01 février 2011

Notebook Song #6 : Like A Prayer

Pour les moins de 20 ans, je vais peut-être utiliser des mots qui vont vous être inconnus mais restez quand même. Je promets d'être (un peu) moins chiant que votre prof d'histoire. Je vais vous raconter le monde merveilleux des années 80, un monde qui ressemble à peu près au monde d'aujourd'hui sauf que tout le monde était habillé comme des hipsters (mais ne le savait pas) et que David Guetta était trois et s'appelait Stock Aitken & Waterman.

Les années 80 étaient une époque où, pour écouter de la musique, il fallait être prêt à faire de la muscu : Les chaînes Hi-Fi pesait le poids de Rick Ross et de toutes ses chaînes en or, les baladeurs celui de Rihanna toute nue et les radio K7 celui de 50 Cent après une heure de muscu. Une époque sans ordinateur (personnel) qui ignorait encore les mots MP3, téléchargement, iTunes, rapidshare, megaupload, blog mais où les mots 45 tours, 33 tours valaient leur pesant de cacahuètes dans le vocabulaire jeun's.

Une époque où vous deviez vous déplacer à l'hypermarché de votre ZA locale pour acquérir en 45T le dernier tube de Kylie Minogue, tube que vous achetiez un peu plus de 15 francs (à peu près 2,5 euros!) - à moins que votre maman et papa ne vous gâtent en argent de poche et là, vous pouviez vous acheter l'album entier en 33T à près de 70 francs (11 euros).

Mais si vous refusiez de donner votre précieux argent à ces sales vautours des maisons de disques, vous décidiez d'adorer les dieux BASF ou TDK comme on adore aujourd'hui le dieu MP3. Vous êtes alors un adepte de la K7 et pour contourner le système mercantile, vous "piratez" vos chansons préférées... à la radio. Vous êtes le cauchemar des maisons de disques (et oui, déjà !). Branché en continu sur NRJ, votre radio-K7 était alors en permanence à portée de main, une K7 vierge prête dans le lecteur, pour pouvoir vous précipiter sur les boutons Play et Rec et ainsi saisir LE tube qui manquait à votre collection.

Au gré du temps, vous aviez alors les moyens de constituer une petite merveille de "k7othèque" et d'être l'heureux possesseur des meilleures compilations pop de l'histoire de la musique, une collection digne des "Now That's What I Call Music". Vous deveniez, dans le confinement de votre chambre d'adolescent aux couleurs des posters de Tom Cruise, New Kids On The Block et Jason Donovan, le maître des playlists. Spotify, Twitter et les blogs n'existant pas encore, vous étiez évidemment le seul à le savoir mais peu importe : chaque morceau pop saisi dans toute sa grandeur sur K7, sans pub ou blah blah d'animateur à la fin, relevait du miracle.

J'ai une belle collection de 45 Tours chez moi. J'ai toujours acheté beaucoup de disques - même très jeune. Mais ça ne me suffisait pas. J'ai donc enregistré beaucoup de ces K7. Beaucoup. Le nombre de chansons pop qui y sont passées est donc incalculable. Mais pour une raison que j'ignore, je me rappelle avec une acuité assez flippante le moment où j'ai réussi à saisir LIKE A PRAYER de Madonna sur K7. J'avais 10 ans et ça m'a mis dans un tel état d'excitation que je me souviens davantage de ce moment que de celui où j'ai enfin réussi à me procurer le ninja blanc en figurine GI JOE. Ça vous donne un peu le niveau d'intensité du moment (les garçons, au moins, comprendront...).

Cette chanson, qui a fait les beaux jours du carnet de notes, a à jamais (grand mot vu l'usure accéléré des bandes) été gravé sur K7 ce matin là et est donc à jamais associé à ce moment. C'est ça la force d'une chanson pop.




6 commentaires:

  1. Vu que tu es un peu plus jeune que moi, je ne sais pas si tu as acheté l'album au moment où il est sorti (ou après) mais lors de sa sortie, la cassette de Like a prayer était imprégnée d'un parfum spécial. 20 ans après : elle sent encore !!! (et sinon vive TDK tout ça tout ça ;-))

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  2. J'ai un peu honte mais le seul album de Madonna que j'ai acheté, c'est Erotica ;) J'avais une cassette enregistrée à partir du CD de Immaculate Collection et je me suis toujours contenté de ça (et des enregistrements à la radio évidemment...)
    Mais grâce à toi et à ton post sur Dear Jessie, je suis en train de me faire sa discographie des années 80 sur Spotify et je pense que je vais tout me mettre sur l'iPod (comme je l'ai fait récemment avec Cindy Lauper)

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  3. En lisant ton post, je regrette d'avoir jeté toutes mes cassettes de l'époque enregistrées à la radio. Mais soyons honnêtes, elles seraient totalement inécoutables de toute façon. Le 45T de "Like a prayer" a été un des premiers que j'ai achetés (en vérité, le premier, c'était "Nuit de folie" de Début de Soirée, je sais c'est pas très glorieux). Je me rappelle l'avoir écouté en boucle, chose que je fais très rarement. Haha, lire ces posts nostalgiques, ça nous renvoie à nos propres souvenirs, c'est ça qui est bien ;)

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  4. Ah les K7 TDK et BASF, c'est toute mon adolescence résumée ! :-)

    Le seul hic, c'est que je n'ai plus que mon baladeur Aiwa pour les écouter. Il a pas intérêt à me lâcher celui-là. Bon, en même temps, je ne l'ai pas utilisé depuis au moins dix ans...

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  5. J'étais pauvre quand j'étais enfant (je le suis toujours un peu) alors j'achetais rarement des 45 tours. Par contre like a prayer j'ai eu.
    Les mixtapes enregistrées à la radio, c'était folklorique. A base de bouts de jingles, d'annonces. Je regrette de plus les avoir.

    LPA

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  6. Les K7 ! Merde, j'avais presque oublié la galère de l'enregistrement. Elles ont du toutes finir à la poubelle. Je me souviens que l'un des postes sur lequel j'enregistrais ne fonctionnait plus bien, j'étais obligé de faire tourner les "petits crochets" des K7 avec un cure-dent... purée ce que le temps passe...

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