10 décembre 2010

Taylor Momsen : Rebel With A Cause


NDLR : Dédicacé à Taous qui a passé, hier soir, une nuit de débauche avec l'objet de ce billet et m'a donc fait presque reconsidéré ma conclusion. Elle me confirmera plus tard si j'ai eu raison ou pas.

Choisissez votre camp. Dans la rubrique "enfant star qui devient adulte", il n'y a que deux catégories. Les évidentes. Deux cases dans lesquelles ont peut placer à peu près tous les chanteurs, chanteuses, acteurs, actrices ayant commencé leur carrière enfant - peu importe qu'ils aient continué à être des stars ou pas quand du poil ont commencé à leur pousser un peu partout.

Les premiers, ce sont les "intellos", ceux qui se mettent à faire des études quand une carrière prometteuse les attend, ceux qui choisissent les beaux rôles dans des productions indés plutôt que les rôles moisies dans des slashers faisandés. Dans cette catégorie, on peut y ranger Natalie Portman, Ryan Gosling, Christina Ricci, Joseph Gordon Lewitt ou encore Jamie Bell. Les seconds, évidemment, par opposition, ce sont les "déglingos", ceux qui profitent de leur statut pour arpenter les boîtes de nuit, se fourrer le nez à la coke, ceux qui enchaînent les productions hollywoodiennes moisies pour encaisser les gros chèques et payer leur train de vie de débauche. A priori les plus nombreux. Ce sont Britney Spears, Lindsay Lohan, les deux Corey, Brad Renfro (RIP) ou Drew Barrymore (avant 1996) et j'en passe pas mal d'autres que l'on a tous oublié parce qu'ils sont 1/ en train de faire le trotoir 2/ morts 3/ caissier(e) d'un supermarché en l'Iowa.

Mais, en fait, il y a une troisième catégorie. Une sorte de zone grise de l'enfant star. Ils ne sont pas très nombreux dans cette zone assez peu explorée. En général, elle se cache derrière une bonne couche de moquerie et de quolibets. Cette zone est moins prestigieuse que la première, plus classe que la deuxième mais surtout beaucoup plus difficile à tenir. Il est en effet très difficile d'en sortir, d'un côté comme de l'autre (souvent du deuxième quand même). Alors, comment ai-je découvert cette zone ?

En lisant sur Taylor Momsen.

Vous vous rappelez quand je vous disais qu'à une certaine époque de ma vie, j'avais tendance à largement confondre Natalie Portman avec son personnage dans GARDEN STATE. Et bien, Taylor Momsen, c'est un peu la même chose en version inversée et exponentielle. Cette fois, ce n'est pas seulement moi, dans mon coin, fou d'amour, ce sont des millions de garçons et surtout de filles, rempli de haine, qui ne pouvaient s'empêcher de confondre Taylor avec son personnage de la série GOSSIP GIRL. Comme quelques années auparavant pour Misha Barton et sa Marissa Cooper ou Shannen Doherty et sa Brenda Walsh, Taylor Momsen, via Jenny Humphrey, est devenue la tête à claque la plus insupportable de la télévision circa 2010. Les incessants dramas du personnage ont vite commencé à taper sur les nerfs des millions de fans de la série et c'est Taylor, l'actrice, qui a récolté les lauriers de la (effectivement très) chieuse Jenny.

Sauf qu'au lieu de jouer la petite actrice proprette pour désamorcer la situation explosive, comme si les dramas de la fiction avaient des fonds de vérité, la jeune actrice en rajoute des caisses. Cette fois IRL. Elle s'habille au quotidien comme une actrice porno sortant toute juste de sa partouse hebdomadaire. Elle se barde le visage des stocks conjoints de maquillage inutilisés de Ziggy Stardust et de Kiss. Elle joue dans un groupe de rock dont les musiciens pourraient tous être son père. Elle prend un malin plaisir à montrer ses seins en concert. Elle se déclare amoureuse des vibromasseurs, prétend avoir couché avec un prêtre et affirme fièrement avoir mis le feu aux couilles de son chien. A toute fin utile, rappelons juste que la jeune fille est mineure.

Clairement, celle qui jouait la petite Cindy Lou dans LE GRINCH il y a 10 ans, aimerait bien se classer dans la deuxième catégorie d'enfants stars, histoire de bien montrer qu'elle est une vraie déglingo dont les parents, obsédée par la gloire et la célébrité, auraient ruiné à jamais l'équilibre mentale.

Sauf que...

Tout ça est un peu trop évident. Tout ça est un peu trop "marketé". Taylor Momsen a une "rebelle attitude" un peu trop réfléchie.

D'abord parce que son look pourrait être celui d'à peu près n'importe quelle adolescent se cherchant une identité. Je suis passé par là. Vous êtes passé par là. (A peu près) tout le monde est passé par là. A 16-17 ans, on se cherche. On veut appartenir à un groupe, à une communauté. Je portais des baggy en 1994 ce qui me faisait ressembler à un extra-terrestre dans mon lycée de province. D'autres déchiraient leurs jeans, ne se lavaient plus les cheveux et portaient des chemise en flanelles un peu pourrie pour ressembler à Kurt Cobain. Chacun avait son truc. C'est ce qu'on appelle l'adolescence et, clairement, Taylor Momsen est une adolescente - même si elle refuse de l'admettre (en interview).

Ensuite parce que les vrais déglingos ont une spontanéité dans la débauche qu'elle n'a absolument pas. Britney se fait raser le crâne pendant un coup de folie ou se fait filmer complètement bourrée et droguée faisant par la même occasion péter les vues sur YouTube. Lindsay Lohan, elle, passe son temps en cure de réhab et au tribunal ou se fait virer des tournages. Et pour prendre exemple sur une fille du même âge, Miley Cyrus mutliplie les écarts de conduite et autres dérapages (pas vraiment) contrôlés en direct sur YouTube. Des trucs qui feraient passer la jeune Taylor pour une enfant de coeur.

Voilà où se trouve la zone grise des enfants stars. Taylor Momsen n'est pas une déglingos mais tente de s'en donner les airs, ce qui, au final, la fait passer, grande prêtresse de son image médiatique, pour une "intello" de la première catégorie citée ci-dessus. OK, cette ambiguïté dans votre image provoque immanquablement la moquerie. Mais est-ce réellement important tant qu'on parle de vous, que vos disques se vendent et que tout le monde continue à regarder votre série ? En cela, la jeune fille rejoint dans la zone grise une certaine Christina Aguilera.

En 2002, alors que Britney Spears continue à surfer sur son image bubblegum de girl-next-door et chante "I'm Not a Girl, Not Yet a Woman", Christina Aguilera, son ancienne camarade du Mickey Mouse Club, lâche tout et balance LE CLIP de DIRRTY, sorte de summum de trashitude white-trash dans lequel elle s'affiche dans des positions ultra-suggestives en petite culotte rouge marquée d'un X déclamant des trucs comme "Wanna get rowdy / Gonna get a little unruly / Get it fired up in a hurry / Wanna get dirrty". Le décalage avec le clip gentiment mignon de "Genie In The Bottle" est très brutal. Les ligues de vertu crient au scandale. Christina passe pour une traînée et une vraie déglingo prête à arpenter les trottoirs d'Hollywood Blvd en quête de clients. Encore aujourd'hui, Christina, via ses clips ultra-sexuels, dégage une image un peu sulfureuse. Mais entre les deux ex-concurrentes Britney et Christina, qui a divorcé deux fois ? Qui est devenue alcoolique ? Qui a fait une dépression nerveuse plus médiatisée que la mort de Michael Jackson ?

Christina Aguilera n'est pas une icône pop du même calibre que Britney. Mais Christina Aguilera vend tout de même beaucoup de disques, fait des films et se maintient à un niveau relativement constant de notoriété depuis ses débuts de chanteuse en 1999. C'est con à dire mais c'est assez rare en pop music. Surtout, Christina Aguilera a une vie privée des plus calmes. Elle est mariée depuis 2005, maman plutôt accomplie et ne fait jamais de vagues en dehors de ses clips. Récemment, quand des photos volées d'elle dénudée se retrouvent sur le net, ce ne sont pas des trucs porno-soft pour pédophiles amateurs de starlettes comme celles de Vanessa Hudgens, Cassie, Rihanna ou Miley Cyrus. Non. Ce sont des photos d'essayage de costumes. C'est du nu, certes, mais du nu "pro". Pas du nu "pré ou post-coït".

C'est dans cette zone que vient se poser tranquillement Taylor Momsen. Petite princesse névrosée du mascara et du blush, elle voudrait ainsi nous faire croire qu'elle est la Courtney Love du nouveau millénaire. Mais, à l'heure où Demi Lovato, 18 ans, qui exposait il y a encore quelques mois son anneau de pureté au bras de son petit-ami Joe Jonas, est désormais officiellement en dépression nerveuse, Taylor Momsen, elle, fait une tournée mondiale, semble en pleine santé et assez éloignée du monde de débauche de ses congénères. Donc, désolé, blondinette aux yeux noirs, mais tu n'es pas une déglingo ! Tu montres tes seins pas légaux mais tu n'es pas Courtney. Tu es Christina ! J'ai juste envie de dire : GOOD FOR YOU !


4 commentaires:

  1. Elle n'est ni Courtney, ni Christina. En fait, elle a plutôt un côté Cherie Currie, je dirais.

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  2. Je suis d'accord sur le côté Cherie Currie. Mais Cherie Currie n'a été une "star" qu'à peine 2 ans, avant de tout abandonner. Autant du point du vue du physique, de la musique, du style, de l'attitude, ça se rapproche, autant les parcours (carrières) sont assez différents je trouve.
    A mon avis, avec les interviews que j'ai vu et lu d'elle, elle va finir comme une sorte de Christina Aguilera version rock... ;) (mais je peux me tromper)

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  3. Je n'arrive pas à avoir d'avis tranché sur cette jeune fille, en fait elle m'indiffère; je vois juste une ado qui fera tout et n'importe quoi pour se faire remarquer.

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  4. c'est assez vrai, son côté rebelle fait très marketing (faut bien viré l'image de Jenny) mais j'adore la musique de The Pretty Reckless (moins les clips et toutes ces conneries mais la musique, j'adore)

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