27 juin 2012

Le destin selon Nora Ephron



ABEL
Il y a un truc qui ne tourne pas rond chez moi. Ce n’est pas normal d’avoir ces coups de foudre à répétition.
SARAH
Ils ne sont pas à répétition. Au final, ça t’est arrivé combien de fois ? Deux ? Trois fois ?
ABEL
Oui, mais à chaque fois je me suis vautré. Ce n’est jamais la bonne...
ZOE
Tu te rends compte de ce que tu dis ? T’es pas bien! "Nuits Blanches à Seattle", t’es au courant que c’est du cinéma et que ça n’existe pas dans la vraie vie ? Et puis merde, qu’est-ce qui se passe après ? Génial. Tom Hanks et Meg Ryan sur l’Empire State Building se rencontrent pour la première fois. THE END. Qu’est-ce qui te fait croire qu’ensuite ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ? Si ça se trouve, ils ont eu un ou deux rencards et se sont aperçus qu’ils se tapaient sur les nerfs et qu’ils n’avaient rien à faire ensemble!


C'est un extrait du scénario que j'essaye de vendre en ce moment. Je ne raconterais pas exactement de quoi il parle. Ca ne servirait à rien. Mais je tenais à retranscrire cet extrait ici. Il représente en effet un moment important dans ma vie, un moment qui a forgé qui je suis. Ce moment, c'est la première fois où j'ai vu Nuits Blanches à Seattle. Dans une vie, ce genre de moments est rare, vraiment rare. Découvrir un film qui parle à tout votre être. Ces quinze dernières années, ce moment a été dans un coin de ma tête et de mon coeur à chaque minute.

Si ce moment a été possible, c'est grâce à Nora Ephron, la réalisatrice et scénariste du film.

Mais en voyant les tweets défiler ce matin dans ma timeline, j'ai eu un énorme pincement au coeur. Un puissant sentiment de mélancolie s'est emparé de moi. J'ai eu envie de pleurer. Vraiment. Ca ne m'arrive jamais quand des personnalités meurent. Je peux être touché, attristé mais jamais ému au point d'avoir envie de pleurer. Voilà... Je découvrais par l'intermédiaire de dizaines de comédiens, acteurs et réalisateurs (de Jonah Hill à Judd Apatow) que Nora Ephron venait de décéder à 71 ans.

Nora Ephron, comme Cameron Crowe, Diablo Cody, James L. Brooks, Tina Fey ou Kevin Williamson, font partie de mes idoles, les gens qui m'ont donné envie d'écrire, de raconter des histoires. Vous en avez sûrement vous aussi, ces personnes qui vous inspirent, vous donnent envie d'être meilleur pour pouvoir espérer un jour les égaler.

Bien sûr, je n'aime pas tout ce qu'elle a fait (Ma Sorcière Bien-Aimée...). Je suis même loin d'avoir tout vu. Mais j'ai vu Quand Harry rencontre Sally, Vous avez un message, Nuits Blanches à Seattle, et ça m'a suffit.

Je devais avoir 16 ou 17 ans quand j'ai vu Nuits Blanches à Seattle pour la première fois. C'était un samedi soir. J'étais seul à la maison. J'ai mis la VHS d'un enregistrement télé. Ce qui s'est passé, ce soir-là, dans ma tête allait bouleverser ma vie. Enfin, je crois que c'est ça. Comment être sûr ? Ce soir-là, je crois que j'ai compris un peu mieux qui j'étais, comment le monde s'organisait dans mon cerveau. Tout cela grâce à (à cause de) Annie Reed, le personnage interprété par Meg Ryan.

Annie Reed, encore aujourd'hui, symbolise tout ce que je suis aujourd'hui. Comment je vois le monde, les relations entre individus. Elle est amoureuse par nature, pas parce que ses hormones lui ordonnent, pas parce que la société lui impose, juste parce que le sentiment est beau. Annie Reed est capable de tomber amoureuse d'un fantasme, d'une idée, de mots. Juste ça. Elle est amoureuse de l'Amour. Elle croit à l'âme-soeur, au destin.

"Destiny is something we've invented because we can't stand the fact that everything that happens is accidental"

Je ne suis pas sûr d'être d'accord avec ça. Ou si, je le suis. Ou pas. Je sais pas. C'est mon problème, en fait. Celui qui hante l'ensemble de mon scénario (et des deux autres). Je suis obsédé par cette question auquel je suis incapable de répondre. J'aimerais bien pouvoir mais je ne peux pas. Parfois, j'ai l'impression que ça me gâche la vie : préférer ne pas agir, garder tous ces sentiments dans ma tête pour conserver une esquisse d'idéal et ne jamais être déçu, ne jamais avoir à affronter l'idée d'un destin qui n'existerait pas.

"That’s your problem! You don’t want to be in love. You want to be in love in a movie."

Est-ce que quelqu'un sur cette Terre nous est destiné ? Quelqu'un que l'on puisse rencontrer pour la première fois, le soir de la Saint Valentin, au sommet de l'Empire State Building sur la seule foie de mots plus touchants que les autres ? Quelqu'un qui pourrait nous citer l'ensemble de nos petites mimiques et manies le soir du Nouvel An au milieu d'une foule d'inconnus ? Quelqu'un que l'on pourrait apprendre à découvrir, dont on pourrait tomber amoureux, en discutant des heures durant par ordinateur interposé sans jamais s'être vu ?

Nora Ephron était peut-être aussi obsédée par cette question que je le suis. Evidemment, elle n'était pas la seule. Evidemment, je ne suis pas le seul. Mais c'était largement suffisant pour qu'on se retrouve tous les deux, un samedi soir, aux alentours de 1995 sur mon canapé. Le destin peut-être...

Nora Ephron m'a beaucoup appris. Elle m'a influencé. Elle m'a donné envie d'écrire. Elle m'a surtout appris que le destin existe.... mais à une seule condition. Il n'existe que si on le provoque.




Merci Nora. A moi de jouer maintenant...


14 juin 2012

Quelques enseignements de la photo des 100 ans de Paramount


Pour fêter les 100 ans du studio Paramount, le magazine Vanity Fair a réuni 116 des plus grands stars vivantes ayant travaillé pour le studio. Un studio que j'ai toujours plus adoré que les autres. J'adore la Columbia des années 30. J'adore la Fox des années 90 et début 2000. Mais, sur la durée, Paramount a aligné un line-up absolument incroyable, notamment pendant les années 70 (du Parrain à Rosemary's Baby en passant par Chinatown) et années 80 (de Top Gun au Flic de Beverly Hills en passant par Flashdance et Indiana Jones).

La monumentale photo est un plaisir à disséquer et à analyser. C'est comme cette photo de classe de 4e où vous pouviez voir les couples naissants,  les couples finissants, les amitiés et autres conflits régissant la vie quotidienne de la cour de recrée. Cette photo, c'est la même chose mais en beaucoup plus glamour, en beaucoup plus photoshoppé et surtout avec beaucoup plus d'égos. Entre les emplacements stratégiques, les regroupements nostalgiques, les mises en avant opportunistes et les absences étranges, il y a en effet beaucoup, beaucoup de choses à dire sur cette photo...

D'abord, Meryl Streep bien au centre. Normal. Avec ses 17 nominations aux Oscars, c'est un peu la reine-mère d'Hollywood.

Mais Natalie Portman est juste derrière, dans le même axe... Devinez ce que ça veut dire.

Jennifer Beals semble ne pas vieillir. La même qu'en 1982 dans Flashdance.

Molly Ringwald et Jon 'Duckie' Cryer sont tellement mignons... (parce que, franchement, j'arriverais jamais à comprendre comment ces deux-là peuvent encore se parler après toutes les vacheries qu'elle a pu dire sur lui) 

Et vous avez vu, il y a Reitman Senior et Reitman Junior...

Et Barbara Streisand et John Travolta ont l'air toujours aussi copain comme cochon.

Félicitations aussi à Katie Featherston, héroïne de Paranormal Activity, qui doit être avoir le compte en banque le moins rempli de la photo.

Et c'est quoi ce coup marketing de mettre l'intégralité du casting de Star Trek 2, la prochaine grosse production du studio à venir pour l'été 2013. Passe peut-être Chris Pine mais Jon Cho, Zoe Zaldana, Zachary Quinto ? Karl Urban, vraiment ?

Parce que, pendant ce temps-là, il manque Tom Hanks dont le Forrest Gump a offert six Oscars au studio et un succès colossal au box-office mondial.

Et il y a bien James Caan, Robert De Niro et Andy Garcia pour représenter les trois Parrain. Mais Al Pacino, le seul à avoir fait les trois ? Bon, allez, peut-être que Tom et Al n'étaient pas dispos.

Mais Lindsay Lohan, qui a marqué le studio avec Mean Girls, n'était pas dispo non plus... Ou alors personne ne voulait d'elle ? Non, pas possible. Vraiment ?

Et vous avez remarqué les tronches de Simon Pegg et Robert De Niro... Ils ont l'air d'être vachement content d'être là. Not.

Quant à Rosie Huntington-Weathley, dont le seul fait d'armes pour le studio, a été de courir en talons aiguilles au milieu d'une apocalypse robotisée dans Transformers 3, quelqu'un semble vouloir se la taper chez Paramount. Ou alors, c'est déjà fait et elle est là en échange de bons procédés.

D'ailleurs, quelqu'un aimerait sûrement bien aussi se taper Julianne Hough parce que, à part le remake de Footloose, elle a pas fait grand chose. Et en parlant de Footloose, où est Kevin Bacon ?

Et faut-il vraiment mentionner Paula Patton (qui, je vous le rappelle, à un second rôle dans Mission Impossible 5) et Tyrese Gibson (qui était dans Transformers, genre 10 minutes) ? Décidément, les succès de Transformers 3 et Mission Impossible 4, l'année dernière, ont vraiment fait bander les cols blancs du studio.

(et sinon, vous pensez que Shia LaBeouf et Megan Fox se sont dit bonjour ?)

Paul Rudd et Amy 'queen of all emo' Heckerling sont bien là pour Clueless. Mais où est Alicia Silverstone ? Elle était occupée à chercher le prochain nom bizarre à donner à un gosse ?

Mais parlons plutôt des délicieux Ryan O'Neal et Ali MacGraw. Car il faut que je vous avoue quelque chose : mon esprit malade, complètement submergé par les incalculables séances de Love Story à une certaine période de ma vie, était persuadé que Ali MacGraw était décédée. Je sais : c'est mal ! Mais au moins, cette photo a été l'occasion de la résusciter. Une bonne nouvelle, en sorte.

(d'ailleurs, vous pensez que Ali McGraw et Robert Evans se sont dit bonjour ?)

Il y a un truc marrant aussi avec la présence de Ernest Borgnine. Pour la petite anecdote, l'acteur de 95 ans (!) était le choix de Paramount pour jouer le rôle du Parrain à la place de Marlon Brando qui était le choix de Coppola. Le voir sur cette photo, compte tenu du fait que ses films avec la Paramount sont loin d'être mémorables, est donc une sorte de petit doigt d'honneur du studio à Coppola... qui n'est pas là !

Pour continuer dans le registre des mecs qui font plaisir à voir : Kirk Douglas, 95 ans, Mickey Rooney, 91 ans, et Jerry Lewis, 86 ans qui semble toujours autant se marrer.

Et même si Eva Marie Saint, 87 ans, n'a tourné qu'un seul tout petit film mineur pour la Paramount, ça fait quand même plaisir de la voir. Les légendes ne sont plus si nombreuses et ils ont leur place dans ce genre d'hommages historiques.

(et sinon, vous pensez que Antonio 'Puss In Boots' Banderas a fait du chantage pour que Mélanie soit aussi sur la photo, malgré un seul petit film que tout le monde a oublié ?)

C'est cool aussi de voir Bud Cort dont le visage adolescent est ancré à jamais dans la pop culture grâce à Harold & Maude mais beaucoup moins son visage d'adulte sexagénaire.

Mais c'est un peu triste de voir Chong sans Cheech...

Et Felicity Jones est vraiment trop craquante avec sa pause de petite fille polie et sa robe à col claudine.

Franchement, George Clooney et Julianne Moore devraient faire un film ensemble un de ces jours. Les voir côte à côte fait sonner cette phrase comme une évidence.

J'aurais vraiment aimer voir Debra Winger (Terms of Endearment, Officier et Gentleman) sur la photo  - à côté de Shirley MacLaine, ça aurait eu de la gueule.

Au fait, Tom Cruise... Le mec a rapporté des centaines de milliards de dollars au studio avec Top Gun, Mission Impossible, Jours de Tonnerre, La Firme, Vanilla Sky, Collateral, La Guerre des Mondes ou Tropic Thunder mais c'est à peine si on le voit, caché derrière JJ Abrams.

Eddie Murphy, lui, qui a aussi rapporté des fortunes au studio (Le Flic de Beverly Hills, 48 heures, Un Prince à New York, Dreamgirls, Shrek etc.) mais en a fait aussi perdre beaucoup (A thousand words, Norbit, Imagine That, Harlem Nights, Vampire in Brooklyn etc.) est assis à côté du boss de Viacom, les jambes bien écartées. INJUSTICE !

Et aussi Justin Bieber prouve encore une fois que c'est un petit con... (hey, les mecs, regardez, avec une main !)


Allez, à dans 50 ans, quand Meryl Streep sera morte et que Natalie Portman aura pris sa place !

25 avril 2012

La Playlist Infinie



Question musique, sur ce blog, j'ai un peu (trop) tendance à parler que de vieux trucs. Il suffit de voir mes playlists Spotify : slow des années 80, rock alternatif des années 90, chansons de films des années 80, eurodance des années 90. Je suis un peu en boucle.

Pourtant, une des premières rubriques "récurrentes" de ce blog était consacrée à la nouveauté musicale. Je l'avais intitulée "La Playlist Infinie", en hommage au film du même nom avec Nick & Norah. L'idée était alors de parler de tous ces nouveaux artistes, de ces premiers albums, de faire découvrir des choses qui me semblaient encore peu connues voire pas du tout. Comme si  la musique ne s'arrêtait jamais. Comme si tous ces nouvelles chansons, clips, artistes formaient une playlist sans fin. Pensez-en ce que vous voulez mais je suis assez fier d'avoir été un des tous premiers blogs français à parler des québécois Coeur de Pirate et La Patère Rose. J'ai aussi fait une de mes meilleures audiences avec mes quelques lignes sur Mac Miller, il y a deux ans. La preuve qu'on était pas tant que ça à en parler.

Mais je ne parlais plus vraiment de ces nouveautés. Et c'était bien stupide parce que ça ne reflétait pas du tout ce qui se passait dans mon iPod.

Je suis un junkie de la nouveauté musicale. J'adore découvrir et trouver un nouveau groupe préféré toutes les semaines. Tout ce qu'on me recommande, j'écoute. Tout ce que je vois passé sur des blogs, j'écoute. Tout ce que mes contacts sur Spotify écoutent, j'écoute aussi. Et dans tous les genres - ou presque.

Alors je vais profiter de mon nouvel abonnement premium Spotify (meilleurs 10 euros/mois investis ever ! Je recommande - surtout si vous avez un smartphone) pour poursuivre la Playlist Infinie sous une autre forme. L'idée : faire une vraie playlist... infinie. Sur Spotify, je mettrais ainsi dans une même playlist toutes les chansons récentes que j'aime. Il y aura du rap, de la pop, du rock, des musiques de films, de l'electro, du folk et tout un tas d'autres genres inventés par la presse musicale chaque semaine. Tous les 2-3 jours, je la compléterais et je vous préviendrais via le compte Twitter du blog.

Je pense que c'est la meilleure façon de découvrir de nouveaux trucs à écouter. Vous y trouverez peut-être des choses que vous ne connaissez pas et, qui sait, votre nouveau groupe préféré (pour la semaine). Quant à moi, ça me forcera à garder une trace de tout ce que j'écoute et aime - parce qu'avec l'âge, vous savez, je perds un peu la mémoire. Et je n'ai plus le carnets de notes de mon adolescence...

Pour écouter les 24 premiers titres de la Playlist Infinie (nouvelle formule), c'est ici qu'il faut cliquer...

13 avril 2012

C'était la première fois que je voyais Titanic


Lundi 9 avril 2012. Cela faisait déjà plusieurs semaines que l'excitation montait. Lorsque les bandes annonces passaient au cinéma, je ne pouvais m'empêcher d'avoir ces petits frissons qui traversent le corps dans les grands moments d'impatience. We Bought A Zoo, le nouveau film de mon réalisateur préféré était également prévu pour le mois d'avril et l'excitation était très forte. Mais la sortie de ce film  avait quelque chose de vraiment particulier. Très particulier.

Ce film, c'est Titanic. La raison de mon impatience : je ne l'avais encore jamais vu.

J'ai beau voir 150 à 200 films par an au cinéma depuis dix ans, ce n'a pas toujours été le cas. D'abord, parce que je n'ai pas toujours été parisien. A Orléans, je vous cache pas que voir 150 films par an, c'est pas possible - ou alors il faut aller voir beaucoup de films avec Franck Dubosc. Ensuite, parce qu'en 1997, les cartes illimitées, ça n'existait pas encore. Enfin, parce que la vie fait que vous n'avez pas forcément le temps d'aller si souvent au cinéma. En ce qui concerne Titanic, c'est donc cette dernière raison que je dois blâmer.

Le 7 janvier 1998, quand le film sort au cinéma, je suis en effet en première année de prépa HEC. Passer 3h30 enfermé dans une salle de cinéma quand on tente tant bien que mal de s'organiser pour réviser ses concours blancs du samedi matin et ses colles de maths et de philo du mercredi après-midi, du lundi, mardi, jeudi et vendredi soir, c'est pas jouable. C'est possible évidemment mais c'est pas sérieux. A moins d'accepter de culpabiliser pour les quelques semaines à venir. Peu importe le phénomène. Peu importe les 20 millions d'entrées. (A vrai dire, ils auraient même eu tendance à me refroidir)

Puis les années passèrent. J'ai acheté la VHS histoire de me rattraper mais non. Pas l'envie, pas le temps. Et une sorte de fierté s'installa. "Je n'avais jamais vu Titanic". Je vous assure que ces 15 dernières années, j'en ai pas rencontré beaucoup de frères et soeurs restés "dans le noir et l'ignorance" . Bref, on se rend original comme on peut.

Mais avec la ressortie en 3D numérique de ce mercredi 4 avril 2012, cela ne pouvait plus durer. Je n'avais plus d'excuses. Je pouvais (me devais de) découvrir le film le plus vu de ce demi-siècle dans des conditions optimales. Image nettoyée et éclatante de beauté. Grand écran. Troisième rang de la magnifique salle 1 de l'UGC Ciné Cité Les Halles. Et la 3D en bonus immersif.

En me rendant au cinéma, l'excitation était énorme. Avec ma consommation parfois psychotique de films au cinéma, ce genre d'excitation a pourtant presque disparue. Même pour voir We Bought A Zoo, mon coeur ne battait pas aussi fort qu'en ce lundi 9 avril avant de rentrer dans la salle. Je pense que la dernière fois où j'avais ressenti cela, c'était ce dimanche 23 décembre 2001 où j'avais sacrifié une grasse matinée dominicale pour me lever à 8h du matin et aller voir Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de l'Anneau. Cette sensation est incomparable.

J'attendais beaucoup de cette séance parce que, quelque part, je me sentais un peu privilégié. J'étais vierge et j'allais être dépucelé. Tout le monde était déjà passé par là, quinze ans plus tôt. Pas moi. J'allais découvrir, pour la première fois et dans des conditions exceptionnelles, un film qui avait fait monter au rideau beaucoup, beaucoup de gens. Et peut-être que moi aussi, j'allais connaître cela.

Pourtant, j'étais très nerveux. Une des choses qui m'avait découragé de le regarder à la télé, en VHS ou DVD, c'était en effet ce phénomène culturel, cette impression d'avoir déjà vu le film cent fois. Et les parodies ! Quand un film marque à ce point les esprits des gens, il est inévitablement parodié, moqué, décortiqué au fil des années. Parfois, les films ne s'en remettent jamais. Ils ne ne peuvent plus être regardé sérieusement. Et dans le genre, Titanic semblait atteindre des sommets. Est-ce que j'allais exploser de rire devant le fameux "I'm the king of the world" ? Et le "I'm flying" ? Il ne faut pas oublier non plus que James Cameron a montré avec Avatar à quel point il était complètement neuneu quand il s'agissait de filmer des scènes d'amour. Le rire nerveux - ou pire, l'indifférence - étaient donc de sérieuses possibilités mais je n'en avais pas envie. Vraiment pas envie.

Je voulais être abasourdi. Je voulais les frissons, l'émotion. Je voulais sentir mon coeur battre. Je voulais surtout sentir l'humidité au coin de mes yeux. Des milliards de gens à travers le monde les avaient eu avant moi. Je les voulais aussi.

Et je les ai eu.

Je ne vais au cinéma que pour ce genre de sensations - rares. Quand votre corps se rempli d'une chaleur qui fait battre votre coeur pour immédiatement se transformer en froid glacial qui vous donne frissons et larmes au coin des yeux. Ces moments-là, ils se sont succédés à intervalle presque réguliers le temps de ces fabuleuses 3h15. Et vous savez quoi ? Un de ces moments était la scène du premier baiser, après le fameux "I'm flying".

Quand, tout autour de moi, je pouvais entendre glousser les dizaines de jeunes femmes trentenaires représentant cet après-midi-là environ 70% des spectateurs, moi, je frissonnais d'une émotion toute adolescente. Ce baiser, je l'ai vu et revu des centaines de fois dans des documentaires, parodies, extraits, clips, émissions, rétrospectives, mais là, sur l'écran de la salle 1 de l'UGC Ciné Cité Les Halles, je le voyais vraiment pour la première fois. J'avais 15 ans. Je me suis rappelé de mon premier amour, de ce que ça fait d'être amoureux inconditionnellement.

Puis j'ai pleuré - un peu - quand Rose dit, à la fin : "I don't even have a picture of him. He exists now... only in my memory." L'amour éternel, unique, celui qui dure une vie entière. C'est la seule chose qui me fasse, à coup sûr, pleurer au cinéma. C'est tout le temps la même chose : Love Story, The Notebook, Atonement ou cette fameuse dernière scène de We Bought A Zoo (J'en parlerais sûrement plus tard tant elle est wow...)

Je ne pensais vraiment pas que le film me ferait cet effet. Mais il me l'a fait. J'y pense encore. Peut-être ferais-je comme toutes ces adolescentes qui sont retournées le voir cinq, six, sept, huit fois en 1998. Peut-être. J'en ai vraiment très envie.

10 avril 2012

Madonna : Desperate Popstar


Clubbeuse entre 1983 et 1985. Marilyn peroxydée entre 1986 et 1988. Madonne italo-catho entre 1989 et 1990. Prêtresse sado-maso entre 1991 et 1993. Egérie vintage entre 1994 et 1996. Gitane émo en 1998. Cowgirl en 2000. Anti-militariste en 2003. Disco Queen entre 2005 et 2006.

Madonna n'a cessé de renouveler son look, son esthétique, de se réinventer au fil des années et des albums. C'est comme ça qu'elle s'est toujours maintenue au top malgré les jeunettes frappant à la porte. Ces réinventions personnelles, elles sont passées par des stylistes, des directeurs artistiques mais aussi, et surtout, par des producteurs qui ont façonné le son de la Madonne. Nile Rodgers pour le clubbing new-yorkais de "Like A Virgin". Shep Pettibone pour le sado-masochisme de "Erotica". Dallas Austin et Babyface pour le vintage de "Bedtime Stories". William Orbit pour l'émo de "Ray of Light". Mirwais pour "Music" et "American Life". Stuart Price pour le disco de "Confessions On The Dancefloor".

Dans sa jeunesse, elle se contentait d'aller chercher des producteurs pop déjà très en vogue (Nile Rodgers, Shep Pettibone, Dallas Austin). C'était largement suffisant pour assurer les ventes à la tonne. Mais la quarantaine franchie, à la fin des années 90, et après une période d'absence de 4 ans sans album original, la Madonne a eu l'intelligence de devenir musicalement un peu plus "edgy". Quand vous avez toute une flopée de starlettes qui se poussent au portillon pour prendre votre place, vous avez intérêt à bien montrer que vous n'êtes pas une diva vieillissante qui se contente de payer le plus gros producteur actuel à coup de millions de dollars (Mariah Carey, I look at you) mais aussi une artiste exigeante qui sait dénicher les "vrais" talents pour la sublimer elle et la pop-music.

C'est donc ce qu'elle a fait pour son retour en 1998 en dénichant William Orbit, jusque là connu essentiellement comme musicien ambient et son travail de réorchestration electronique de morceaux de musiques classiques. Et ce fut banco ! 20 millions d'albums vendus dans le monde pour "Ray Of Light". Elle n'avait pas connu tel succès depuis "True Blue" en 1986. En 2000, ce fut au tour de Mirwais, producteur français ancien membre du groupe new-wave "Taxi Girl", pour les albums "Music" et "American Life", puis, en 2005, à celui de Stuart Price, producteur multi-facettes et alors peu connu du grand public (Zoot Woman, Les Rythmes Digitales...), qui boucla "Confessions On The Dancefloor".

Et en 2008, patatra, elle fait appel aux Neptunes et à Timbaland pour façonner "Hard Candy". Retour à la case "je prends les plus gros (et chers) producteurs du moment" au lieu de petits nouveaux. Sauf que les plus gros producteurs du moment, ils ont enchaîné, avant elle, la production des albums de Justin Timberlake, Missy Elliot, Snoop Dogg, Nelly Furtado et des dizaines d'autres artistes qui ont trusté les charts mondiaux pendant plus de 10 ans. L'inspiration n'est plus vraiment là, Madge prend les restes et l'album, artistiquement et commercialement, se plante - en beauté.

Pourtant, la leçon n'a pas l'air d'avoir été retenue. Sur son dernier album en date, MDNA, on trouve le rescapé des années 90 Benny Benassi, son ancien comparse Orbit et le nabot français Martin Solveig. J'ai eu beau cherché l'originalité, je l'ai à peine trouvé - dans certains titres de William Orbit peut-être (Gang Bang, Masterpiece, Love Spent). Mais on est loin de "Ray Of Light" ou de "Music" quand Madge imposait le son pop du moment. Là, elle est à la traîne. La seule chose qu'on ressent, en écoutant l'album, c'est un mélange de "j'aurais pas déjà entendu ça quelque part" et "je réécouterais bien le dernier Lady Gaga". On sent que Madge aimerait bouffer la viande tendre et douce des jeunettes mais, il faut qu'elle se fasse une raison, elle n'a que ses doigts à mordre.

Madge choisit ses amants tout frais. Pourquoi pas ses producteurs ? En même temps, Madge n'est plus de première fraîcheur elle-même. Bouffer de la viande pleine de nerf, personne n'aime vraiment ça. Alors au lieu de s'injecter je-ne-sais-quel-produit dans les veines, pourquoi ne pas continuer d'aller chercher la jeunesse et la modernité chez les autres - comme elle l'a fait si bien il y a 15 ans.

Je me suis donc demandé : en 2012, quel producteur aurait été capable de livrer à Madge un album plus "edgy", plus innovant et surtout moins ennuyeux que ce MDNA un peu très paresseux, tout en restant, évidemment, commercialement viable - comme avaient réussi à le faire Stuart Price, Mirwais et Wiliam Orbit ?

Le premier auquel j'ai pensé, c'est Sebastian. Le producteur français est souvent à la frontière de l'expérimental avec des beats très nerveux mais il sait aussi s'aventurer dans les morceaux plus pop, plus accessibles. Avec Sebastian, on est en effet vraiment proche du Mirwais de la fin des années 90 qui avait séduit Madonna avec son "Disco Science". Quand j'entends par exemple des morceaux comme "Embody" ou "Love In Motion", je me me dis qu'il y a là le terreau idéal à un album pop moderne, innovant et pas suiveur. Et quand j'entends la BO de "Notre Jour Viendra", je me dis que le garçon est capable aussi d'injecter de l'émotion pure dans sa musique (comme Orbit) et c'est toujours une très bonne chose, l'émotion, dans un album pop - surtout chez Madonna dont les morceaux les plus intemporels sont souvent les ballades et les mid-tempo.

Qui d'autre ? Il y aurait bien aussi les remixeurs Starsmith ou The Magician qui arrivent souvent à transcender des morceaux d'origine déjà très bons - tout en produisant des tubes pour eux-mêmes. Voir le remix de "I Follow Rivers" de Lykke Li par le belge The Magician ou celui de "Hot & Fun" de NERD & Nelly Furtado par l'anglais Starsmith. Le son est plus classique, plus dans l'air du temps mais, dans le registre dance-pop, c'est quand même vachement plus original que Martin Solveig.

Et bien sûr, il y a Skrillex. Dans un récent épisode promo, Madge avait tweeté beaucoup écouter le héros des kids aimant se défoncer le cerveau sur des beats dégénérés. Pour l'instant, ses morceaux accessibles  à l'oreille du commun des mortels restent vraiment limités ("Summit" avec Ellie Goulding) mais il est indéniable que le son de Skrillex est un peu partout aujourd'hui. Il est difficile à supporter sur la durée d'un album mais cette énergie ! Autant je peux avoir du mal à comprendre certains engouement de la jeunesse mondiale, autant celui-là, je le comprends et j'aurais presque même envie de l'embrasser. Si j'avais 15 ans, Skrillex serait sûrement un de mes héros. Je suis donc assez persuadé que le DJ/producteur est capable "d'assainir" un peu sa musique, de la rendre plus pop pour aller produire des artistes comme Madonna.

Personnellement, c'est vraiment quelque chose que j'aimerais écouter. On accuserait sûrement Madge de faire du "jeun's" à tout prix. Mais que fait-elle en allant chercher Martin Solveig ? Quitte à faire du "jeun's", autant le faire avec panache. On parle de Madonna ici. Qu'est-ce qu'elle a à perdre ? Elle a 54 balais; elle a vendu 200 millions d'albums; elle a une des plus grosses bases de fans du monde. Quel est l'intérêt de faire un disque euro-dance avec Martin Solveig et Benny Benassi ? Quand on est une starlette avec les dents qui rayent le plancher, je veux bien comprendre que le risque ne fasse pas vraiment partie du business plan. Mais Madge a largement passé le stade de la starlette.

Ce qu'elle refuse clairement d'admettre (je crois qu'on est à peu près tous d'accord là-dessus).

Alors justement... S'il s'agit - encore et toujours - de concurrencer Lady Gaga (et les autres) sur leur propre terrain, pourquoi faire tout comme elle mais en moins bien. Car Lady Gaga a beau être "edgy" dans ses looks, ses clips et ses attitudes, elle a la musique la plus consensuelle du monde, celle concoctée par RedOne, le plus putassier des producteurs multimillionnaires. Madonna ne peut plus faire grand chose sur la jeunesse : même Photoshop n'y arrive plus vraiment. Elle ne peut plus faire grand chose sur les looks : la Gaga a mis la barre beaucoup trop haut. Elle ne peut plus faire grand chose sur la provoc' : de la race au sexe en passant par la politique, elle a déjà tout fait et inventé.

Alors pourquoi ne pas aller chercher ses rivales sur le seul terrain qui reste, qui plus est le plus intéressant terrain qui soit ? Celui de la musique...



04 avril 2012

Made in 90's : Alternative Rock N' Roll


La première fois que je suis allé aux Etats-Unis, c'était à l'été 1994. La famille dans laquelle j'habitais était une famille blanche de classe moyenne élevée. Elle vivait dans une très grande maison dans la banlieue de Washington DC. Une grande maison avec un panier de basket au-dessus du garage, une terrasse sur-élevée avec un barbecue, un grand jardin non grillagé à la pelouse immaculée, plein d'arbres centenaires, une grande télé dans le salon et un sous-sol où le fils adolescent de la famille entreposait les guitares, basses et batteries de son groupe de rock.

A l'époque, musicalement, j'écoutais beaucoup de rap mais je venais de vivre une des pires années de ma vie (racontée ici). Musicalement, ma mélancolie avait alors trouvée refuge dans le rock grunge et alternatif. La passion de mon hôte et de ses amis pour des groupes comme Nirvana, Smashing Pumpkins, Alice In Chains ou Soundgarden n'avait donc rien de choquant pour moi. Au contraire, j'étais vraiment fasciné. Pour cette première expérience américaine, j'étais bien tombé. J'avais vraiment l'impression d'être dans un teen-movie.

Cette sensation, je l'ai jamais oublié. Depuis cette époque, le fantasme de la scène rock alternative américaine de la première moitié des années 90 ne m'a jamais quitté. Les chemises en flannelle. Les jeans troués et cheveux sales. La fraicheur d'une scène rock qui s'était hissée des salles de concert humides de Seattle aux tops des charts parce que, soudainement, toute la jeunesse (blanche), la fameuse génération X, s'est retrouvée dans des textes et des sons.

Cet été 1994, quand je passais quelques heures devant MTV, j'y voyais les Beastie Boys, Nirvana, Blind Melon, Smashing Pumpkins, Beck et Soundgarden. On était loin de Jersey Shore et The Hills. Il n'y avait alors pas grandes différences entre la programmation du grand network télévisé et les radios étudiantes, par tradition férocement indépendantes et dénicheurs de talents. Ces groupes avaient beau être signés sur des majors, être écoutés par des millions d'adolescents et jeunes adultes dans le monde, ils semblaient conserver ce côté "rustique" loin de leur prédécesseurs mégalomanes des années 70 et 80. Des rock-stars qui ne se comportent pas comme des rock-stars.

C'est le film Young Adult qui m'a donné cette idée (via le billet de copine Virginie). Quelles sont les chansons qui reflètent le plus cette époque, ce Zeitgeist qui m'a tant marqué en débarquant dans cette famille américaine ? J'en avais une petite idée, déjà, dans ma tête et je me suis précipité sur Spotify pour vérifier mon intuition. J'ai réécouté les albums de Beck, Soundgarden, Blind Melon, REM, Alice In Chains, Dinosaur Jr, Pearl Jam, Pavement, Lemonheads etc. et j'en ai tiré une playlist. 70 chansons "madeleine de Proust" qui me rappellent instantanément les journées devant MTV ou à écouter la radio étudiante locale dans la voiture.

Enfants de la génération Y, vous voulez avoir un aperçu auditif de l'Amérique (blanche) de la première moitié des années 90, écoutez donc cette humble playlist Spotify...


Nirvana - About a Girl
REM - Man On The Moon
Pearl Jam - Daughter
Alice In Chains - Would?
Soundgarden - Black Hole Sun
REM - Drive
Weezer - Done
Blind Melon - No Rain
Nirvana - All Apologies
Toad The Wet Sprocket - Walk On The Ocean
Lush - Ladykillers
Mazzy Star - Fade IntoYou
Smashing Pumpkins - Disarm
Candlebox - Cover Me
Crash Test Dummies - Mmm Mmm Mmm Mmm
Teenage Fanclub - The Concept
Smashing Pumpkins - Today
Nirvana - The Man Who Sold The World
Pearl Jam - Nothingman
Pavement - Cut Your Hair
Paula Cole - Where Have All The Cowboys Gone ?
Smashing Pumpkins - 1979
Screaming Trees - Nearly Lost You
Nirvana - Heart Shaped Box
Alanis Morissette - Hand In My Pocket
Marcy Playground - Sex & Candy
The Lovemongers - Battle of Evermore
Toad The Wet Sprocket - All I Want
L7 - Shitlist
Nada Surf - Popular
Pearl Jam - Alice
4 Non Blondes - What's Up
Mazzy Star - Into Dust
REM - Losing My Religion
Candlebox - Far Behind
The Sundays - Wild Horses
Nirvana - Come As You Are
Sonic Youth - 100%
Grant Lee Buffalo - Fuzzy
Stone Temple Pilots - Plush
Joan Osborne - One Of Us
Soul Asylum - Runaway Train
The Sundays - Here's where the Story ends
Lush - Single Girl
Lisa Germano - Cry Wof
The Breeders - Cannonball
Paula Cole - Hush Hush Hush
The Flaming Lips - She don't use jelly
Hole - Doll Parts
Weezer - Buddy Holly
Paul Westerberg - Dyslexic Heart
L7 - Pretend We're Dead
Hootie & The Blowfish - Only Wanna Be With You
Counting Crows - Mr Jones
Belly - Feed The Tree
K's Choice - Not An Addict
Nirvana - Lithium
Alanis Morissette - You Oughta Know
Stone Temple Pilots - Interstate Love Song
Beck - Loser
Rage Against The Machine - Killing In The Name
The Martinis - Free
Gin Blossoms - Follow You Down
The Lemonheads - Into Your Arms
Cowboy Junkies - Sweet Jane
Dinosaur Jr - Feel The Pain
Soundgarden - Spoonman
Sonic Youth - Superstar
Violent Femmes - American Music
The Presidents of the USA - Lump
Green Day - Longview


30 mars 2012

Made in 90's : Mes béguins télévisuels

Il y a quatre ans, j'ai fait la liste de mes béguins télévisuels dans les années 80. J'avais adoré faire cette petite liste. Se rappeler de mes premiers émois amoureux pour ces créatures inaccessibles qui peuplaient mon petit écran avait quelque chose de magique. Suite à ce billet, Titiou, avec qui nous partageons d'ailleurs une passion commune pour Alyssa Milano, avait même repris l'idée pour en faire sa propre version. C'était le bon vieux temps - quand un commentaire laissé en décembre 2008 donnait naissance à un billet en janvier 2010 (Titiou ❤)

Donc, quatre ans plus tard, je vais me replonger dans la deuxième étape de mes émois amoureux à la télé. Après mon enfance, ceux de mon adolescence. Ceux des années 90. Forcément, il va y avoir plus de gros seins.

Keri Russell - Felicity
Dans ma vie, je n'ai jamais eu plus grand béguin pour une célébrité que pour Keri Russell. Cette fille a représenté, à la fin de mon adolescence, la fille idéale. Je pense qu'on en a tous et toutes eu un dans sa vie des comme ça. A l'époque, comme j'ai pu collé des photos de magazines d'Alyssa Milano dans mon agenda au collège, j'ai enregistré sur un CD-Rom toutes les photos de Keri que je pouvais trouver sur un Internet encore en 56 kbites/s. Le premier scénario que j'ai écrit dans ma vie était même intégralement inspiré par elle. J'étais fasciné par Keri Russell. Le personnage qu'elle jouait dans la série "Felicity" a certainement beaucoup influencé ce béguin - son côté naïf et idéaliste, supra-romantique - mais j'avoue qu'encore aujourd'hui, en feuilletant les photos de Keri à la fin des années 90, j'ai le coeur qui se met à battre la chamade.


Jennifer Love Hewitt - La Vie à Cinq
Je me rends compte à quel point cela peut paraître ridicule aujourd'hui d'avoir eu un crush pour JLH. L'actrice n'a jamais vraiment quitté les écrans depuis toutes ces années et est presque devenu une blague à elle toute seule. Mais si les décolletés plongeants qu'elle arbore en parlant à l'oreille des fantômes monopolisent aujourd'hui l'attention, je n'ai pas l'impression que c'était le cas il y a quinze ans quand elle débutait dans "La Vie à Cinq". Mais peut-être que les yeux de l'amour m'ont fait occulter cet aspect de sa "personnalité"...


Sarah Michelle Gellar - Buffy Contre les Vampires
Habituellement, ça ne me fait jamais ça. Je n'ai pas de béguin pour la blonde au physique de cheerleader qui porte des mini-jupes et des jeans moulants. En général, je craque toujours pour la meilleure copine un peu quirky. Mais Buffy n'est pas née du cerveau malade d'un scénariste bas de plafond de The Hills. Buffy est née du cerveau de Joss Whedon et, comme il ne fait jamais rien comme les autres, Buffy était à cette image. Elle était belle, très belle mais elle était aussi peu confiante en elle que je pouvais l'être à l'époque.


Connie Britton - Spin City
Comme vous avez pu le constater, mes béguins à la télé, je les ai eu pour des personnages de mon âge - ou à peu près. Mais parfois il y a des exceptions, à l'image de Nikki, la comptable de la mairie de NYC dans Spin City incarnée par Connie Britton. J'avoue que mon béguin de l'époque venait essentiellement du personnage, amoureuse transi de Michael J. Fox. J'ai toujours eu un faible pour les amoureux transi. Je m'identifie, voyez-vous. Parce que, du coup, Connie Britton en MILF dans Friday Night Lights ou American Horror Story ne m'a fait strictement aucun effet.


Nicole Eggert - Alerte à Malibu
Quand vous étiez un adolescent de 14 ans et que vous disiez que votre naiade préférée en maillot de bain rouge était Summer Quinn alias Nicolas Eggert , on vous riait au nez. No Bullshit ! Peut-être pas autant que si vous disiez Stephanie Holden (alias Alexandra Paul) mais quand même. Car, voyez-vous, Nicole Eggert, quand elle arrive dans Alerte à Malibu en 1992, elle n'a pas encore les seins refaits. Et face à Pamela Anderson qui arrive dans la série à la même époque (ou Erika Eleniak avant elle), la petite Nicole ne fait pas le poids dans l'imaginaire des garçons de 14 ans. Dans mon imaginaire à moi, il n'y a pourtant que Summer ! Peut-être les séquelles de mon béguin enfantin pour Jamie Powell dans Charles s'en charge.


Christine Lakin - Notre Belle Famille
C'est toujours troublant de grandir avec certains personnages et actrices de télé. L'exemple le plus marquant pour moi, c'était Alyssa Milano - mais qui était plus âgée que moi. Il y a eu aussi Christine Larkin qui a exactement le même âge que moi. Les premières années de la série Notre Belle Famille, on avait 11-12 ans tous les deux et j'avoue ne pas avoir prêté plus d'attention que ça à son personnage de garçon manqué un peu cynique. Puis, les années ont passé et, à la fin de la série, en 1998, on avait tous les deux 19-20 ans. Entre temps, mon coeur a lentement mais surement commencé a faire boom...


Paula Trickey - Pacific Blue
Franchement, j'en parle parce que je veux être 100% honnête. Autant je me rappelle très bien craquer pour Paula Trickey en regardant la série cyclo-policière Pacific Blue, autant, en parcourant Google Images, j'arrive plus à me souvenir ce qui me passionnait tant dans ce visage. Mais peut-être que l'objet de mon intérêt se situait plus bas que le visage. Ça m'étonne de moi pourtant...



Meredith Monroe - Dawson
Au tout début de ce blog, j'avais fait une liste des personnages de télé que j'aurais aimé avoir en BFF et j'y avais mis Andie McPhee de Dawson. 5 ans plus tard, je confirme tout ce que j'avais pu écrire à l'époque (par contre, j'assume plus tout le passage sur Izzy Stevens). Mais il y avait cette dernière phrase "Après, le problème, c'est le syndrome "Quand Harry rencontre Sally" !" Car, oui, ma relation à Andie a toujours été "ambigue" : j'aurais bien aimé avoir une amie comme elle mais elle était un peu plus car, assez vite, mon coeur a commencé à s'emballer. J'ai toujours le béguin pour les belles âmes - même si elles se révèlent au final un peu torturées. Ca les rend humaines...



21 mars 2012

Mixtape #5 : Un amour d'été (Los Angeles '83)


Vous vous rappelez quand Doc Brown raconte à Marty qu'il a toujours rêvé de vivre au far-west ? Je me suis moi-même souvent posé la question. A quelle époque aurais-je aimé vivre ? C'est une question marronnier des forums et conversations entre amis. Mais j'avoue n'avoir jamais très bien compris ce désir de passé. Je trouve mon présent plutôt intéressant. J'habite dans une des plus belles villes du monde à une époque où je peux me faire des vrais amis par la seule grâce de l'expression de mes goûts et de mes sentiments (cf. ce blog). Je serais bien ingrat de vouloir vivre sans ça.

Mais j'écoutais récemment dans mon iPod les albums des Go-Go's et une idée m'a traversé l'esprit : j'aurais tellement aimé connaître Los Angeles au début des années 80.

Dans la première moitié de la décennie, la métropole se prend en effet de plein fouet la déferlante new-wave anglaise qui se construit sur la très active scène punk locale. Des dizaines de groupes se forment et la radio KROQ et la toute jeune MTV relayent le phénomène. C'est également la grande époque des Valley Girls, ces adolescentes au langage fleuri qui porte des soquettes et des robes bouffantes. Comme le Seattle du début des années 90, le Los Angeles du début des années 80 avait l'air incroyable.

Je suis allé plusieurs fois à Los Angeles pendant mon adolescence. Ces étés-là, j'ai erré des dizaines d'heures dans les allées du centre commercial Del Amo (celui de Jackie Brown), assisté à une projection-test organisé par un studio hollywoodien, fait du vélo sur les pistes cyclables de Santa Monica avec une jolie fille, visité le lycée de Torrance (plus connu dans les séries comme le lycée de Beverly Hills et de Sunnydale), passé un week-end sur l'île de Catalina et fait pas mal d'autres trucs que l'on peut voir dans les films. Mais c'était dans les années 90. C'était le Los Angeles de Pulp Fiction et de Melrose Place. C'était un chouette Los Angeles mais ce n'était pas le Los Angeles du film Valley Girl.

C'est ce Los Angeles que j'aurais aimé connaître.

Errer dans le centre commercial de Sherman Oaks entouré de Valley Girls. Aller voir Risky Business avec une jolie brune bronzée qui ressemblerait à Phoebe Cates, porterait une veste en jean, des soquettes, une robe colorée et parlerait en Valspeak. "Like, Oh my God, Totally !". On écouterait des groupes locaux comme les Go-Go's, Berlin et Missing Persons sur KROQ alors qu'on remonterait Ventura Boulevard et, à la fin de l'été, avant de nous séparer je lui aurais fait une mixtape de toutes ces chansons sur lesquelles on se serait embrassé dans sa chambre rose.

Le temps d'un été, j'aurais bien emprunté la DeLorean de Marty McFly pour vivre cela. Mais cela n'arrivera probablement jamais. A moins que... La mixtape existe. Je l'ai retrouvée. Elle est là.

1. The Go-Go's - Our Lips Are Sealed
2. The Flirt - Jukebox
3. Bonnie Hayes - Girls Like Me
4. Sparks & Jane Wieldin - Lucky Me, Lucky You
5. Cindy Lauper - When You Were Mine
6. The Go-Go's - Vacation
7. The VIPs - She's A Put On
8. Killer Pussy - Pocket Pool
9. The Barbies & The Kens - Just A Gigolo
10. Berlin - The Metro
11. Missing Persons - Words
12. Holly & The Italians - Tell That Girl To Shut Up
13. Killer Pussy - Teenage Enema Nurses in Bondage
14. Berlin - Masquerade
15. The Go-Go's - Fading Fast


19 mars 2012

Pourquoi j'aime le cinéma #1

Pourquoi j'aime la pop culture, le cinéma et le Coca Light. Pourquoi j'aime pas les jeux vidéo, le foot et la bière. J'en ai aucune idée. J'imagine que ça s'est un peu joué au moment où mon papa a planté sa petite graine et un peu tout au long de ma vie, au fil de mes expériences. Je suis comme ça. J'aime ce que j'aime. C'est un fait. Je vais pas changer qui je suis. Et je vous en pris : ne changez pas qui vous êtes.

Récemment, mon ami David de L'Impossible Blog Ciné a repris à son compte le billet d'un blog américain intitulé "Why You Love Movies". Dans ce billet, le blogueur tente de faire une liste très exhaustive de toutes les raisons pour lesquelles il aime le cinéma : du pop-corn aux sourcils d'Elizabeth Taylor en passant par la scène de poursuite de Children Of Men. En lisant la première fournée de raisons de David, j'ai alors été tout de suite emballé par l'idée.

Car ce billet semble dire plus de choses que son côté ludique ne semble le laisser penser au premier abord. Ce billet semble résumer la liste de toutes les experiences que je mentionne au-dessus. Pourquoi j'aime le cinéma ? Il se pourrait qu'une partie de la réponse se trouve dans ce type de liste, une liste de ces petites ou grandes choses qui constituent toutes les expériences de cinéma de ma vie et qui font donc - un peu - ce que je suis.

J'avais déjà écrit, il y a trois ans, un billet intitulé "Et toi, c'est quoi ton film préféré ?" dans lequel j'expliquais quel était mon film préféré et pourquoi c'était mon film préféré. J'ai en effet toujours pensé que les goûts, les aspirations cinématographiques en disaient très long sur une personne. D'ailleurs, c'est un des billets les plus "commentés" de ce blog et j'en profite pour remercier tous ceux ayant partagés les leurs dans ces colonnes. Le cinéma est un miroir de la réalité. Ils ont donc partagés une partie d'eux-mêmes et je trouve que c'est beau.

Ce que je vais donc faire, c'est partager un peu plus. Je vais tenter de lister toutes ces choses qui m'ont fait et me font aimer le cinéma. En les rassemblant, je pense que je me connaitrais un peu mieux moi-même et surtout je pense que vous en connaîtrez un peu plus sur moi, sur ce qui se passe dans ma tête et dans mon coeur.

C'est parti... Pourquoi j'aime le cinéma ? Volume 1 (j'en ai beaucoup d'autres en réserve - heureusement) !

Pour Al Pacino regardant, sous la pluie, Penelope Ann Miller danser dans L'Impasse.

Pour Winona Ryder dans Reality Bites.

Pour Natalie Portman donnant son casque à Zach Braff dans Garden State.

Pour Zooey Deschanel aimant les Smiths dans 500 days of Summer.

Pour le regard de Maggie Cheung dans Les Cendres du Temps.

Pour une Little Miss Sunshine dansant sur "Super Freak.

Pour toute la tendresse de Vous ne l'emporterez pas avec vous.

Pour Jean-Paul Belmondo.

Pour Dana Andrews tombant amoureux du portrait de Gene Tierney dans Laura.

Pour "You Had Me At Hello".

Pour le Royal Cheese de Pulp Fiction.

Pour la poursuite en voitures des Blues Brothers.

Pour la scène d'introduction et la scène finale du Parrain 2.

Pour Meg Ryan dans Nuits Blanches à Seattle.

Pour la scène d'ouverture de Vanilla Sky.

Pour avoir tué le père de Inigo Montoya.

Pour les premières règles de Carrie.

Pour "Tiny Dancer" dans Presque Célèbre.

Pour John Cusack.

Pour le magasin de disques de Empire Records.

Pour les rires en communion d'une salle de cinéma.

Pour la moue boudeuse de Molly Ringwald.

Pour les aveux de Choco dans Les Goonies.

Pour le ventilateur dans Apocalypse Now.

Pour Helen Hunt qui fait de Jack Nicholson un "homme meilleur" dans Pour le pire et pour le meilleur.

Pour Tom Tom et Eloise dans Million Dollar Hotel.

Pour Jeanne Tripplehorn dans Basic Instinct.

Pour les punchlines de Shane Black dans Le Dernier Samaritain.

Pour les béguins de Bridget Fonda dans Singles.

Pour le suspense de La Grande Evasion.

Pour le nez d'origine de Jennifer Grey.

Pour l'oeuvre de Judd Apatow.

Pour les versions longues de La Porte du Paradis et Il était une fois en Amérique.

Pour la première fois que Leonardo DiCaprio et Claire Danes se regardent dans Romeo + Juliette.

Pour les confessions du Breakfast Club.

Pour ne plus avoir été jamais capable de regarder à nouveau Requiem For a Dream.

Pour les rêves de Peter Ibbetson.

Pour "In Your Eyes" dans un boombox dans Say Anything.

Pour les scènes de nuit de Michael Mann dans Collateral et Miami Vice.

Pour Audrey Hepburn cherchant son chat dans Breakfast At Tiffany's.

Pour Adrian !!!!

Pour les chausse-trapes de Maman J'ai raté l'avion.

Pour le téléphone Hamburger de Juno.

Pour la fin de Old Boy.

Pour la musique de Philip Glass.

Pour Michelle Williams en Manic Pixie Dream Girl.

Pour la scène d'ouverture de Snake Eyes.

Pour le Yippi Ka-Yay Motherfucka de Bruce Willis.

Pour Justin Long dans Dodgeball.

Pour Parker Posey.

Pour la musique de Nino Rotta dans Romeo & Juliette.

Pour la verve de Clark Gable dans New York Miami.

Pour le braquage de la CIA dans Mission : Impossible.

Pour Diablo Cody.

Pour Tom Cruise en Ray-Ban.

Pour Nastasja Kinski dans Paris Texas

Pour le passage aux toilettes de Jeff Daniels dans Dumb & Dumber

Pour Jack Black dans School Of Rock.

Pour le look d'Annie Hall

Pour les règles de survie de Randy dans Scream.

Pour Kayser Sose.

Pour les névroses d'Antoine Doinel.

Pour la séparation forcée de Keira Knightley et James McAvoy dans Reviens-Moi.

Pour Mena Suvari sur un lit de rose dans American Beauty.

Pour la virtuosité de Tsui Hark.

Pour Le Mécano de la Général, toujours aussi drôle après 85 ans.

Pour la déclaration d'amour désespérée de Joseph Gordon-Levitt à Anna Kendrick dans 50/50.

Pour Marvin, le robot dépressif de H2G2.

Pour la scène de la piscine dans Morse.

Pour la dernière danse de James Garner et Gena Rowland dans The Notebook.

Pour le discours de Bill Pullman dans Independence Day.

Pour la scène de la baignoire sur la partition de Clint Mansell dans The Fountain.

Pour les Valley Girls.

Pour la violence triste de The Blade.

Pour le ravissement sonore et visuel de La Ligne Rouge.

Pour toujours pleurer à la fin de Love Story.

Pour l'alchimie de Will Ferrell et John C. Reilly dans Frangins Malgré eux.

Pour Harolde & Maude volant une moto de Police.

Pour la solitude de Christopher Walken à la fin du Roi de New York.

Pour la fin de Little Odessa.

Pour le générique de Footloose.

Pour le naturalisme des dialogues de Funny Ha Ha.

Pour les tâches de rousseur de Lindsay Lohan.

Pour Madonna dans Recherche Susan Désespérément.

Pour la bataille finale du Seigneur des Anneaux : Le Retour du Roi.

Pour le trip hallucinatoire de Jonah Hill dans Get Him To The Greek

Pour les mains de Maggie Cheung et de Tony Leung qui se frôlent dans In The Mood For Love

Pour le strip-tease de Salma Hayek dans Une Nuit en Enfer.

Pour la visite du musée dans La Folle Journée de Ferris Bueller.

Pour la déclaration d'amour d'Andrew McCarty à Ally Sheedy dans St Elmo's Fire.

Pour Les 7 mercenaires.

Pour les cheveux courts de Jean Seberg.

Pour la branlette de Ben Stiller dans Mary à Tout Prix.

Pour "Moon River".

Pour le cabotinage de Nicolas Cage dans Volte Face.

Pour les dialogues de Clerks.

Pour Duckie.

Pour la méga-teuf de Wayne's World.

Pour les split-screens de Blow Out.

Pour la lumière de Paris dans Before Sunset.

Pour la mixtape de Kirsten Dunst à Orlando Bloom dans Elizabethtown.

Pour Phoebes Cates sortant de la piscine dans Fast Times At Ridgemont High



En attendant le volume 2, si vous avez un blog, vous savez ce qu'il vous reste à faire...


13 mars 2012

Plaisirs Coupables #6 : 90's Boyband Songs

Parce qu'il faut bien se tenir au courant, j'ai écouté. Un par un, j'ai lancé les clips de One Direction sur YouTube. Franchement, j'ai trouvé ça tout nul. Mais je suis un garçon de 33 ans. Je suis pas dans la cible de ce boyband issu de l'émission X Factor avant tout destiné aux jeunes filles entre 9 et 16 ans. Rien de plus normal à ma réaction, donc. Commencez à vous inquiéter pour ma santé mentale lorsque je dirais que j'aime One Direction.

Ca ne m'empêche pourtant pas de comprendre l'engouement de la génération kikoulol pour ces jeunes gens à mèches et au look propret. Après tout, à 10 ans, en 1989, j'étais dans la cible des New Kids On The Block et je les adorais. Je les adore toujours à vrai dire. J'ai des bouffées d'émotions quand je regarde les clips de Tonight, The Right Stuff ou Please Don't Go Girl. Mon côté midinette. J'ai pas été hurlé mon amour à leur concert ou lors de leur apparitions médiatiques mais j'avais des posters dans ma chambre et je les ai écouté...beaucoup. C'était de mon âge et, encore aujourd'hui, je trouve assez mignon toutes ces jeunes filles qui hurlent leur affection pour leur boyband préféré. Je trouve ça mignon - tant qu'elles arrêtent de le faire passé un certain âge (après, ça devient flippant).

Puis, comme tout le monde, je suis passé à autre chose et j'ai manqué la deuxième vague de boybands, celle de la deuxième moitié des années 90, celle des Backstreet Boys. Les chemises ouvertes, les top fluos et les poses de minets vraiment affectés par ce qu'ils chantent, pour un mec de 20 ans, c'est un peu bizarre. Encore aujourd'hui, le caractère crypto-gay de certains clips de Take That et des Backstreet Boys a de quoi faire rire. Pas étonnant qu'on ait eu droit à des séries comme Will & Grace quelques années après...

Mais les chansons dans tout ça. La première chose qui frappe en écoutant One Direction, c'est leur uniformité. Elles se ressemblent toutes. Passent les paroles niaises sur l'Amour : la vie est une chanson d'amour niaise. Passent les arrangements ultra mainstream : c'est de la pop music et c'est pour ça que j'aime ça. Mais les chansons interchangeables entre elles, c'est la plus grande tare des boybands - toutes époques confondues. Parfois même entre groupes, il faut s'y retrouver. Je réécoutais - pour ce billet - les discographies de Boyzone, Westlife, Take That et compagnie et, après 10 chansons, j'avais l'impression d'avoir écouté tout le temps la même chanson.

Reste des exceptions. Des vraies putains de chansons pop. Ca m'a frappé en 2003. J'étais au Canada. Dans la voiture, il y a "I want It That Way" des Backstreet Boys qui est passé à la radio. Je savais évidemment ce que c'était et, malgré cela, j'ai adoré. Vraiment. Quelques jours plus tard, j'avais le best-of dans mon iPod. Débarrassé de ses parasites (les poses, les chemises ouvertes...), le boyband apparaissait sous un nouveau jour. Il apparaissait comme un groupe avec des putains de chansons pop !

Et tout au long des années 90, des bonnes chansons pop de boyband à chorégraphies improbables, il y en a eu quelques unes. Voici à mon avis les 10 meilleures (Je ne tiens pas compte des reprises). Eh ! La rubrique s'appelle "Plaisirs Coupables", n'est-ce pas...

1. Backstreet Boys - I Want It That Way (1999)
Sorti trois mois tout juste après "Baby One More Time" de Brit-Brit, cette chanson produite elle-aussi par Max Martin est un condensé de tout ce qui fait une bonne chansons pop : des paroles complètement niaises et donc forcément géniales et surtout une mélodie qui vous rentre tout droit dans le cortex cérébral pour ne jamais le quitter. Surtout, marque suprême de la pop song magique, elle ne vieillit pas et surtout ne lasse pas malgré les écoutes successives. Voir le clip.

2. New Kids On The Block - Tonight (1990)
Avec le temps, c'est pas forcément la chanson que l'histoire aura retenu des New Kids. Mais ça a toujours été ma préférée. A l'époque, j'ai dépensé 25 francs de mon argent de poche pour le 45T, alors que je ne l'avais pas fait pour la plus classique (mais non moins excellente) Step By Step quelques mois plus tôt. Un signe. J'adore le côté décalé de la chanson, les ruptures de rythmes et les paroles super mignonnes sur leurs fans : "Well, I guess, it's a brandnew day after all, every time we hear the curtain call, see the girls with the curls in the hair, the buttons and the pins and the loud fanfares. Tonight, Tonight." Voir le clip.

3. East 17 - House Of Love (1992)
J'adorais East 17, un groupe créé par l'ancien manager des Pet Shop Boys comme une alternative plus "mauvais garçon" des Take That. J'ai acheté le CD à l'époque. C'était un groupe à filles (l'envahissement du plateau très pépère de Jacques Martin par des fans déchaînées reste un moment mémorable de télé dominicale !) mais je les adorais et en particulier cette chanson, leur premier single, "House Of Love". J'ai sué beaucoup sur ce son "rave" directement hérité de KLF pendant les booms du collège. Voir le clip.

4. New Kids On The Block - Step By Step (1990)
Si le monde a retenu une seule chanson des New Kids, c'est celle-là. Aucun doute là-dessous. En 1990, l'été a commencé avec cette chanson. Il y a tout ce qui fait la grandeur d'une chanson pop : un refrain imparable, un rythme qui fait remuer les pieds et une chorégraphie qui laisse sur le côté de la route l'ensemble des groupes de K-pop. Et quel autre groupe que les New Kids pourrait chanter "Step by step, Ooh baby Gonna get to you girl, Step by step, Ooh baby" en T-shirt Public Enemy ? On a jamais fait mieux que les New Kids. Et ce n'est pas la nostalgie qui parle, c'est la pure objectivité ! Voir le clip.

5. N Sync - Bye Bye Bye (1999)
J'ai jamais vraiment été très extraverti sur cette chanson. Encore une fois, cette rubrique s'appelle "Plaisirs Coupables". Mais je l'ai adoré dès la première fois où je l'ai entendu à la radio. Peut-être la ressemblance assez frappante avec "Baby One More Time" sorti quelques mois auparavant ? Peut-être ma méconnaissance totale de ce groupe beaucoup plus populaire de l'autre côté de l'Atlantique qu'en Europe ? Peut-être (surtout) la mélodie carrément entêtante ? Reste, chose très rare avec les boybands de la fin des années 90, un clip plutôt bien foutu et très éloigné du kitsch des clips de l'ensemble de leurs concurrents de l'époque. Mais les chemises ouvertes n'ont jamais été le truc des N'Sync (Cf. Joey Fatone). Voir le clip.

6. Take That - Back For Good (1995)
Take That, parmi tous les boybands des années 90, a vraiment une place à part - notamment parce que c'est un de ses membres qui a écrit la quasi-intégralité des chansons du groupe. Dans un monde de producteur tout puissant, c'est assez rare pour être signalé. Cette chanson, probablement leur plus gros succès mondial, est l'exemple parfait de la schizophrénie du groupe : des paroles vraiment très belles ("Whatever I said, whatever I did I didn't mean it, I just want you back for good, Whenever I'm wrong just tell me the song and I'll sing it, You'll be right and understood") et une mélodie magique mais une esthétique supra-kitsch de chanteurs de charme qui croient vraiment à ce qu'ils chantent, le tout sous une pluie battante pour bien montrer qu'ils sont tristes (et qu'ils ont des abdos sous leur t-shirt mouillé). Voir le clip.

7. Backstreet Boys - As Long As You Love Me (1997)
Franchement, j'ai eu bien du mal à faire une sélection dans les chansons des Backstreet Boys. Ce groupe est un nid à mélodies. Dommage qu'ils aient tous des têtes de demeurés. Mais j'adore les paroles de cette chanson produite par Max Martin, le pape sonore de la teen pop de la fin des années 90 : "Although loneliness has always been a friend of mine, I'm leavin' my life in your hands, People say I'm crazy and that I am blind, Risking it all in a glance, And how you got me blind is still a mystery, I can't get you out of my head, Don't care what is written in your history, As long as you're here with me" Voir le clip.

8. Take That - Babe (1993)
Cette chanson est un peu à part dans la discographie de Take That, notamment parce qu'elle n'est pas chantée par Gary Barlow, le leader et compositeur du groupe, mais par Mark Owen, le beau gosse à l'éternelle allure de gamin. La voix frêle du chanteur fait, à mon avis, des miracles sur cette douce chanson d'amour assez poignante : "You held your voice well, there were tears I could tell, But where were you now? Was you gonna tell me in time? Just give me a town and I'll be straight down, Got so much to tell you about where I have been, As I walk down your road, can't wait to be near you, Can't keep the feeling in inside, As I stand at your door you answered in a sweet voice, You said hello then pause before I begin to speak" Voir le clip.

9. Westlife - If I Let Yo Go (1999)
Surtout connu en France pour leur reprise du "Uptown Girl" de Billy Joel, Westlife fait partie de ces boys-bands quasiment inconnus en dehors de leur Angleterre natale. Pourtant, ils ont quelques belles chansons pop à leur actif, notamment celle-là, leur deuxième single, "If I Let You Go" dont j'adore le refrain. Après, niveau charisme, les mecs, ils auraient des leçons à prendre de leurs aînés précédemment cités. Voir le clip.

10. Boyzone - No Matter What (1998)
J'ai jamais eu trop de méfiance vis à vis de Boyzone. Le boyband irlandais n'a jamais été adepte des chemises ouvertes et des chorégraphies et, par conséquent, m'a toujours paru moins effrayant que certains de leurs "concurrents". J'ai donc toujours vu le groupe comme les artisans préfabriqués de chansons pop un peu fades. En fait, le truc avec Boyzone, c'est que leurs meilleurs titres sont des reprises (Father And Son, Words...). Mais il y a "No Matter What", un de leur plus gros succès, écrit par le pape de la comédie musicale, Andrew Lloyd Webber (Cats, Evita, Le Fantôme de l'Opéra...). Voir le clip.