08 septembre 2008

Philip Seymour Hoffman vs. John C. Reilly

Hollywood est quand même un monde étrange. Regardez les deux acteurs, Philip Seymour Hoffman et John C. Reilly. Les deux ont quasiment le même âge (41 pour Hoffman et 43 pour Reilly), ont débuté au cinéma à la même période (fin 80's / début 90's) dans des seconds rôles de films hollywoodiens et surtout ont été révélé au grand public par le réalisateur Paul Thomas Anderson qui les a casté successivement dans BOOGIE NIGHTS (1997) et MAGNOLIA (1999).

A l'époque, les deux comédiens peuvent être presque considérés comme "concurrents" sur la scène hollywoodienne. Ils jouent les mêmes rôles de losers pathétiques oscillant entre mélancolie et excentricité, pas forcément très beaux mais terriblement attachants.

Et d'ailleurs, le succès critique de MAGNOLIA mettra naturellement les deux comédiens sur la voix des films hollywoodiens dits "adultes" : Pour Hoffman, LE TALENTUEUX MR RIPLEY, LA 25e HEURE... Pour Reilly, THE HOURS, GANGS OF NEW YORK...

Et puis à partir de 2005, tout change...

Philip Seymour Hoffman obtient l'Oscar du meilleur acteur pour sa sublime prestation dans TRUMAN CAPOTE et enchaîne avec des films dramatiques ambitieux comme THE SAVAGES, 7H58 CE MATIN LA ou LA GUERRE SELON CHARLIE WILSON.

De son côté, John C. Reilly devient un PUR acteur comique, se métamorphosant à l'écran en imbécile heureux pas mal crétin dans des petits bijoux comme RICKY BOBBY ROI DU CIRCUIT, WALK HARD THE DEWEY COX STORY et STEP BROTHERS.

Qu'est-ce qui explique que tout d'un coup les chemins des deux hommes se mettent à diverger autant ?

Car autant la carrière de Philip Seymour Hoffman semble assez logique, très ancrée dans le cinéma indépendant, le théâtre et saupoudrée de blockbusters hollywoodiens, autant celle de John C. Reilly est totalement atypique.

Le rêve de tout acteur comique est de devenir un acteur dramatique, obtenir des récompenses, devenir la nouvelle coqueluche des critiques. Le contraire est plutôt rare. Mais Hollywood est une telle jungle que le choix s'avère parfois forcé et vital. Il faut voir par exemple Vince Vaughn, acteur insipide dans thrillers hollywoodiens (THE CELL, L'INTRUS...) transformé en pur génie comique dans OLD SCHOOL, DODGEBALL ou SERIAL NOCEURS avec le succès que l'on connaît.

Noter que ce choix peut être aussi fatal qu'il peut être miraculeux. Voir l'exemple de Cuba Gooding Jr, Oscar du meilleur acteur dans un second rôle (JERRY MAGUIRE en 1996), transformé en pantin pour comédies de séries Z.

Pour Reilly, cela ressemble plus à une révélation. On a en effet la sensation que sa rencontre avec Judd Apatow et Will Ferrell ait eu sur lui l'effet d'un choc, son visage d'américain moyen légèrement demeuré (à la Will Ferrell !) faisant clairement des miracles à l'écran. Et comme le cinéma est aussi une question d'alchimie, Ferrell et lui ont ce "je-ne-sais-quoi" qu'avaient Tony Curtis et Jack Lemmon, Dean Martin et Jerry Lewis etc. Il ne suffit de voir ROCKY BOBBY, les vidéos virales du site Funny Or Die ou la bande annonce de STEP BROTHERS pour s'en convaincre !!!

1 commentaire:

  1. J'avoue apprécier Reilly, je trouve son parcours étonnant mais l'intensité du jeu d'Hoffman fait en sorte que je le préfère : il m'a permis de ne pas sombrer dans le sommeil dans MI3, il a été un grand méchant et je trouve qu'il a encore un bel avenir pour s'imposer comme l'un des plus grands.

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