09 mai 2011

Mixtape #4 : Sweet Sad Feeling


Est-ce qu'il faut vraiment que ça m'arrive ? Les arbres se remplument et mon coeur lâche. Ça faisait longtemps. Vraiment très longtemps.

Je ne me laisse jamais avoir par les jolis yeux, les visages symétriques, les corps minces ou voluptueux, ce qui est censé rendre une personne "belle" dans un monde de papier glacé, ce qui est censé rendre mon coeur tout mou. Je les regarde, ça m'intéresse (forcément) mais ils ne représentent qu'une petite partie de l'équation. Ces "jolies filles", j'en croise (comme tout le monde) des centaines par jour et j'en fais pas tout un plat. Je ne crois pas au coup de foudre. L'équation serait plus facile à résoudre dans ces cas-là et mon coeur lâcherait plus souvent. A 15 ans, j'avais envie d'y croire mais à 30 ça deviendrait franchement pathétique. (Déjà, là...) La beauté n'est pas une question de visage symétrique...

Ce qui compte, c'est la vie intérieure, la façon de penser, la façon de parler, ces petites mimiques, ces regards, ces gestes qui font une personne. Ce qui compte, ce sont toutes ces choses, petites et grandes, qui vous font penser, comme ça, rapidement ou non, que cette fille, en face de vous, est différente des autres. A ce moment là, ce n'est pas vos yeux ou vos couilles qui ressentent, c'est votre coeur et votre cerveau. A ce moment là (et après), c'est à eux que je donne mon entière confiance. Il n'y a qu'eux qui la mérite. Les autres sont des lâches seulement intéressés par le plaisir immédiat et par se barrer après. J'en ai rien à foutre du plaisir immédiat. Je ne veux pas me barrer après. Ça n'a aucun intérêt.

Je veux les gestes. Je veux ces façons bizarres de tordre sa bouche ou de se mordre les lèvres. Je veux toutes ces façons différentes de se passer la main dans les cheveux. Je veux les regards gênés. Je veux les regards curieux. Je veux les regards joyeux et les regards tristes. Je veux les conversations absurdes et sans but. Je veux les conversations passionnantes. Je veux les anecdotes, les leçons de vie. Je veux les peines, les bonheurs, petits et grands. Je veux tout ce qui rend quelqu'un unique. Vraiment unique.

Je veux quelque chose de rare - ce qui, je le sais, me prive de beaucoup d'expérience. Au cinéma, je tente d'en vivre un maximum en voyant le plus de choses possible pour ne pas rater le film qui emportera mon coeur. Mais le cinéma est une expérience solitaire. Je me fiche de savoir ce que pense les autres. Ça m'intéresse mais il n'y a que mes émotions qui comptent.

Là, il n'y a pas que moi. En face, il y a quelqu'un. De réel. Pas Natalie Portman. Pas Zooey Deschanel. Quelqu'un avec une vie intérieure tellement dense, tellement magique que tous les fantasmes de cinéma qui ont un jour inondés vos yeux et votre coeur paraissent tout d'un coup bien fades. En face, il y a quelqu'un que j'avais imaginé, construit, années par années, dans mes rêves. J'imaginais ces yeux, cette bouche, cette façon de passer sa main dans ses cheveux. J'imaginais ce grand coeur, cette passion. J'imaginais ces petits trucs absurdes mais tellement craquants qui rendent les personnes à ce point unique. J'imaginais aussi ce sourire, ces manières gentiment spontanées, ce regard passant en un clin d'oeil d'une enivrante malice à une tendre mélancolie.

C'est tellement cliché de tomber amoureux au printemps. On se croirait dans un documentaire animalier.

Mais peu importe. En été, en hiver, en automne ou au printemps, c'est du pareil au même. Mon coeur fait boom une première fois et s'emballe en espérant que ce doux sentiment qui remplit ma tête ne soit pas totalement univoque. A ce moment là, il pourrait durer des années. Il pourrait durer toute une vie. Ce sentiment est si doux, si enivrant, si entêtant que je m'en suis (presque) toujours contenté. Il paraît que je suis amoureux de l'amour. C'est vrai : je le suis.

Mais cette fois c'est différent. Car elle a beau s'être construite dans mes rêves, le jour où j'ai découvert sa vie intérieure elle en est sortie. Pour de bon. Le sentiment est devenu réel. Il n'existe plus que dans ma tête.

La réalité a ce défaut qu'elle est profondément angoissante. La fiction est plus douce. Ça me rend triste mais je ne veux plus me laisser berner. C'est pour mon bien. Je n'ai plus 15 ans. Je veux le vivre, je veux l'affronter, je veux regarder ce sentiment en face - aussi douloureux soit-il au final. Je veux juste le partager. Parce qu'il est beau. Mais surtout parce qu'elle est belle. Pas parce qu'elle est belle sur papier glacé. Parce qu'elle est belle, tout simplement.

Elle me manque et ces chansons sont pour elle, en attendant de croiser son regard à nouveau et l'entendre me raconter les choses qui traversent sa tête et son coeur...

1. Johann Johannsson - And In The Endless Pause There Came The Sound Of Bees (Theme)
2. Titiyo - Longing For Lullabies
3. Ludovico Einaudi - Fuori Dal Mondo
4. Aimee Mann - Wise Up
5. Kelli Ali - The Kiss
6. Twin Sister - Lady Daydream (Blackbird Remix)
7. Air - Cherry Blossom Girl
8. George Delerue - Une Petite île
9. Dear Euphoria - Something Great
10. Ludovico Einaudi - Dietro Casa
11. Eisley - Ambulance
12. Sigur Ros - Samskeyti (Accoustic)
13. Thom & Nackt - Where I End And I Begin
14. Vangelis - La Petite Fille de la Mer


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