05 janvier 2015

Mes albums préférés de 2014

On poursuit la rétro 2014 avec mes 10 albums préférés. Je suis pas sûr d'avoir jamais fait un top aussi varié en genre. Tant mieux. Les avantages de vieillir. J'espère que vous aimerez et que, peut-être, vous découvrirez de nouvelles choses à écouter dans les prochains mois.



1. Haerts
J'avais été complètement envouté, dès la première écoute du premier EP, par la pop élégante de Haerts. J'attendais l'album avec une impatience énorme et j'ai vraiment pas été déçu. Porté par une voix qui rappelle Stevie Nicks, un sens des mélodies qui ramène à des groupes comme les Bangles et des arrangements d'une mélancolie "à la Cocteau Twins", le premier album de Haerts arrive à me plonger dans une certaine nostalgie de la fin 80's/début 90's, époque où je découvrais vraiment ce que c'était la pop-music. A croire que je ne m'en suis jamais vraiment remis.  [Ecouter sur Spotify]


2. Max Richter - The Leftovers
Quand vous arrivez au bout de la première saison de la série The Leftovers, vous êtes soudain submerger par la tristesse. Est-ce du aux personnages, aux situations ? Oui. Très certainement. Mais c'est la musique de Max Richter qui fait le lien. Et c'est vite confirmé quand vous l'écoutez sans les images. Depuis Twin Peaks ou Lost, rarement musique de série télé aura été aussi belle, intense et surtout aussi triste. Ecouter le titre "Doba Nobis Pacem 1", c'est comme se prendre l'ensemble de la tristesse du monde sur les épaules. [Ecouter sur Spotify]


3. Röyksopp & Robyn - Do It Again
L'annonce-suprise au début de l'année d'une collaboration entre Röyksopp & Robyn a fait mouiller tous les fans de scandipop de la planète. Car la réunion du duo norvégien et de la chanteuse suédoise avait déjà fait des miracles il y a cinq ans sur, à mon avis, le meilleur titre de pop-music des années 2000, The Girl & The Robot. Et ils n'ont pas déçu. Entre dance frénétique et puissante mélancolie, les trois scandinaves ont donc remis ça avec ce EP tantôt sensible ("Every Little Thing") tantôt brutal ("Sayit") mais toujours hanté par une émotion toute électronique - le tout accompagné de clips sombres et désenchantés et de prestations scéniques toujours très impressionnantes. Ce disque, c'est la quintessence de la pop-music car il est fait pour ceux qui aiment pleurer sur le dancefloor. [Ecouter sur Spotify]


4. Lykke Li - I Never Learn
Avec un son moins électro, moins foutraque, la suédoise Lykke Li s'est, à mon avis, vraiment trouvé cette année avec l'album "I Never Learn". C'est comme si sa voix grave et hantée avait véritablement trouvé le son qui lui sciait le mieux, des sons amples, larges qui peuvent rappeler Phil Spector. Fini la synth-pop un peu évanescente des débuts. Bienvenue aux grandes mélodies envoutantes de ballades qui vous transpercent le coeur dès la première note, à l'image du sublime "Never Gonna Love Again". Sombre, lumineux, ample, c'est comme si la scandipop rencontrait le rock progressif californien. Magique. [Ecouter sur Spotify]


5. Electric Youth - Innerworld
Il en aura fallu du temps. Trois ans entre le moment où le monde a découvert la chanson "A Real Hero" dans le film Drive et la sortie de l'album de ce duo canadien. Ils se connaissent et forment un couple depuis l'école primaire et, ensemble, font la plus élégante et mélodique synth-pop depuis les grands moments de Yazoo et Ultravox. Electric Youth a beau avoir grandi les pieds dans la neige de l'hiver canadien, ils font une musique qui donnent envie de remonter une avenue californienne dans un cabriolet réfléchissant des néons fluos sur son pare-brise. Délicatement nostalgique et discrètement moderne. [Ecouter sur Spotify]


6. Hello Saferide - The Fox, The Hunter & Hello Saferide
La Suède est connu pour ses mélodies pop et ses synthés mélancoliques, ceux de Robyn, de Kleerup ou The Sound of Arrows. Mais la Suède, c'est aussi des chanteuses un peu douce-amères capables de poser leurs entêtantes mélodies sur une autre chose. Mia Hirasawa (que j'ai sur-écoutés en 2007), par exemple, est de celles-là. Et sur le même label, Razzia Records, il y a aussi Hello Saferide qui inonde la Scandinavie de sa twee-pop depuis 2005. Cette année, elle sort (un peu) de son carcan pour un album un peu barré, plus éléctronique et bourré de ces mélodies entêtantes et un peu mélancoliques propres aux artistes suédois. A l'image des chansons "I Forgot About Songs", "I Was Jesus" ou "Berlin". [Ecouter sur Spotify]


7. Tony Braxton & Babyface - Love, Marriage & Divorce
Est-ce de la nostalgie ? Peut-être. Dans les années 90, j'ai écouté et écouté et écouté Babyface et Toni Braxton. Ensemble, ils ont été à l'origine de quelques unes des plus grandes chansons R&B de la décennie. Des chansons comme "You're makin me high" ou "Breathe Again". Mais cette époque est loin. Ils sont devenus tous les deux un peu ringards à force d'une incapacité à se renouveler. Mais cette année, ils sont revenus, avec un album concept, sur l'amour, le mariage et le divorce. Pas super original mais la magie est là. Elle opère. Les voix n'ont pas changé. Les mélodies sont d'une efficacité redoutable. La production est sirupeuse. Pas du tout dans l'ère du temps mais redoutable pour quiconque a déjà pleuré en écoutant une chanson de l'un des deux. Et vous l'avez compris : je suis de ceux-là. [Ecouter sur Spotify]


8. The Jezabels - The Brink
Déjà fortement amateur de la power pop des australiens de Jezabels depuis leur premiers EP en 2009 (Merci Vanessa!), il m'a pourtant fallu attendre ce deuxième album pour complètement rentrer dans leur univers. A l'heure où le genre "groupe à guitare qui fait des mélodies à se damner" (les Coldplay ou Snow Patrol, vous voyez) a plus ou moins disparu, il est ultra rafraîchissant de trouver un groupe qui n'a pas honte d'affirmer ses mélodies qui font du bien là où ça fait mal à base de grosses montées en puissance et de guitare. D'autant que The Jezabels, notamment grâce à la voix de sa chanteuse, parvient à apporter une bonne grosse dose de modernité à ce genre moribond. Jamais ça sonne comme du milles fois entendus. Et il suffit d'écouter "The Brink", le premier titre de l'album pour s'en convaincre. D'une efficacité redoutable - chaque écoute devenant plus intense que la précédente. [Ecouter sur Spotify]


9. Kyla La Grange - Cut Your Teeth
Est-ce qu'il faut s'appeler Lady Gaga, Katie Perry ou Ellie Goulding pour être considéré comme une pop-star ? Le monde est plein de pop-stars. Juste que le monde ne les connaît pas forcément. A l'image de l'anglaise Kyla La Grange. Après un premier album en 2012 un peu fourre-tout, voici qu'elle est revenue cette année avec un album entièrement produit par Jakwob. Avec un son minimaliste qui ne ressemble à rien que vous connaissiez, des mélodies qui restent scotchés dans le cerveau et la douce voix de Kyla, "Cut Your Teeth" est un album pop phénoménal, frais, moderne et innovant. Malheureusement il est passé complètement inaperçu. Des chansons comme "Cut Your Teeth" ou "The Knife" sont pourtant parmi les meilleurs titres de l'année. [Ecouter sur Spotify]


10. Vince Stapes - Hell Can Wait
Je ne me retrouve pas dans le rap d'aujourd'hui. C'est la musique de mon adolescence et de ma jeune vie d'adulte. Mais à mesure que les années passent, je sens que le hip-hop s'éloigne de moi. Je ne retrouve pas l'intelligence des mots et des propos, les sons innovants qui m'avaient faits tomber amoureux de cette musique au tout début des années 90. J'ai l'impression que les égos, la bêtise et la vulgarité ont tué, à petit feu, une musique pourtant si belle. Et puis, de temps en temps, je tombe sur un artiste qui me redonne foi. Cette année, ce fut Vince Staples, un rappeur de Long Beach en Californie. Son EP Hell Can Wait est en effet un petit bijou de flow, d'innovations sonores et de lyrics intelligentes et pertinentes. Un talent brut qui, j'espère, ne sera pas dissout dans le grand bain du rap business. [Ecouter sur Spotify]


Et pour compléter ce Top 10, voici dans le désordre, six albums supplémentaires que j'ai aussi beaucoup écouté en 2014 : la pop-rock garage de Alvvays, la chanson pop française de Christine & The Queens, le rap-pop de Angel Haze (à favoriser à la fade et sans talent Iggy Azeala), la pop catchy de RACla house 90's de Kieza et les ballades enflammées de Sia.

1 commentaire:

  1. Et puis, de temps en temps, je tombe sur un artiste qui me redonne foi.

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