09 septembre 2009

Un grand Boll d'air...

En cette soirée du dimanche 7 août 2009, j'ai vu mon premier film d'Uwe Boll, le réalisateur allemand ultra-controversé spécialiste des adaptations de jeux vidéo au cinéma : on lui doit ALONE IN THE DARK, BLOODRAYNE, HOUSE OF THE DEAD, FAR CRY et tout un tas d'autres séries B réputées médiocres voire quasiment irregardables. Bref, Uwe Boll est détesté, haï, méprisé par tous, des critiques de cinéma révulsés par ses mises en scène soi-disant bâclés aux geeks écoeurés par le traitement bas de gamme appliqué à leur jeux vidéos préférés.

Compte tenu des bandes-annonces glanées sur le net, j'avais bien envie de les croire mais finalement je m'en foutais pas mal de ses films. Jusque là, c'était surtout ses frasques médiatiques, la plupart du temps destinées à "combattre" ses plus fervents détracteurs, qui m'amusaient. Reste que la bande-annonce de POSTAL, réalisé en 2007, m'avait toujours intrigué, notamment parce que c'est réputé être son meilleur film et que c'est son unique comédie (dans une filmo uniquement composée de films d'horreur, d'action et de SF). Le film étant programmé à L'Etrange Festival, je décide de tenter le coup...

Impossible de juger toute une oeuvre mais clairement Uwe Boll est un metteur en scène qui a quelque chose à dire. Grâce à POSTAL, il a ainsi sûrement beaucoup plus d'un "auteur" que la plupart des réalisateurs qui hantent les couloirs des studios hollywoodiens et qui ont, soit disant, du "talent". Certes, Boll n'est pas un auteur comme les autres : il est vulgaire, adepte du trash, fait des blagues sur les nazis, les nains, les gros, les Arabes et tout un tas de choses pas du tout politiquement correct. Mais il le fait à fond, avec une provocation totalement décomplexée, un sens de la dérision jubilatoire et évidemment avec un second voire troisième degré parfaitement revendiqué et affirmé. C'est donc d'une part à mourir de rire, d'autre part extrêmement rafraichissant.

En voyant POSTAL, je me suis donc très sérieusement interrogé sur ce bonhomme tant décrié et malaimé. Car je ne vois finalement pas vraiment la différence entre lui et des réalisateurs bien plus admirés comme John Waters ou le duo Trey/Stone (SOUTH PARK). Tous ont en effet en commun ce nihilisme, ce goût immodéré de la provocation et cette passion pour le trash en tous genres. J'ai même l'impression que Boll, avec sa vision sans compromis de la sous-culture trash, est probablement un des réalisateurs les plus symptomatiques de notre époque.

Que faudrait-il alors pour le faire "accepter", le faire entrer dans la zone des metteurs en scène "culte" ? Une seule réponse à celà : faire plus de films comme POSTAL qui, semble-t-il, reste malheureusement le seul bouton d'or au milieu d'un champ de mauvaises herbes....


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