à priori, je ne pense pas que beaucoup des spectateurs qui auront été voir ces films au cinéma cet été s'y reconnaissent non plus. Même dans un des cinémas les plus "bobo" de France, le profil de mes co-spectateurs ne semblait pas vraiment correspondre au profil des gens sur l'écran.

Mais c'est pour faire rêver. Ah oui, c'est vrai que le cinéma doit vendre du rêve. Vraiment ? En 2012 ? L'année où la télé américaine sort Girls. L'année où le cinéma américain sort 5-Year Engagement. Le rêve, au cinéma, c'est tellement 1936. Ca fait un bon moment que le cinéma américain a compris que la comédie romantique n'est pas un truc de riches. Elle ne peut pas l'être.

Qu'est-ce qu'une bonne comédie romantique ? Super simple. Elle doit être drôle. C'est la base. Et elle doit être romantique, dans le sens où elle doit faire passer le sentiment amoureux. On doit pouvoir croire que les deux héros sont faits l'un pour l'autre. On doit surtout pouvoir croire que cela peut nous arriver à nous aussi, que l'Amour est au coin de la rue. Plus que dans n'importe quel genre au cinéma, la comédie romantique doit pouvoir permettre l'identification. C'est ESSENTIEL. Sans ça, c'est forcément raté.

Et je ne m'identifie pas à Gad Elmaleh qui partouse dans son loft de Montmartre après une virée en cabriolet vintage sur les Champs-Elysées. Je ne m'identifie pas à Alice Taglioni qui hérite de la Pharmacie familiale du Marais, à Sophie Marceau qui vit à grand frais avec les sous de son ex-mari milliardaire ou à Patrick Bruel qui signe des contrats juteux avec le Plaza Athénée. Je ne m'identifie pas. Je ne rêve pas. Les histoires d'amour des riches et des puissants, ça ne m'intéresse pas. Ils ont déjà tout. Leur offrir en plus une histoire d'amour en cinémascope : non merci.

Au contraire, les gens pauvres, et plus généralement les gens "normaux", font des amoureux bien plus intéressants. Car ils ont tout à gagner dans l'Amour. C'est Jerry Maguire qui tombe amoureux d'une secrétaire après avoir perdu job, petite-amie et clients. C'est un modeste employé de bureau qui tombe amoureux d'une prostituée dans The Apartment. C'est un policier de New York qui tombe amoureux d'une serveuse dans Milliardaire malgré lui.

Bien sûr, c'est un simple procédé scénaristique. Mais c'est un procédé efficace. Un procédé qui permet au public, ces gens "normaux", de rêver, de se dire que l'Amour est réel car il naît dans l'adversité, dans les pires situations. C'est la fleur qui éclôt au milieu du bitume et du béton.

Et c'est encore plus vrai en 2012. Quand le monde découvre que ces jeunes gens roulant en Porsche dans les rues de Paris ou de New York sont juste des enculés qui ont ruiné le monde, il me semble qu'il n'y ait rien de plus agréable que de retrouver des gens, des "vrais gens" capable d'offrir de l'amour parce qu'ils ne peuvent pas offrir autre chose. Retrouver la "normalité" des gens qui vont chez Ikea comme Tom et Summer (500 days of summer) ou des gens qui galèrent à trouver le lieu idéal pour s'installer comme Burt et Verona (Away We Go), des gens qui arpentent la ville dans un van pourri juste pour aller à un concert de rock comme Nick et Norah...

Il n'y a pas de message politique ou idéologique là-dedans. Je ne veux parler que de sentiments. Uniquement. Mais l'étalage de signes extérieurs de richesses dans les comédies romantiques, comme le cinéma français les envisage en ce moment, me semble d'un autre temps.

Même l'actu people ne va pas dans ce sens. Vous avez d'un côté les Brangelina ou les KimYe qui dégagent une certaine forme de glamour grâce à un étalage (presque indécent parfois) de richesses, mais n'inspire rien, excepté des vannes et des moqueries. Des couples de tabloid qui font vendre du papier pour vendre leur soupe. D'un autre côté, vous avez des couples comme Andrew Garfield et Emma Stone, Jason Segel et Michelle Williams. Aussi des couples de tabloid mais qui vendent du sentiment. Dans cette photo de paparazzi, il y a quoi d'autres, à part de la normalité, du sentiment et de l'Amour ? Et dans ce tweet de Jason Segel au moment de son premier date avec Michelle Williams ? Voilà une autre forme de célébrités, de celles qui vivent (ou, du moins, semblent vivre) dans la réalité du monde, dans sa normalité. Et c'est à la fois très mignon et très beau.

La comédie romantique, en 2012, peu importe sa nationalité, devrait pouvoir refléter cela. Malheureusement, ce n'est pas le cas en France. Ça l'a été quelque fois (Augustin Roi du Kung-Fu en 1999, Ma Vie en l'air en 2005 en sont de bons exemples) mais ce temps semble s'être évanoui dans les vapeurs d'un cigare...

Alors peut-être qu'en donnant leur chance à des réalisateurs et scénaristes qui n'ont pas eux-mêmes des appartements somptueux, qui n'ont pas de cabriolet vintage, qui ne vont pas bruncher tous les week-ends...
Peut-être qu'en donnant leur chance à des réalisateurs et scénaristes qui prennent les transports en commun, achètent leur meubles chez Ikéa et qui se démerdent comme ils peuvent avec ce qu'ils ont....
Peut-être qu'en faisant comme ces producteurs qui ont su donner leur chance à une stripteaseuse sur la foi d'un blog ou un employé de vidéo-club sur la foi d'une passion plus vivace que les autres...

Peut-être qu'ainsi la romcom "à la française" arrêtera de paraître aussi sclérosée...



(Ceci était un message - un peu - personnel - mais pas que. Que ce soit les miennes ou celles des autres, je voudrais juste voir des comédies romantiques de mon temps, pas d'un temps imaginaire coincé entre 1936 et 1955)


11 juillet 2012

Yearbook #3 : Promo 1992

J'avais 13 ans en 1992. C'est l'année où je suis tombé amoureux pour la première fois. Autant vous dire que c'est une année importante. Une des premières années dont je me souviens encore aujourd'hui assez précisement. Ce qui se passait dans ma tête, je m'en souviens assez bien - alors que c'est un peu plus flou les années précédentes.

C'est une des raisons pour laquelle j'ai choisi cette année pour le grand retour (après 1984 et 1997) de la rubrique YEARBOOK qui raconte la pop-culture année par année sous le prisme de 27 catégories (toujours les mêmes), 27 personnalités, 27 styles. Voici donc un trombinoscope pop de ce qui se passait au lycée de la pop culture en 1992.

CELUI A QUI L'ON DOIT LA RÉPLIQUE CULTE
Lui a passé l'année à maltraiter ses petits camarades pendant les cours de sport et dans les dortoirs. Mais personne n'osait dire que ça venait de lui. C'était des hommes d'honneur et c'était le chef. Il terrifiait tout le monde et tout le monde se taisait. Mais un jour, le beau gosse du dortoir a finit par le faire sortir de ses gonds et le faire avouer. C'est là qu'il l'a dite. C'est devenu la phrase que tout le monde se répétait après ça : "You can't handle the truth". On aurait dit du Aaron Sorkin... Et en plus on peut voir la scène ici.

CELUI QUI NE DÉCOLLAIT PAS SON CUL DE MTV
Lui il passait vraiment beaucoup de temps devant MTV. Déjà parce qu'il venait de se faire larguer et qu'il n'avait rien d'autre à foutre. Ensuite parce qu'il est devenu obsédé par cette chanson de Guns N'Roses, November Rain. Il pleurait toutes les larmes de son corps dès qu'Axl Rose chantait "And if we take the time to lay it on the line I could rest my head just knowin' that you were mine, all mine. So if you want to love me then darlin' don't refrain Or I'll just end up walkin' in the cold November rain". Et je ne vous parle même pas des solo de guitare de slash. Et vu que le clip durait plus de 9 minutes, vous comprenez que le mec était beaucoup beaucoup devant sa télé. On peut voir le clip ici.

CEUX QUI ÉTAIENT MÉCHANTS
Se méfier des mecs qui discutent pendant une demi-heure sur Like a Virgin de Madonna. C'est louche. Eux, à la cantine, ils ne parlaient que de ça... et qu'ils allaient braquer une bijouterie. Les beaux parleurs. Ils ne faisaient que s'appeler par des noms de couleurs : Mr Pink, Mr White. Mr Orange. Mr Blonde. Mr Brown. On se rend original comme on peut. D'ailleurs, preuve qu'ils n'étaient pas net, ces Reservoir Dogs, comme ils s'appelaient, ont tous fini par se taper les uns sur les autres. Tout ça pour quelques dollars et un mec qui les aurait balancé à la dirlo. Ils en ont même fait une bande-annonce.

CELLE QUI REGARDAIT BEAUCOUP LA TÉLÉ
Elle a été accroc dès le premier épisode. Elle s'identifiait beaucoup à Allison, son côté un peu crève la dalle et malheureuse en amour mais vraiment ambitieuse. Très 1992. Mais il y avait aussi un personnage gay et, ça, c'était vraiment rare à l'époque dans les séries télé. Parce qu'elle aimait bien Beverly Hills mais c'était souvent trop gamin, trop "high school". Là, c'était des Twenty-something, plus la vie qu'elle imaginait après la fac : un appart sympa à Melrose Place, avec des voisins cool avec qui on fait des barbecue autour de la piscine en parlant de son job pourri et ses conquêtes. Mais c'était déjà un peu évident que ça tournerait au grand n'importe quoi après...

CELLE QUI ÉTAIT LA 'IT GIRL'
Tout le monde parlait d'elle dans les couloirs. La fille qui sort de nulle part. Tout le monde voulait ressembler à Marisa Tomei. Elle sortait avec un avocat un peu bizarre avec qui elle est partie défendre son Cousin Vinny. Ses mini-jupes en cuir et son corps parfait faisaient des ravages chez les garçons. On la voyait partout. Mais forcément, elle a fini par énerver tout le monde quand elle a reçu la récompense suprême au grand bal de promo des Oscars. Les jaloux. Voyez plutôt ça.

CEUX QUI ÉTAIENT EN COUPLE
Michael Hutchence était au top du top, la star du lycée avec son groupe INXS et en couple avec Kylie Minogue depuis trois ans (pour qui il avait écrit Suicide Blonde). Helena Christensen, elle, était au top du top, la top-model par excellence. Elle était tellement belle qu'il trompa et quitta Kylie pour elle. Leur histoire durera trois ans, avant qu'il ne la trompe (encore) avec Paula Yates. On se serait cru dans Melrose Place. Un peu plus tard, Helena posa en couverture de GQ, le fanzine du lycée, avec le titre "Seriously, would you trade her in for Paula Yates ?" Dans les dents.

CEUX QUI AVAIENT LE PIRE LOOK
Vous vous souvenez de Dick in a Box de Timberlake/Samberg il y a quelques années au SNL. Et bien, ils s'étaient directement inspiré de Color Me Badd. Dans les couloirs, avec leurs costumes trois pièces mauves ou jaunes poussin, difficile de les rater. Sans parler des brushing aérodynamiques et des barbichettes aussi taillées qu'une haie de Wisteria Lane. Cette année-là, pourtant, c'était des stars qu'on avait même vu fréquenter Brandon, Brenda, Kelly et Dylan à l'occasion de l'anniversaire de Donna. Et sinon, souvenez-vous, ça ressemblait à ça

CEUX QUI AVAIT LE MEILLEUR LOOK
Le look preppy ne se demode jamais. Composé de chemises oxford, cravates, vestes et jeans, marinières, chinos ou teddy, les Boyz II Men avaient le meilleur style, à la fois élégant et décontracté. De parfaits étudiants modèles. Et avoir un bon style dans le milieu du R&B des années 90, c'était vraiment rare (cf. plus haut). La classe, la vraie. A la fois des voix et des vêtements. La preuve.


CELUI QUI SAUVAIT LE MONDE
Cette année-là, dans les couloirs du lycée, tout le monde s'était remis à admirer Malcolm X, cet ancien gangster devenu leader charismatique et incontesté de la cause noire en passant par la case prison. Il était admiré. Il était controversé pour ses premières prises de position radicalement anti-blanches. Mais son combat final pour l'égalité lui valait désormais l'admiration de tous. Tout le monde portait d'ailleurs une casquette marquée d'un X cette année-là dans le couloirs. Voilà pourquoi.

CELLE QUI EMBALLAIT PENDANT LES SLOWS
Whitney Houston était la reine des déclarations enflammées.  Elle en a fait fuir beaucoup avec son définitif "I will always love you... je t'aimerais toujours" hurlé à plein poumons. A chaque fois qu'elle le croisait, c'était parti pour "je t'aimerais toujours, je t'aimerais toujours, je t'aimerais toujours". Ouais bon, ça devenait fatiguant à force mais comment résister à un tel appel du coeur. Et cette voix ! Quelle voix ! Jugez en par vous-mêmes.

CELLE QUI ÉTAIT NUE
Jane March, à peine majeure, a passé toute l'année à poil. Aucune pudeur. Elle s'est trouvée un Amant chinois et voilà que je fais du sexe, beaucoup de sexe, voilà que j'ai chaud, que je me touche, qu'il la touche et blah blah blah. D'ailleurs, elle était tellement nue qu'après cette expérience, elle a toujours été nue. Tout le monde n'était intéressée que par ça. Et quand elle a arrêtée d'être nue, elle a disparue. Life is a bitch ! Pour voir à quoi ça ressemblait.


CELUI QUI SE PRENAIT UN GROS BIDE
En vrai, lui, il s'est pris s'est pris un gros bide surtout aux Etats-Unis avec son 1492 Christophe Colomb. Un bide tellement grand qu'il va mettre quatre ans à se remettre au cinéma... pour refaire un autre bide. Ridley Scott, les années 90, c'était pas vraiment son truc, en fait. C'était pourtant une bonne idée de faire un film sur Christophe Colomb pour le 500e anniversaire de la découverte de l'Amérique. Ça ressemblait à ça.

CELLE QUI S'HABILLAIT COMME MADONNA
Deux ans auparavant, elle avait déjà tenté l'expérience après Justify My Love. Mais en cette année 1992, elle adopte le total look dominatrice et sado-maso sous l'influence de l'album Erotica et du livre Sex. Cravage, cuir, dent en or, masques et tétons à l'air, le look, tendance Berlin décadent des années 30, ne passe partout mais elle assume - surtout qu'elle s'est fait tripoter de partout par Naomi Campbell. Et c'est à voir ici.

CEUX QUI FAISAIENT DE LA DANSE
Eux, ils n'avaient pas grand chose à faire. La danse à la mode, cette année-là, était très simple : il suffisait de sauter bien à la verticale. C'est d"abord House of Pain qui lança le truc avec son Jump Around et, quelques mois, plus tard, Kris Kross fait rentrer ça dans les cours de récrée avec son Jump. Les premiers ont accusé les seconds de les copier mais rien n'y a fait : tout le monde jumpait !

CELLE DONT ON NE SE SOUVIENT PLUS
Difficile de ne pas succomber à l'élégance, au charme et à la mélodie de Sleeping Satellite de Tasmin Archer. Cette chanson était sur toutes les lèvres cette année 1992. Encore aujourd'hui, on se souvient du fameux "I blame you for the moonlit sky, I blame you for the moonlit nights, don't blame it, sleeping satellite". Pourtant, Tasmin, tout le monde l'a oublié. Un seul tube et puis s'en va. Mais rappelez-vous...

CELUI QUI AVAIT LES PLUS BEAUX ABDOS
Cette année-là, le belge le plus célèbre du lycée passe vraiment à la vitesse supérieure après quelques petites bastons "à petit budget". Là,   "les muscles de Bruxelles" fait de la castagne à gros budget et étale ses abdos. D'ailleurs, après ça, fini les producteurs de séries B, c'est Hollywood qui va appeller ! Et si aujourd'hui, vous vous moquez, c'est que vous n'aviez pas 15 ans en 1992... Ça ressemblait à ça.


CELLE QUI AVAIT DES (GROS) SEINS
OK, ses seins n'étaient pas forcément les plus "impressionnant" de l'année. Mais niveau sex-appeal, difficile de passer à côté de Sharon Stone cette année-là. Tout le lycée fantasmait sur elle, surtout après qu'elle ait écartée les jambes devant les profs pendant cet oral blanc. Provoc facile mais provoc efficace ! Encore aujourd'hui, les plus jeunes se racontent encore cette scène dans la cour de recrée. Ça ressemblait à ça (prévoyez quelque chose pour essuyer la transpiration).

CELUI QUI AIMAIT (TROP) LA JUNK-FOOD
Si, aujourd'hui, vous passez votre temps à regarder des jeunes adultes décérébrés s'engueuler et baiser en prime-time à la télé, c'est à eux que vous le devez : les sept premiers participants de The Real World. MTV leur a loué un loft à Soho, leur a donné 2500 dollars et a mis des caméras partout. Il y avait la rappeuse Heather B, l'artiste gay Norman, le mannequin sensible Eric, l'activiste Kevin, la chanteuse folk Becky, le rocker grunge Andre, la danceuse ingénue Julie. Ils n'étaient pas encore décérébrés. Ils étaient sensé représenter la jeunesse américaine. C'était une révolution (sur le coup) assez cool. Voyez ça.

CELUI QUI AVAIT UN GOSSE
Lui il l'a emmené voir Aladdin. Et il a pas été le seul. Le film est le plus gros succès de l'année dans le monde. A l'époque, il décroche même le titre de plus gros succès pour un film d'animation (avant d'être détrôné par Le Roi Lion deux ans plus tard). Cette année-là, tout le monde veut voir Aladdin, pas que les parents, pas que les mômes. Tout le monde. Bref, le Harry Potter de 1992 était arabe et chantait ce Rêve Bleu.

CELLE QUI ÉTAIT DINGUE
Le 23 octobre 1992, Sinead O'Connor a profité d'un passage en direct à la télé, au très regardé Saturday Night Live, pour dénoncer les abus sexuels de l'église catholique. Elle procéda en deux étapes. D'abord, elle changea les paroles de sa reprise du War de Bob Marley, remplaçant le mot "racisme" par "child abuse". Ensuite, elle déchira une photo du Pape Jean-Paul II en chantant le mot "evil" puis en jetant les morceaux à la caméra avec les mots "Fight The Real Enemy". [Gros Blanc] Autant vous dire qu'il y avait beaucoup de gens pas contents le dimanche matin... Si vous le voulez le (re)voir.

CELLE QUI ÉTAIT BLONDE
1992 a été l'année de Michelle Pfeiffer. Il y a d'abord eu son costume de Catwoman à Halloween. Le charisme et le sex-appeal à son maximum. Encore aujourd'hui, c'est un classique ce costume. Ultra moulant. Ultra brillant. Ultra baroque. Ultra sexy. Puis il y a eu la perruque blonde platine de la femme au foyer de Love Field et son voyage en bus direction Washington (et une nomination aux Oscars). Qui a dit que les blondes étaient superficielles ?

CELUI QUI DISAIT DES GROS MOTS
Bon, en vrai, il n'y avait tant de gros mots. Après tout, sa chanson "Baby Got Back" était une déclaration d'amour. Une déclaration d'amour aux grosses popotins. "I like big butts and I can not lie. You other brothers can't deny" C'est devenu un hymne en fin de compte. Run DMC aimait leur Adidas. Sir Mix-A-Lot aimait les jeans bien remplis. Voyez ce que ça donnait.

CEUX QUI ÉTAIT LES PLUS DRÔLES
Eux, ils n'avaient pas besoin de grand chose pour se faire remarquer. Une cave. Une caméra. Un émetteur, une bonne dose de folie et beaucoup de rock n'roll. La formule magique de Wayne et Garth pour devenir les nouvelles star de la télé grâce à leur émission pirate et underground, Wayne's World. Wayne's World, Wayne's World, MEGATEUF, Excellent !! Mais je le laisse se présenter lui-même.

CELUI QUI AIMAIT LES GADGETS
Lui, il était fan de sa Super Nintento. Cinq ans qu'il attendait ça. Sa NES commençait à se faire vieille et il enrageait de voir tout le monde avec une Sega Megadrive vachement plus puissante (16-bit versus 8-bit) et déjà sortie depuis près de deux ans en Europe. Alors malgré le peu de jeux disponible (Super Mario World, F-Zero, Super Soccer, Super Tennis), il s'est ruée sur cette console. Et il n'a pas été le seul. Tout le monde en a été dingue, tout de suite ! Sûrement parce que c'est Paul Rudd qui était dans la pub.

CEUX QUI DÉPRIMAIENT
En fait, c'était plutôt "celui" qui déprimait (Dave Grohl, lui, il avait toujours la patate).  Dans les chansons de Kurt Cobain, cette année-là, c'était pas la joie de vivre. Déjà, dans Come as your are, il ne fait que répéter "No I don't have a gun" et dans Lithium, il parle d'un mec qui se plonge dans la religion pour éviter le suicide. Et on sait tous ce qu'est devenu Kurt deux ans plus tard. Et personne ne l'avait vu venir au lycée. Alors... :( 

CELUI QUI AIMAIT SE BATTRE
Lui, il s'est engagé dans la Marine et le seul endroit où on a cru bon de le mettre, c'est à la cuisine. Cuistot, c'est pas très classe. Mais personne savait que Steven Seagal était aussi capable de briser des tibias ou des avant-bras d'un seul coup de pied - en plus de savoir cuisiner bien sûr. Alors, quand une bande de terroristes dirigés par Tommy Lee Jones a cru bon de voler les têtes nucléaire à bord du bateau de Steven, il s'est vraiment énervé. Et c'était jamais bon d'énerver Steven à l'époque (alors que maintenant, on peut, il est trop gros pour courir...) Le carnage a ressemblé à ça.

CELUI QUI AIMAIT LES GARÇONS
Lui, personne ne l'avait vu venir. Ce fut comme à la fin de Sixième Sens, comme à la fin de Usual Suspects, comme à la fin de Fight Club ou de Se7en. Cette année-là, ce dénouement final a mis tout le monde sur le cul au lycée. Aujourd'hui, c'est un peu devenu la blague cette fin à la Crying Game (car tout le monde la verrait venir), mais, à l'époque, tout le monde en a parlé, parlé et reparlé.


Si vous avez loupé les trombinoscopes des autres promos, vous pouvez retrouver celui de 1984 ici et celui de 1997 ici.




06 juillet 2012

Mixtape #6 : Vanessa



Je lui avais promis. Vanessa va enfin avoir droit à sa mixtape. Elle part s'installer à Brighton demain et je pense que c'est le moment. Ce sera mon cadeau de départ...

J'ai rencontré Vanessa il y a presque tout pile deux ans sur Twitter. Tout a commencé quand elle m'a demandé en mariage après un petit laïus que j'avais écrit sur ce blog à propos de 500 Days of Summer. Je lui ai répondu que j'allais y réfléchir (mais en vrai je ne suis pas sûr d'être pour le mariage tout court en fait). Comme elle ne semble jamais faire les choses dans le bon ordre, s'en est suivi une phase de discussions sur les réseaux sociaux et une proposition de rencontres In Real Life. Le virtuel n'a du bon que s'il arrête de l'être à un moment ou à un autre.

Ce genre de rendez-vous, ce passage de la virtualité à la réalité, peut avoir quelque chose d'intimidant voire de carrément flippant. D'autant que je ne suis pas quelqu'un de profondément extraverti et que j'ai un lourd passé de timidité derrière moi. Mais je ne l'ai jamais vu comme ça. Avec Vanessa, comme avec les quelques autres garçons et filles que j'ai rencontré par ce biais. Je n'ai jamais eu peur de franchir ce pas parce que j'ai toujours été capable de percevoir la beauté des personnes derrière mon écran d'ordinateur, que ce soit via leur blog, leurs tweet ou leur compte Facebook. Quoi qu'on en dise, il est très facile de démasquer les "Faux" et les "Cons". Vraiment facile. Et inversement, la beauté d'une âme transparaît très facilement d'un écran à l'autre.

J'ai vu la beauté de l'âme de Vanessa derrière mon ordinateur. C'est pour ça que je lui ai demandé si on pouvait se voir en vrai. Peut-être s'est-elle dit la même chose ? Peut-être. (Dans sa réponse, elle disait que c'était pour me prouver la supériorité de My Bloody Valentine sur Brandy... Pfff) Une chose est sûre néanmoins : je ne m'étais pas trompé. On devait prendre un verre, discuter une, deux heures, histoire de faire connaissance. Après que je sois arrivé avec plus d'une heure de retard (!), on a fini par dîner, trois heures plus tard puis par discuter une bonne heure de plus sur le trottoir après ça. On ne devait pas être loin du dernier métro. Comme si on se connaissait depuis des siècles et qu'on ne s'était pas vu depuis presque autant de siècles.

Avec notre "très" légère différence d'âge, nos occupations "au quotidien" très éloignées (Party Girl !), sa passion pour des groupes de Shoegaze dont je ne peux même pas écouter les deux premières minutes des albums, on ne se serait jamais rencontrés sans les réseaux sociaux. Je ne suis même pas sûr qu'on aurait été compatible avec les algorithmes de Meetic ! Pourtant, on s'est trouvé. Et on est ami. Pour de vrai. Depuis deux ans, jour pour jour. Parce que le fond de nos coeurs se ressemble.

(Et aussi parce qu'on aime Katy Perry tous les deux)

Vous avez sûrement bien compris avec ce blog que le sentiment amoureux est très important pour moi. Mais l'amitié l'est encore plus. Quand quelqu'un vous fait à ce point confiance pour vous parler des choses qui traversent son coeur et sa tête, parfois des choses dures, vous avez la responsabilité d'être présent. Et je trouve ça beau, très beau.

Mais le désir et la passion de l'Amour ont généré bien plus de chansons que l'amitié. Confère l'intégralité de mes mixtapes précédentes. Faire une mixtape pour Vanessa a donc été un challenge que j'ai bien cru ne jamais réussir. D'autant que la pression est forte. Car en terme de musique, Vanessa est plus geek que la plus geek de tes copines. Les groupes de rock que personne ne connaît, c'est sa grande spécialité.  J'avais donc deux chemins devant moi. 

Choix n°1 : faire une mixtape avec les chansons et les groupes qu'elle aime. Personne ne les connaît mais, à force, ils ont fini par rentrer dans ma caboche. C'était évidemment la solution de facilité. Elle aurait accueilli ça avec un "oh, t'as mis Johnny Foreigner !!!" ou "oh, génial Los Campesinos !!!" et l'affaire était bouclée.

Pas de ça avec moi. Je suis un putain d'ayatollah de la mixtape. Ce n'est pas ainsi qu'on fait une mixtape. Rob Gordon et Rob Sheffield vous le diraient... Une mixtape n'est pas une putain de compilation.

Choix n°2 : faire une mixtape dans les règles de l'Art, avec des chansons que J'AIME, avec des chansons qui ME semblent bien définir l'âme et le coeur de Vanessa et surtout avec des chansons qui exprimeront MON sentiment. C'est ça une mixtape. Dire avec quelques chansons sur une cassette de 60 minutes ce que l'on ressent, avant éventuellement d'y mettre des mots plus tard - quitte à se tromper.

Il y a donc tout ça dans ces 16 chansons... Du Rock N'Roll. Des sentiments douloureux. De l'amitié. Beaucoup d'amitié. Des bisous. Et bien sûr, il y a Vanessa.

The Hidden Cameras - Music Is My Boyfriend
The Psychedelic Furs - Lose My Way
Pavement - Cut Your Hair
Jesus And Mary Chain - I Love Rock N'Roll
Regina Spektor - That Time
Belle & Sebastian - Get Me Away From Here, I'm Dying
The Carpenters - Superstar
Lisa Germano - Geek The Girl
Lissie - Nothing else matters
The Temper Trap - The Trouble With Pain
Kate Bush - This Woman's Work
Pretenders - I'll Stand By You
The Smashing Pumpkins - Try Try Try
Daniel Johnston - True Love Will Find You In The End
The White Stripes - We're Going To Be Friends
Melanie - Ruby Tuesday

Vous pouvez la télécharger ici et l'écouter sur Spotify.