20 juin 2008

M. Night Shyamalan n'était-il qu'un prodige ?

A l'été 1999, il y a un film qui a mis le monde du cinéma sur le cul, qui l'a laissé complètement abasourdi. Ce film, c'était SIXIÈME SENS.

Pourtant, à priori, sur le papier, il n'y avait pas à matière à s'étendre : une star bankable au générique (Bruce Willis), un pitch classique de fantômes, une esthétique soignée de thriller hollywoodien, un jeune réalisateur inconnu au nom imprononçable. Tout cela sonne bien mais c'est du déjà vu.

Sauf que la mise en scène de ce jeune réalisateur est sophistiquée au maximum, lorgnant vers l'efficacité classique d'un Hitchcock. Sauf que son scénario réservait une surprise monumentale. Sauf que le jeune acteur que personne n'attend est stupéfiant et eclipse la star bankable. Sauf que son nom n'est pas si imprononcable que ça !

Résultat : SIXIEME SENS a récolté 661,5 millions de dollars au box-office mondial, soit le 30e plus gros succès cinématographique de tous les temps ! Pas mal pour un petit film de fantômes.



Un one shot ? Pas vraiment.

Loin de remporter le même succès, les films qui suivent (INCASSABLE, SIGNES, LE VILLAGE) l'installent petit à petit comme un auteur américain qui compte. Pour le grand public, parce qu'il signe fréquemment ses films d'un twist final. Pour les plus cinéphiles, parce qu'il réinvente le cinéma de genres (du film de super-héros au film de fantômes en passant par le film d'extra-terrestres), parce qu'il remet de la lenteur dans le cinéma hollywoodien, parce qu'il dépoussière les vieux mythes tout en leur rendant hommage et surtout parce qu'il pratique - malgré son jeune âge - une vraie politique d'auteur (scénariste, réalisateur et producteur) rare dans le système hollywoodien des gros studios.



Shyamalan s'inscrit alors à la fois comme l'héritier de Steven Spielberg (naïveté quasi-enfantine de ses scripts, besoin compulsif de raconter des histoires, de divertir avec intelligence...) et d'Alfred Hitchcock (recours aux peurs primaires de l'être humain, mise en scène à la fois esthétiquement sophistiquée et techniquement classique...)



Mais cette enviable image de petit prodige se floute peu à peu, surtout à partir de 2004 et la sortie du VILLAGE. Beaucoup lui reprochent son systématisme (twist final...), son "ego" d'auteur quasi-mégalomane et surtout la baisse de qualité de ses films. Le comble étant atteint avec LA JEUNE FILLE DE L'EAU, flop critique et commercial retentissant !



Aujourd'hui, à l'image de son dernier né, PHENOMENES, Shyamalan reste un auteur dont le seul nom peut permettre de vendre un film, à condition quand même qu'il y ait une star à l'affiche et un pitch fort. Sans ça, aujourd'hui, Shyamalan n'est plus qu'un réalisateur lambda. Aujourd'hui, le phénomène est donc très fortement effrité.

Mais c'est un mal pour un bien... Désormais, on pourra se focaliser sur l'évolution d'un auteur, analyser lucidement les bons et les mauvais côtés de ses films, arrêter d'attendre à tout prix un twist final, étudier sa vraie place dans la cinématographie américaine contemporaine. Car les flops, les films ratés font autant partie de la vie d'un auteur/réalisateur que les succès et les bons films : il faut se rappeler que sans le flop commercial et critique de 1941, Spielberg n'aurait sûrement pas tourné LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE deux ans plus tard !!!

Il faudrait donc arrêter de comparer chaque nouveau film de M. Night Shyamalan à SIXIEME SENS. Il est vrai que ses deux derniers films n'avaient pas la puissance de ses 3-4 premiers mais il est impossible de nier le talent du jeune réalisateur à rendre probable l'improbable, à rendre crédible l'incrédible... Avec lui, les fantômes ont un temps semblé exister. Avec lui, les peurs enfantines ne sont plus apparus comme des bêtises d'enfants. Avec lui, les super-héros ont arrêtés d'être ridicule. Avec lui, la Nature a fini d'apparaître comme le souffre-douleur de l'Humanité.

Tout semble si VRAI et REEL lorsque c'est filmé et raconté par M. Night Shyamalan. Et rendre l'impossible possible n'est-il pas le but ultime du cinéma ?

2 commentaires:

  1. J'adooore tous ses films et mon film préféré de ce grand auteur est Incassable (le film de super héro qui frise la perfection sans une baston et des effets spéciaux ahurissant), un film prodigieux, cependant dans l'ensemble j'ai tout aimé : Signes, Le sixième sens, Le village et même la jeune fille qui relève plus du conte que d'un grand film est enchanteur je suis impatiente de visionner Phénomènes !

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